Manon, 3.000€ par mois à deux, est parfois à découvert et aimerait savoir “où passe tout cet argent”

Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant, et par certains aspects féministes. Dans notre nouvelle rubrique Règlement de comptes, des femmes viennent éplucher leur budget et nous parler de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, c’est Manon* (le prénom a été modifié) qui a accepté de nous ouvrir ses comptes.

• Prénom d’emprunt : Manon
• Âge : 31 ans
• Métier : chargée de recrutement dans une agence d’intérim
• Salaire : 1.500€ net par mois pour un 80%
• Famille : Son compagnon avec qui elle est pacsée et leur fils de 5 mois
• Lieu de vie : Un appartement en location dans un village du sud de la France

Les revenus de Manon et de son conjoint

Manon et son conjoint gagnent tous les deux 1.500€ net par mois (après prélèvement à la source). Lui travaille à temps plein dans l’aéronautique, et elle est chargée de recrutement dans une agence d’intérim.

La jeune femme est à 80% puisqu’elle ne travaille pas le mercredi pour garder leur fils de 5 mois, qui passe sinon deux jours par semaine chez ses grands-parents et deux jours chez une assistante maternelle.

À leurs deux salaires, viennent s’ajouter 85€ versés chaque mois par la Caisse d’allocations familiales (CAF) depuis la naissance de leur bébé.

L’organisation financière du couple

Le couple – pacsé depuis 2019, mais ensemble depuis neuf ans – a un compte commun, en plus de leurs comptes perso, alimenté en début de mois à 50/50.

« On l’a ouvert il y a deux ans, après une longue bataille argumentaire avec mon conjoint qui n’en voyait pas trop l’intérêt. Il avait un peu la flemme de faire les démarches et d’adopter de nouvelles habitudes. Mais pour moi, c’était la bonne solution pour se simplifier la vie et rester équitable sur le partage des dépenses, car c’était beaucoup moi qui faisais les courses. »

Manon et son conjoint ne suivent pas leurs dépenses de très près et la jeune femme de 31 ans reconnaît qu’elle est parfois à découvert.

« Malheureusement, je ne gère pas très bien mon argent. Je regarde juste de temps en temps le solde disponible sur l’appli de la banque. Me mettre à faire les comptes est mon objectif, car avec un enfant, on dépense plus, et j’aimerais savoir où passe tout notre argent ! »

Les dépenses du couple : « le supermarché, lieu de damnation »

Manon et sa famille vivent dans un appartement de 63m2 au cœur d’un village situé à proximité d’une grande ville du sud de la France, et leur loyer s’élève à 880€ par mois.

C’est leur plus gros poste de dépense, juste devant les courses d’alimentation (incluant aussi les couches, les croquettes et les produits d’hygiène et d’entretien). Chaque mois, le couple y consacre environ 600€, une somme que Manon aimerait réduire, tout comme l’argent dépensé dans les fast-foods et les

livraisons de repas à domicile.

« Le gouffre pour nous, c’est le supermarché, un lieu de damnation pour les gourmands : chocolat, trucs à grignoter pour l’apéro, alcool… ça chiffre vite ! Avant la pandémie et la naissance de notre fils, les sorties (bar, resto, etc.) étaient aussi une source de dépenses importantes, aujourd’hui remplacée en partie par de la livraison de repas. »

Les autres dépenses du couple : garde d’enfant, santé et remboursement de prêt

Chaque mois, le couple verse environ 300€ de salaire à leur assistante maternelle qu’ils emploient deux jours par semaine. Sur cette somme, environ 225€ leur est remboursé par la CAF au titre du complément de libre choix de mode de garde. Il reste donc à leur charge 75€ par mois. Le couple devrait aussi pouvoir bénéficier d’un crédit d’impôt l’année prochaine, mais pour l’instant, ils n’en connaissent pas le montant.

En plus des dépenses liées à la garde d’enfant, le couple débourse chaque mois environ 120€ pour acheter à la pharmacie du lait infantile spécial pour les nourrissons intolérants au lactose. Une somme à laquelle viennent s’ajouter d’autres dépenses de santé non remboursées, comme la consultation d’un psychologue. 

Habitant dans un village, la famille se déplace principalement en voiture. Manon et son conjoint ont chacun la leur. Ils ont d’ailleurs dû faire un emprunt récemment pour en racheter une et remboursent donc chaque mois 160€. Manon estime leurs dépenses mensuelles en essence à 80€, auxquels il faut ajouter 20€ pour le péage et les parkings.

Côté assurances, le couple débourse 30€ par mois pour son assurance habitation et 70€ et 85€ pour les assurances des deux voitures. Enfin, le couple paye environ 100€ pour leur abonnement internet, leurs forfaits de téléphones et leur abonnement à Spotify et leurs factures d’eau et d’électricité s’élèvent à 70€ par mois.

Épargner en cas de coup dur

Chaque mois, Manon essaye d’épargner environ 100€ sur le compte commun et 100€ sur son compte personnel en cas de coup dur, mais ce n’est pas toujours possible…

Tout dépend des dépenses non récurrentes liées aux vêtements (pour elle et pour son fils) et aux loisirs (achats de livres, repas entre amis, etc.). Manon s’est fixé un budget de 300€ au total par mois, mais il n’est pas toujours respecté.

Rapport à l’argent et cachotteries en couple

Même si Manon et son conjoint n’ont pas le même rapport à l’argent, ce n’est pas franchement un sujet de dispute dans le couple. 

« Tant qu’on alimente le compte commun, tout va bien. Après, chacun gère ses sous perso comme il veut. Mon partenaire est plutôt économe, et peu consommateur de toute façon, il doit acheter deux tee-shirts par an à tout casser.

Il m’est déjà arrivé, à certaines périodes où j’étais prise de folie de shopping, de faire livrer mes achats sur mon lieu de travail pour ne pas avoir de remarques du type : t’as encore acheté des habits ! »

Merci à Manon d’avoir accepté de répondre à nos questions !

Si jamais vous souhaitez commenter cet article, rappelez-vous qu’une vraie personne est susceptible de vous lire, merci donc de faire preuve de bienveillance et d’éviter les jugements.

Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.