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Les Irlandaises en passe de conquérir le droit à l’avortement – direct

En Irlande, après le référendum d’hier pour légaliser l’avortement, les militant·es pro-choix croisent les doigts : les sondages de sortie donnent tous une large victoire du Oui. Esther va vous raconter cette journée historique en direct de Dublin.

Mise à jour du 26 mai 2018 – En Irlande, l’heure est presque à la fête pour les militantes pro-choix. Alors qu’hier tous les citoyens et citoyennes étaient appelés à s’exprimer sur la question de l’avortement, les premiers sondages de sortie des urnes annoncent une large victoire pour le oui !

C’est le Irish Times qui a été le premier à annoncer ses chiffres : 68% pour le oui et 32% pour le non.

Le Late Late Show de la chaîne irlandaise RTE a confirmé un peu plus tard que ses sondages de sortie des urnes donnaient le « Oui » gagnant à 69,4%.

Les Irlandais et Irlandaises pro-choix se réjouissent, « prudemment » cependant étant donné que ces résultats ne sont pas officiels ni définitifs.

À 9h, le compte officiel s’apprête à démarrer dans la ville de Dublin. Si ce résultat se confirme, c’est un vote massif en faveur de la liberté des femmes à disposer de leur corps !

Pour suivre cette journée historique pour les femmes irlandaises, n’hésitez pas à aller voir notre story sur Instagram, Esther vous raconte en direct de Dublin !

Mise à jour du 7 mai 2018 – La campagne pour le droit à l’avortement bat son plein en Irlande. Ce 6 mai 2018, le mouvement « Repeal the 8th » (voir ci-dessous) a publié une vidéo dans laquelle de nombreuses personnalités affichent leur soutien.

On peut y voir Cillian Murphy (Peaky Blinders), Saoirse Ronan (Lady Bird), Robert Sheehan (Misfits), Liam Cunningham (Game of Thrones), Michelle Fairley (Game of Thrones), Caitriona Balfe (Outlander), Andrew Scott (Sherlock) et bien d’autres énoncer collectivement ce discours :

« En Irlande aujourd’hui, des femmes qui se trouvent en situation de détresse suite à une grossesse non-désirée – que ce soit une adolescente de 15 ans agressée sexuellement ou une femme terrifiée qui a été violée – sont contraintes de conduire leur grossesse à terme.

En Irlande aujourd’hui, au moins deux femmes ou filles prennent des pilules abortives, dans des conditions dangereuses, chaque jour. Elles risquent tellement, sans soutien médical, la menace d’une condamnation pouvant aller jusqu’à 14 ans d’emprisonnement pesant sur leurs épaules.

En Irlande aujourd’hui, il y a des femmes enceintes de fœtus malformés qui ne pourront survivre. Pourtant selon la loi, elles n’ont pas d’autre option que de mener la grossesse à terme.

En Irlande aujourd’hui, il y a des femmes et des filles dont la santé est en jeu, contraintes de voyager à l’étranger, seules et effrayées, pour obtenir un avortement.

Ça doit changer.

Pourquoi est-ce que quelqu’un d’autre que moi, devrait décider ce qu’il doit advenir de mon corps ? Mon. Propre. Corps.

Le 25 mai, vous allez être appelé·es à voter pour décider si oui ou non, il faut abroger le 8ème amendement de notre constitution.

Voter pour le oui, c’est un vote pour la compassion, pour l’attention et le soin, pour la justice et l’égalité. C’est un vote pour ta sœur, pour ta fille, pour tes amis, pour ta nièce, pour ta copine, pour ta petite-fille, pour ta mère, pour ta femme, pour toi-même.

[…] »

Mise à jour du 3 avril 2018 – La date du référendum est désormais connue : il se tiendra le 25 mai 2018. 

À cette date, les citoyennes et citoyens irlandais·es s’exprimeront sur la loi qui encadre l’IVG dans le pays, comme le rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Ce référendum donne la possibilité aux irlandais et irlandaises de voter pour ou contre la révision du huitième amendement.

Aujourd’hui, aux yeux de la loi irlandaise, le fœtus et la femme enceinte possèdent un droit de vie égal. L’IVG est possible uniquement si la grossesse met en danger la vie de la mère.

Si la révision de la loi est votée en majorité, le gouvernement autorisera l’avortement jusqu’à 12 semaines de grossesse sans restriction. 

Mise à jour du 30 janvier 2018 – Ce 29 janvier, le gouvernement irlandais a précisé la période à laquelle aurait lieu le référendum qui vise potentiellement à assouplir la législation irlandaise sur la question de l’avortement.

Celui-ci devrait se tenir à la fin du mois de mai, bien que la date exacte reste à définir comme le précise Le Monde.

Les mouvements défendant le droit à l’avortement en Irlande ont manifesté leur enthousiasme face à ce pas en avant.

Les militant·es pro-choix s’organisent pour faire campagne, au côté du premier ministre qui a annoncé souhaiter ce changement.

Mise à jour du 27 septembre 2017 – Le chef du gouvernement irlandais – ou Taoiseach en VO – Leo Varadkar a annoncé le 26 septembre devant le parlement son intention d’organiser un référendum sur la question de l’avortement en mai ou juin 2018. 

Déjà pressentie en juillet dernier suite à l’arrivée de Leo Varadkar à la tête du gouvernement qui jugeait la loi actuelle « trop restrictive », cette annonce est donc saluée par le mouvement Repeal the Eight (voir ci-dessous) qui milite pour la légalisation de l’avortement.

Cependant, les militant•es pro-choix restent prudent•es puisque la question qui sera posée aux irlandais•es n’est pas encore formulée. Si le Guardian parle de la levée de l’interdiction « dans presque toutes les circonstances », cette formulation reste pour le moins imprécise. 

Les mouvements pro-choix prévoient des manifestations suite à la Journée Mondiale du droit à l’avortement le 28 septembre, qui devraient se tenir ce week-end pour continuer de réclamer la libéralisation du droit à l’avortement.

Une jeune Irlandaise internée de force alors qu’elle voulait avorter

—Article initialement publié le 19 juin 2017 

En Irlande, une adolescente a fait l’expérience douloureuse fin décembre d’être internée en hôpital psychiatrique, alors qu’elle souhaitait recourir à un avortement.

L’affaire a été rapportée par le Child Care Law Reporting Project, mis en place pour s’assurer du bon traitement des enfants au cours des procédures légales.

Le Mental Health Act, un frein à l’avortement ?

Fin 2016, alors qu’elle souhaitait avorter et pensait être reçue à l’hôpital dans cet objectif, une adolescente a été internée suite au diagnostic d’un psychiatre, rapporté par le Child Care Law Reporting Project, expliquant que :

« L’état psychologique de l’adolescente résultant de la grossesse pourrait la conduire à se faire du mal voire à se suicider, mais qu’un traitement pouvait permettre de réguler ces risques et que l’interruption de la grossesse ne résoudrait pas tous les problèmes de l’adolescente à ce stade. »

En effet, en Irlande, il existe une loi – le Mental Health Act – qui permet sous certaines conditions d’interner de force des individus atteints de troubles mentaux. Ce processus peut être mis en place si les conditions suivantes sont réunies :

« [Être atteint] d’une maladie mentale, démence sévère ou d’incapacités intellectuelles conséquentes avec un risque sérieux de représenter un danger pour soi ou pour les autres. »

Cela peut aussi être le cas si le jugement de l’individu est « si altéré que la condition de la personne pourrait encore se dégrader si un traitement, qui ne peut être administré qu’en hôpital, n’était pas suivi ».

Libérée grâce à des contre-expertises psychologiques

Pourtant, la jeune femme et sa mère pensaient qu’elle était transférée à Dublin dans le but de pouvoir recourir à une IVG.

Le Guardian Ad Litem (la personne responsable d’un•e mineur•e pris•e en charge par la justice) avait par la suite demandé d’autres expertises psychologiques à deux praticiens, qui avaient conclu que son état ne nécessitait pas un internement.

Elle n’était pas selon eux dans un état de détresse mentale suffisant pour être internée de force dans le cadre du Mental Health Act, un état qualifié également de « difficile à évaluer » étant donné les circonstances.

Suite à cela, l’adolescente avait été libérée, mais le rapport n’indique pas si elle a pu recourir à une IVG ou non.

L’Irlande : l’un des pays les plus restrictifs en matière d’avortement

Cette histoire est symptomatique du traitement réservé aux femmes qui souhaitent avorter en Irlande, où la législation est l’une des plus restrictives du monde.

En effet, la Constitution et en particulier son article 40.3.3 (introduit par le 8ème amendement) consacre « le droit à la vie des enfants à naître », considéré égal à celui de la mère.

Dans les faits, ça veut dire que l’avortement ne peut être légal que s’il y a un « risque sérieux et réel » pour la vie de la mère.

Autant dire que ça réduit les possibilités. D’ailleurs l’ONU a appelé l’Irlande à faire évoluer sa législation, qui violerait le Pacte International relatif aux droits civils et politiques en infligeant un traitement cruel, inhumain et dégradant aux femmes.

En 2016, Slate avait d’ailleurs publié un article sur le parcours du combattant de deux jeunes femmes irlandaises pour pouvoir avorter.

La lutte pour le droit à l’avortement au quotidien

En Irlande, la lutte pour obtenir le droit à l’avortement est donc quotidienne. Une organisation, The Coalition to Repeal the Eight Amendment, réunit les voix qui s’élèvent pour organiser un référendum sur la question.

Suite à cette affaire, une pétition a également été lancée pour appeler le gouvernement à faire en sorte que le Mental Health Act ne soit plus utilisé dans ce genre de circonstances.

Cette actualité nous rappelle aussi la difficulté d’accès à l’avortement sur toute l’île : l’Irlande du Nord (faisant partie du Royaume-Uni) a également une législation très restrictive en la matière.

En mars, les locaux de militantes avaient été perquisitionnés par la police à la recherche de pilules abortives lors de la journée internationale des droits des femmes.

Pour signer la pétition, c’est ici !

Merci à Shadowsofthenight d’avoir partagé la pétition !

À lire aussi : Les Irlandaises se mobilisent pour le droit à l’avortement


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Les Commentaires

43
Avatar de Dog
29 mai 2018 à 01h05
Dog
@Nastja t'inquiète, on est toujours divisé. Mais pour ce referendum, ah, c'est trop bien, j'était devans la tv avec un sourire de fou. Une partie de ma famille était à militer pour le oui, quand une autre partie était à fond pour le non. L'ambiance des murs Facebook, c’était la joie, merci les préférences de suivis...
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