Elle l’appelle « le monde merveilleux de la musique classique ». Lune, une lectrice de Rue89, raconte son histoire, de son première examen de musique – et de sa première remarque raciste – à ses déboires actuels, encore et toujours imputables à sa couleur de peau.
Et encore, elle est douée…
Entre l’examinateur qui lui attribue la meilleure note, mais qui ajoute « je m’attendais à entendre Saga Africa », entre le professeur qui ne voit en elle qu’une « rasta » et pas une étudiante sérieuse et appliquée, les réussites et le mérite de Lune semblent constamment ramenés à « son handicap visible », ainsi qu’elle l’analyse :
« Je pensais aussi que mon travail, mes résultats ainsi que mes projets pour l’année suivante, parlaient pour moi et lui auraient fait oublier sa réserve initiale. Il n’en est rien. Au début, j’étais noire et à la fin, je suis noire et c’est toujours un problème »
Certaines situations dépassent l’absurde. À une femme curieuse d’en savoir plus sur son instrument, Lune explique qu’il s’agit d’une flûte. Mais la femme imagine un lien tribal et exotique entre Lune et son instrument, et s’entête dans son cliché raciste, tant et si bien que Lune renonce à s’expliquer :
« Avec un sourire condescendant, elle me rétorque que, non, cet instrument n’existe pas ici en Europe et me demande comment on l’appelle dans mon pays.
Agacée, je m’invente une vie. Je viens des îles Bermuda et je joue du « tonkatchak ». C’est tellement plus plausible qu’une Noire, française, qui joue d’un instrument classique. »
Ce témoignage édifiant est à lire en intégralité sur Rue89 :
Et toi, as-tu déjà été victime et/ou témoin de racisme ordinaire dans le milieu de la musique ? Dans ton univers professionnel ?
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