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Lundi 7 novembre à 16h34, un rassemblement avait lieu Place de la République, à Paris. Cette date symbolique est issue d’un calcul menée par l’équipe de la newsletter féministe Les Glorieuses.
S’inspirant de l’impressionnante manifestation des Islandaises, le 24 octobre dernier, Les Glorieuses ont cherché à savoir le nombre de jours ouvrés qui correspondent à l’écart moyen de salaires persistant entre les femmes et les hommes en France. Et la réponse est 38 jours, ce qui signifie qu’à partir du 7 novembre, les femmes peuvent considérer qu’elles ne sont plus rémunérées jusqu’à la fin de l’année.
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Les chiffres de l’inégalité salariale varient selon les secteurs, mais il reste toujours une constante dans le problème : cette inégalité est toujours une réalité en France en 2016, et au train actuel des choses, cette situation ne sera résorbée qu’à l’horizon 2077. (Lire à ce propos notre édito du 7 novembre, en cliquant sur l’image ci-dessous).
Comment manifester pour l’égalité salariale ?
On ne va pas se mentir, il n’y avait pas une foule écrasante Place de la République, à 16h34. Quelques dizaines de personnes, plus d’une centaine à 17h environ… on était loin des vues aériennes noires de monde venues d’Islande. Mais comme le souligne Caroline de Haas, qui répond au micro de Louise : on ne peut pas comparer une mobilisation préparée par des syndicats à un mouvement quasi-spontané né sur les réseaux sociaux quelques jours plus tôt.
Les Glorieuses n’ont d’ailleurs jamais prétendu incarner et mener la mobilisation, simplement l’impulser en diffusant l’information. De ce point de vue, c’est une réussite : le sujet s’est imposé à la une des médias, a été discuté et débattu dans l’espace public et sur les réseaux sociaux, jusqu’à faire se déplacer des gens — et beaucoup de journalistes — pour porter le débat en dehors d’Internet.
https://twitter.com/libe/status/795356198413406209
Reportage à écouter au casque !
Louise, Dorothée et moi vous emmenons en immersion Place de la République, pour 5 minutes de discussions avec des manifestantes, ainsi que Caroline de Haas, co-fondatrice d’Osez le féminisme et ex-conseillère de Najat Vallaud-Belkacem au ministère des Droits des Femmes.
https://soundcloud.com/madmoizelle/reportage-16h34-7-novembre-2016/s-JZk8T
« N’en déplaise à des amies féministes, je suis allée manifester »
L’initiative des Glorieuses a suscité certaines critiques, y compris parmi les militantes féministes. Caroline de Haas revient notamment sur ce point dans notre interview, en soulignant notamment qu’un mouvement dont les revendications restent trop vagues, trop larges, encourent le risque d’être récupéré par des formations politiques très éloignés idéologiquement du combat d’origine…
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Faut-il pour autant bouder l’énergie et l’enthousiasme qui se sont exprimés des réseaux sociaux à la rue ? Sur Rue89, Renée Greusard signe un très bon article axé sur ce sujet :
« Mais je trouve qu’il y a aussi quelque chose qui ne va pas dans ces critiques. Cela se situe entre le manque d’indulgence et la mauvaise foi à ne pas vouloir sérieusement envisager que les Glorieuses aient voulu bien faire avec leurs moyens, en dehors de codes militants qu’elles ne connaissent probablement pas. […]
Ce sujet précis de l’égalité salariale est une sorte de marronnier féministe dont personne ne réussit à faire quelque chose (pardon hein, mais qu’on me cite des actions efficaces sur le sujet ces dernières années).
Alors plutôt que de boycotter le mouvement, réjouissons-nous de l’enthousiasme qu’il génère, non ? »
Une réflexion nécessaire aussi pour recentrer les priorités : parce que pendant qu’on débat de la meilleure façon de militer, de qui doit faire grève, de la pertinence de faire grève, on en oublie peut-être d’interpeller celles et ceux qui, depuis qu’ils nous ont promis le changement en 2012, et fait voter quelques avancées, ont fini par reculer notamment sur l’égalité professionnelle.
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