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Développement personnel

2 mois post-rupture, et 8 leçons que j’en ai tirées — Carnet de Rupture #7

Audrey a rompu avec son ex-compagnon il y a 2 mois, après une infidélité qui a cristallisé de profonds problèmes dans leur couple. Elle fait une sorte de bilan, calmement.
Dans Carnet de Rupture, Audrey, une lectrice de madmoiZelle, raconte la fin de son histoire d’amour, à cœur ouvert.

Une histoire d’amour, mais aussi d’infidélité, et de reconstruction.

Après Comment j’ai survécu à ma rupture grâce à mes proches, voici le septième épisode de cette série, à lire sur madmoiZelle.

Deux mois se sont écoulés depuis que j’ai écrit le premier épisode de ce Carnet Mon mec m’a trompée, et ça été une déflagration.

Il s’est passé pas mal de choses depuis que mon ancien monde s’est écroulé…

On n’avait pas vraiment rompu, en fait

Comme souvent dans les relations longues, la rupture n’a pas été aussi nette que prévue. Il y a parfois un moment de flottement, une zone grise, une période d’essai comme pour être sûrs qu’on n’aura pas de regrets.

Pendant 2 mois, j’ai cherché à comprendre, à pardonner, j’ai suivi l’illusion que nous pourrions construire une nouvelle relation avec mon ex-compagnon.

Nous avons commencé à nous voir une fois par semaine, à boire des verres dans des endroits originaux, à mater des films l’un chez l’autre. Je l’ai même accompagné acheter sa nouvelle déco, s’installer dans sa nouvelle vie.

Le bail de l’appartement est resté à nos deux noms et il avait laissé des affaires par ici.

Pendant 2 mois, nous nous sommes dit « pour le moment, ça nous convient, on vit au jour le jour et si nous en souffrons trop, nous arrêterons, mais en attendant, on essaie pour de vrai ».

J’ai essayé pour de vrai. J’ai essayé d’entendre mon cœur qui battait la chamade, j’ai essayé de me projeter à nouveau, j’ai essayé de le surprendre, de l’emmener dans un tourbillon de passion.

Mais rien n’est venu. Nous étions tous les deux anesthésiés. Nous parlions beaucoup de nos attentes, de nos envies et de nos cœurs qui ne battaient plus… mais peut-être le temps ferait-il son affaire ?

L’indécision guidait ma vie, et ça ne donnait rien de bon

J’étais incapable de me projeter, incapable de poser des congés, de voir des amis en soirée. Ma vie était en train de tourner autour d’hypothétiques « peut-être », d’indécision et ça ne me ressemblait pas.

J’étais confrontée au regard de mes amis. Je craignais leur jugement, j’imaginais le fond de leur pensée : « Wow, tu as vu, elle est retournée avec lui, après tout ce qu’il lui a fait ? Elle ne doit pas avoir beaucoup d’estime pour elle-même ».

Je me disais « je suis sûre qu’ils pensent ça mais ils ne veulent pas me le dire, parce que je suis fragile en ce moment »…

En réalité, ce n’était pas la pensée de mes amis, mais une de mes petites voix intérieures — la plus pernicieuse, la plus rabaissante.

Et un jour, une autre voix est venue la contrebalancer.

« Tu mérites mieux. Pardonne-toi. Reconstruis-toi. Laisse-toi du temps. Accomplis-toi autrement. Laisse-toi aller. Apprends à te faire confiance.

Regarde, d’autres s’en sont sorties, pourquoi pas toi ? »

Elle est apparue pendant un week-end, alors que je visitais des villes dans lesquelles je m’étais rendue pour la dernière fois avec mon ex-compagnon.

Les souvenirs sont remontés comme un tremblement de terre, et le tsunami qui a suivi a été dévastateur.

Si je ne pouvais pas revivre ces moments-là sereinement, pourquoi étais-je en train de m’acharner à faire renaître une relation ?

Au fond, j’attendais ce déclic… et j’espérais qu’il vienne de mon ex. Mais, en pleine lutte contre ses propres démons, il était aussi incapable de se détacher que moi.

Ma vraie rupture, deux mois après

Quand nous nous sommes revus, je lui ai posé un ultimatum : soit nous y allions à fond, soit nous arrêtions.

Plus la discussion avançait, moins je le sentais prêt à sauter le pas…

J’avais encore l’impression d’être seule à mener la barque, seule à être prête à tout sacrifier, j’aurais pu tout quitter pour qu’on recolle les morceaux. J’étais encore très amoureuse — c’est ce qui rendait le détachement insurmontable.

Mais alors que je l’attendais au tournant, il n’est pas venu me chercher, il ne m’a pas rattrapée.

Alors j’ai abandonné.

Nous avons convenu d’un moment pour qu’il récupère ses dernières affaires et c’est ainsi que nous avons vraiment rompu, autour de nouilles sauce aux larmes.

Après la vraie rupture, le vrai deuil de la relation

Les jours qui ont suivi ont été très douloureux.

Un soir, je me suis mise à pleurer en faisant une vinaigrette dans un bol qui m’avait été offert par ses parents. Je me suis trouvée ridicule, mélodramatique, mais je ne m’en suis pas voulu : je faisais ce que je pouvais.

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Par moments, je voulais savoir comment il allait, voir ses publications sur Facebook, Instagram, Twitter… mais le moindre signe d’activité me rongeait l’estomac.

J’avais de nouveau besoin d’avoir mes amis à disposition, tout en étant incapable de savoir si je serais assez bien pour les accueillir. J’avais envie de partir en voyage mais je flippais de le faire toute seule.

Alors pour conclure (pas forcément définitivement, on verra !) ce Carnet de Rupture, voici donc 8 leçons apprises sur moi-même, sur la vie, l’amour, la mort et tout le reste.

Leçon post-rupture n°1 : je suis célibataire et j’ai peur du vide

Mon vrai célibat a commencé le 8 mars, alors que le monde célébrait les droits des femmes. Je me suis dit que c’était un drôle de symbole pour ma nouvelle vie.

J’ai appelé mes amis et je leur ai tout dit. Ils ont compris que cette fois encore, j’aurais besoin d’eux. Ils m’ont dit :

« Tu verras, ça va aller. Tu vas être une nouvelle personne, débuter une nouvelle vie. »

J’ai eu du mal à l’entendre sur le moment. Je ne voulais pas d’une nouvelle vie, je ne voulais pas être une nouvelle personne. Celle que j’avais, celle que j’étais il y a six mois correspondaient exactement à mes aspirations !

Pourtant je savais qu’au fond, je devais les écouter, que tout arrive pour une raison.

Mais j’avais peur.

En un claquement de doigts, je me retrouvais au bord du gouffre, en équilibre. Je vacillais en tentant d’apercevoir le fond de l’abîme, imperceptible.

Moi qui n’avais jamais eu le vertige, j’ai soudainement eu peur du vide.

Leçon post-rupture n°2 : j’ai peur de l’absence

Cette absence et ce deuil que j’ai décrits dans l’épisode 2, 

Comment j’ai réappris à vivre seule, même si ça me terrifiait, m’ont rattrapé à toute vitesse.

Alors j’ai réorganisé ma vie pour recréer des habitudes, éviter les dimanches en solitaire, revoir des amis après le boulot, apprendre à profiter de soirées à l’appartement.

J’ai passé le premier week-end de ma vie de célibataire bien entourée et alors que je m’attendais à endurer un mal-être pendant plusieurs semaines, je suis retournée au bureau le lundi avec de l’entrain.

Ça ne m’était pas arrivé depuis une éternité.

Je me demandais si c’était normal, si le couperet ne risquait pas de retomber au moment où je m’y attendrai le moins. Le soir même, j’avais réussi à poser des vacances, après 3 mois d’hésitation.

Depuis, il y a des hauts et des bas, mais je crois pouvoir écrire sereinement que globalement… ça va.

Je passe par des phases de réflexion parfois déprimantes, parfois encourageantes. Mais surtout, j’ai eu de grosses réalisations sur ma vie.

Leçon post-rupture n°3 : je suis nostalgique

Avant de couper les ponts, j’étais retenue par l’incapacité à mettre un point final à une relation qui m’a tant apporté.

Je baignais dans la nostalgie des bons moments, des petits et grands bonheurs, d’instants figés dans le temps, irrécupérables, dans l’espoir de les revivre un jour.

Lorsque notre relation a pris fin, la nostalgie a été la pire de mes ennemies. Elle est venue redessiner les souvenirs, réveiller les rêves et raviver la culpabilité.

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J’ai eu un mal fou à me détacher de la nostalgie de ce passé idyllique, du fantasme d’un avenir heureux à deux, mais ça m’entraînait dans un tel gouffre de mélancolie que j’ai fini par tourner la page.

J’ai accepté que notre relation avait un début et une fin et que la clôturer ne revenait pas à disqualifier tous les moments de bonheur qu’elle a engrangés.

Bientôt, j’espère être capable de les chérir sans m’en tordre le cœur.

Leçon post-rupture n°4 : je ne suis pas prête à pardonner

Bien que je n’ai jamais été aussi heureuse et épanouie dans une relation que dans celle-ci, j’avais parfois des insatisfactions.

Il y a quelques jours, j’ai écrit une page entière de reproches sur mon ex-compagnon, comme si j’avais besoin qu’ils sortent de mon cœur pour enfin m’en délester.

Ces doléances, je les lui avais déjà faites, mais j’avais besoin de les coucher sur papier, comme pour me convaincre que notre séparation était dans l’ordre des choses.

À ce moment-là, je me suis demandé si j’étais prête à pardonner. Surtout, je me suis demandé comment pardonner.

Je savais que cela me permettrait de me détacher de la souffrance… mais une fois qu’on a dit ça, on commence par où ?

Et puis j’ai eu entre les mains le livre de Sarah Allart : Sunday, Monday, happy days, 101 expériences de psychologie positive pour être heureux 7 jours sur 7.

En parcourant le sommaire, je suis tombée sur l’expérience #35 : Apprendre à pardonner.

Sarah Allart cite les recherches de North et Enright :

« Lorsque nous sommes injustement blessés par quelqu’un, nous pardonnons quand nous allons au-delà de notre ressentiment envers l’offenseur, non pas en niant notre droit au ressentiment mais en nous efforçant d’offrir à la place de la compassion, de la bienveillance et de l’amour au coupable. »

Voilà ma recette miracle. Je dois donc me reconnecter avec les moments où mon ex m’a rendue heureuse et lui en être reconnaissante.

Pour aller au bout du processus, Sarah Allart conseille également d’offrir un cadeau à la personne qui nous a blessées. Mais pour le moment, la nostalgie rattrape ces souvenirs… Alors je me laisse du temps.

Leçon post-rupture n°5 : la vie n’a pas de sens

J’ai compris que le vrai deuil n’était pas d’accepter un changement de vie, mais d’accepter que la vie n’a pas de sens.

Dans ma vie, j’ai tout bien fait.

J’ai été gentille, perfectionniste, compréhensive, bosseuse, attentionnée, affectueuse, reconnaissante. J’ai essayé de devenir une bonne personne, non pas pour moi mais pour les autres.

Pour qu’un jour, une personne qui partage mes valeurs ait envie de faire un bout de chemin avec moi.

À lire aussi : Qu’est-ce que le syndrome de la bonne élève et comment s’en défaire ?

Mais malgré tous mes efforts, mon chemin relationnel recommence à zéro, et je ne peux rien y faire.

La vie n’a pas de sens et le vrai deuil, c’est d’accepter que je suis impuissante sur son cours. C’est d’accepter l’injustice et de s’en sentir grandie.

Leçon post-rupture n°6 : je suis mortelle

La vie n’a pas de sens, et à la fin, on meurt. Je crois que je l’avais oublié en chemin.

Je ne peux pas influer sur ce qui m’arrive, et c’est ce rappel violent à ma propre mortalité qui est le plus difficile à accepter. À moi désormais d’en faire une force et de le saisir comme la meilleure des opportunités.

Leçon post-rupture n°7 : je suis dépendante au niveau affectif

J’ai aussi compris que j’avais été élevée dans la croyance que j’avais besoin d’un compagnon pour être heureuse, pour me sentir en sécurité.

https://youtu.be/0JUzw4Mug9g

Quand je partage de bons moments avec mes amis et que je rentre le soir en ayant la sensation d’avoir passé une bonne journée, ma petite voix vient disqualifier ces petits bonheurs : « ne te réjouis pas trop vite, je te rappelle que tu es célibataire, tu ne peux pas vraiment être heureuse ».

Je ne parviens pas encore à la faire taire, parce que ce schéma de dépendance affective est encore trop ancré, parce que je n’ai pas été seule depuis 10 ans. Là encore, le temps fera son affaire.

À lire aussi : 3 activités « de couple » que tu devrais aussi faire avec tes potes

Leçon post-rupture n°8 : je suis ma propre inconnue

Aujourd’hui, je suis anxieuse de ne pas maîtriser les valeurs de la nouvelle personne que je suis en train de devenir. Me voilà en pleine crise identitaire.

La nouvelle personne que je construis compose désormais au quotidien avec une partie blessée, aigrie, méfiante, cynique, en colère.

Je ne la refoule pas, je sais qu’elle est là, et j’ai beau lui parler, la calmer, tenter de l’apaiser, je crains qu’elle n’influe sur mes envies et mes aspirations.

Je ne la maitrise pas, et c’est bien ça qui me donne le vertige.

Mais le vertige, je l’ai aussi parce que j’apprends tout juste à marcher. Après plusieurs mois à terre, je remets un pied devant l’autre et c’est loin d’être évident.

Heureusement pour moi, cette fois, je sais que si je tombe, je ne serai pas seule.

Pourquoi j’ai raconté mon histoire sur madmoiZelle – Carnet de rupture #8 

 


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Les Commentaires

2
Avatar de Ophelie-Jolie
11 avril 2018 à 21h04
Ophelie-Jolie
Contenu spoiler caché.
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