Poppy Z. Brite écrit des histoires ‘fantastiques’, comprendre par là qu’elles sortent de l’entendement, du monde comme nous l’imaginons. Il y est question de fantômes, de zombies, de grigris puissants, mais aussi de freaks ayant l’air tout droit sortis de vieilles photos d’archives d’un cirque du début du siècle (du début du XXème siècle, s’entend).
Les contes de la fée verte est un recueil de nouvelles
, pour la plupart très différentes les unes des autres. On y croise deux siamois séparés à la naissance, 4 jeunes qui squattent une vieille église délabrée, un jeune prodige qui chante du death metal, deux amis d’enfance qui trainent leur vieille guitare sur les routes américaines, une jeune stripteaseuse, un américano-indien qui repart vivre à Calcutta en pleine invasion zombie, deux hommes qui s’ennuient et décident de se créer un musée des plus morbides, ou encore deux même-pas-potes qui se retrouvent bloqués dans une petite morgue en plein quartier chinois, le soir du nouvel an asiatique, à veiller le cadavre d’une jeune femme.
Glauque, c’est sans doute le mot qu’on pourrait coller de prime abord à l’esprit tordu de Poppy Z. Brite, et sincèrement, j’ai eu plus d’une fois la nausée face à ses histoires… Et pourtant, bien plus encore, elle arrive, par la force de ses mots, à rendre ses histoires fascinantes, prenantes.
Quand je parlais du bayou, c’est vraiment ça. Peut-être regardes-tu True Blood, ou même sans, et vois-tu de quelle ambiance je parle. C’est toute l’âme de la Lousiane, cette espèce d’air moite, gorgé d’odeur d’épices et de décomposition en même temps. L’impression de vivre toujours de nuit, dans un mode où tout est plus sensuel. C’est la magie du vaudou, et je trouve ça aussi effrayant que séduisant. Et Poppy Z. Brite le distille à merveille, de New York à Calcutta, se jouant de nous, en nous entrainant dans des lieux sordides dont on ne peut détacher les yeux. Comme une femme en même temps difforme et sublime, qui danserait nue devant nous, dans une sorte de transe démoniaque.
Une virée dans son monde dont on ne ressort pas indemne, donc. Plutôt sonnée et hagarde. Mais n’est ce pas le plus grand plaisir de la lecture, de nous amener là où l’on n’aurait jamais imaginer aller ?
> Référence – Contes de la fée verte
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Les Commentaires
Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire ^^