La magie de Noël repose surtout… sur les rituels
Les chercheurs ont suivi 440 parents et leurs enfants de 4 à 9 ans, deux fois chaque année : fin novembre, puis juste avant Noël. L’idée était simple. Le fait de croire au Père Noël rend-il les enfants plus généreux, plus calmes, plus « gentils » ?
En réalité, croire ou ne pas croire ne change pas grand-chose. L’étude montre que ce qui influence vraiment le comportement, ce sont les rituels de Noël. Plus une famille s’implique dans les traditions, plus l’enfant adopte de petits comportements prosociaux. Et cela fonctionne surtout pour les gestes spontanés, comme aider sans qu’on le demande ou partager de lui-même.
Ce sont les moments passés à décorer le sapin, écouter les chansons de Noël, envoyer une lettre au Père Noël ou bricoler un calendrier de l’Avent qui semblent favoriser ces élans. Rien de miraculeux, mais un effet réel, qui augmente doucement à mesure que Noël approche.
Les parents jouent un rôle sans s’en rendre compte
L’autre enseignement majeur de l’étude, c’est que les enfants captent l’état d’esprit des adultes. Quand un parent cherche à insuffler une ambiance chaleureuse, à prendre le temps, à faire vivre cette période comme un moment un peu spécial, l’enfant réagit.
Les chercheurs expliquent que cette attitude agit comme un modèle. L’enfant voit, ressent, imite. Et c’est cette contagion émotionnelle, plus que l’idée d’un Père Noël omniscient, qui semble encourager les comportements positifs.
À l’inverse, les rappels insistants du type « Le Père Noël te regarde » ne servent à rien. Le fait de menacer indirectement l’enfant n’a pas produit d’effet mesurable. Les parents l’utilisent beaucoup, mais ce n’est pas un levier efficace.
Ce qui ne change rien au comportement des enfants
Pour vérifier que l’effet ne s’expliquait pas autrement, les chercheurs ont testé d’autres facteurs souvent cités dans les discussions entre parents. Aucun n’a joué un rôle déterminant. Ni l’humeur de l’adulte, ni le temps passé en famille, ni le temps libre des enfants pendant cette période. Les pratiques religieuses non plus, dans un échantillon pourtant très laïcisé.
Ce qui change vraiment le comportement, ce sont les traditions répétées, visibles, partagées. En psychologie, on parle de « rituels » au sens large : des gestes un peu différents du quotidien, symboliques, rassurants, qui donnent le sentiment que ce moment compte.
Les enfants deviennent-ils plus sages en décembre ?
L’étude montre une tendance légère, mais bien présente : les enfants se comportent un peu mieux juste avant Noël. Ils ont davantage de gestes d’entraide, protestent un peu moins, se montrent un peu plus conciliants.
Ce n’est pas la peur d’être « sur la liste des vilains ». C’est la force du cadre : les routines, les préparations, l’effervescence rassurante de l’attente, le fait d’être ensemble dans une période plus douce et plus ritualisée que le reste de l’année.
Autrement dit, ce qui rend les enfants plus apaisés, c’est d’être plongés dans un environnement cohérent, joyeux et prévisible, pas d’être sous surveillance imaginaire.
Ce que cela change pour les parents
Cette étude invite à revoir ce qui compte vraiment dans la période de Noël. Pas besoin de rappeler chaque soir que « le Père Noël surveille ». Pas besoin non plus d’un calendrier d’activités millimétré ou d’une décoration parfaite.
Les gestes simples suffisent : décorer, écouter une musique qu’on aime, expliquer comment on prépare le repas, laisser l’enfant participer à sa manière. Ce sont ces expériences partagées, même imparfaites, qui créent le terrain favorable aux bons comportements.
En somme, la science confirme ce que beaucoup de parents sentent déjà : la magie de Noël vient bien moins du Père Noël lui-même que de l’ambiance que l’on construit autour. Et cela, c’est entre nos mains, pas dans les siennes.
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