« Tout le monde a une Rolex ! Si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie », estimait le grand publicitaire Jacque Séguéla, en défense du goût du bling de son grand ami Nicolas Sarkozy, alors Président de la République française en 2009. Pourtant, l’horloger suisse cherche volontairement à cultiver une certaine forme d’exclusivité, que vient de sanctionner la France. En effet, l’Autorité de la concurrence vient de sanctionner Rolex pour avoir interdit à ses distributeurs, pendant plus de dix ans, de vendre en ligne des montres Rolex.
L’Autorité de la concurrence française sanctionne Rolex à hauteur de 91 600 000 €
L’horloger suisse défendait l’interdiction à ses revendeurs de commercialiser en ligne ses montres au nom de la lutte contre les contrefaçons. Sauf que de grands horlogers concurrents s’en sortaient très bien, signe que c’est largement possible, aux yeux de l’Autorité de la concurrence française qui l’explique dans un communiqué de presse. C’est pourquoi elle vient de prononcer à l’encontre de Rolex France SAS une sanction de 91 600 000 euros assortie d’une injonction de communication et de publication. Au cas où vous souhaitiez vous offrir une Rolex avant vos 50 ans (comptez tout de même a minima 6000 €), ce sera donc désormais possible en ligne…
Où vont aller ces 91 600 000 € ? 3 questions à l’Autorité de la concurrence
Et si vous vous demandez où va aller l’argent de cette amende, Madmoizelle a posé directement la question à Maxence Lepinoy, chargé de communication, responsable des relations avec les médias de l’Autorité de la concurrence.
« À compter de la notification officielle de la décision auprès de Rolex, l’horloger suisse aura alors deux mois pour régler cette amende », nous explique-t-il. Rolex pourrait faire appel auprès de la cour d’appel de Paris : « Cette dernière peut alors prendre des mois, voire des années, pour confirmer ou annuler notre décision, et Rolex serait ensuite remboursé. »
En attendant, ces 91 600 000 euros versés par Rolex n’iront pas dans les caisses de l’Autorité de la concurrence, mais « directement à Bercy qui redistribuera au budget général de l’État pour une répartirtiondans différentes enveloppes comme les écoles ou les hôpitaux par exemple ».
Rien n’ira donc aux distributeurs agréés qui avaient été jusque-là empêchés de vendre des Rolex en ligne, conclut Maxence Lepinoy auprès de Madmoizelle : « Notre rôle n’est pas de tenter d’indemniser les partis lésés mais de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et de contrôler les opérations de concentrations. Il n’est pas rare que les partis se tournent des vers les tribunaux civils pour demander réparation, mais cela ne nous concerne pas. »
Quant à la somme de 91 600 000 euros, elle se calcule en fonction de la gravité de la pratique, sa durée, l’entreprise concernée, son chiffre d’affaires, et le marché en question. Rolex a donc sûrement les reins assez solides pour solder cette amende.
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