La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
La question pour la Daronne
Chère Daronne,
Je voudrais me faire un tatouage sur l’avant-bras, mais mon mec déteste les tatouages. Il trouve ça hideux, pour lui, c’est carrément un tue-l’amour. On dirait presque qu’il a une phobie, ça existe ça d’ailleurs ? Bref, il a toujours eu cet avis.
Quand je l’ai rencontré, je ne prévoyais pas du tout de m’en faire un, nous étions raccord, mais mon cœur a basculé. Du coup je suis déchirée (rien que ça) : est-ce que je me fais tatouer quand même parce que mon corps, mon choix (il est d’accord avec ça et ne m’empêchera pas de me faire tatouer, je sais juste que ça va le rebuter) ou est-ce que je m’assoie sur mes envies pour lui faire plaisir ?
Bisous,
Gaya
La réponse de la Daronne
Ma petite daughter of anarchy,
Ah put**n, ouais, nan ce n’est pas facile comme problème, c’est clair… Allez, bonne chance hein, et bonne journée ! Ah, je dois te répondre un truc qui va t’aider ? Ok.
Bon, déjà, on va poser les bases, que ce soit dit et qu’on ait plus besoin de revenir dessus : ton corps, ton choix. Si tu as envie de te tatouer un machin, personne ne peut t’en empêcher.
Ou alors le tatoueur, éventuellement, par exemple si tu débarques dans le studio totalement ivre morte, en réclamant un portrait de Dupont Aignan sur tout le dos. BREF. Donc ton corps, ton choix, ton mec ne peux pas décider pour toi et si tu as envie de faire ce tatouage, rien ne t’en empêche.
Mais tu sens venir le mais, ma petite hirondelle oldschool ? Eh oui, y a la théorie et la pratique et en théorie les gens qui t’aiment devraient te trouver à leur goût quels que soient tes choix, et puis il y a la pratique, celle où je ne quitterai jamais mon daron s’il se rase le crâne, ou qu’il se laisse pousser les cheveux trop longs, mais quand même, j’aimerais autant qu’il ne le fasse pas.
Et du coup, le Daron se coupe ses tifs en respectant les différents prérequis millimétrés érigés par sa chère épouse. Parce qu’il a envie de me plaire, ou qu’il craint mon regard réprobateur. Oh oui, vous me voyez venir et ça ne va pas vous plaire, mais que voulez-vous, je ne suis pas là pour vous dire ce que vous avez envie d’entendre, mais pour essayer de sauver vos couples.
D’ailleurs, rassurez-vous, je ne suis pas une mégère tyrannique, je fais des concessions, j’ai renoncé à me teindre la touffe en rose et en violet, pour ne pas heurter sa sensibilité réac à la mords moi le nœud. Oui, je suis un peu frustrée, mais je tiens bon.
Tout ça pour dire que le problème est complexe, car si effectivement, tu as le droit de disposer de ton corps comme tu le souhaites, je considère qu’être en couple peut donner dans certains cas très précis un droit de regard.
Ce droit de regard ne signifie pas que la personne non impliquée aura le dernier mot, jamais, mais qu’exprimer son opinion sur un truc que l’on déteste et que l’on va devoir se farcir visuellement tous les jours de notre vie ne signifie pas que l’on est un gros connard. Quant à accepter un compromis ou renoncer à une idée qui te plaisait ne fais pas de toi une vendue.
Les alternatives existent, explorons-les !
On a le droit de détester certaines choses, c’est même plutôt sain que tout le monde n’ait pas les mêmes goûts puisque sinon on se ferait sacrément chier. Mais finalement, les tatouages, c’est comme la sodomie les épinards, on peut y être farouchement opposé, mais petit à petit y prendre goût.
D’abord en glissant quelques feuilles hachées dans une quiche ou des pâtes, puis en augmentant progressivement la dose. Voici donc quelques petites astuces et compromis qui peuvent potentiellement plaire à tout le monde :
Un tatouage plus discret : Ou un tatouage moins exposé. Bah, que veux-tu, parfois dans la vie, il faut négocier. Alors ok, peut-être qu’une tête-de-mort au milieu du front ce n’est pas gagné, mais est-ce qu’une petite fleurette mignonne gentille pas menaçante à l’intérieur du bras ou de la cuisse ne pourrait pas mieux passer ? Pour commencer… GNARK GNARK GNARK.
Un tatouage éphémère : Bah oui je sais, ce n’est pas la même chose. Mais encore une fois, ça peut faire le job… Pour commencer… GNURK GNURK GNURK.
3 semaines par-ci, 2 semaines par là, et puis à force, on s’attache, un soir le tatouage reste dormir, on lui donne un petit surnom, on le présente à ses amis et on finit par se dire que ce serait quand même chouette de passer sa vie près de lui.
Une deadline pour s’habituer : Sans céder, tu peux lui donner le temps de s’habituer à l’idée. Par exemple un an. Un an pour les humains, c’est 1 mois dans le monde du tatouage. Le temps de trouver le bon tatoueur et de réunir les 10 000 0000 euros que coûtent un tattoo fait par un ou une artiste correcte, et on y est déjà !
Un pacte scabreux : Tu ne fais pas de tatouage et pour te remercier, il doit s’habiller en Witcher tous les vendredis, ou que sais-je, après tout ça ne me regarde pas. Mais en tout cas si tu décides de céder, profites-en pour négocier une petite compensation esthétique de sa part. On n’a rien sans rien.
Je te laisse, je dois aller gratter mes décalcomanies à l’éponge, ça ne part pas au savon…
La bisette,
Ta daronne
Crédit photo image de une : Pixelshot
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