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L’autre vidéo de Katelyn Ohashi, celle que vous devriez regarder

Katelyn Ohashi est le nom de la gymnaste dont la prestation a obtenu la note exceptionnelle de 10, et récolté des dizaines de millions de vues sur Internet. Derrière le phénomène viral, une autre prouesse mérite l’admiration.

Impressionnante, bluffante, époustouflante : je n’ai pas les mots pour décrire la prestation de Katelyn Ohashi, étudiante à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), à hauteur de son mérite.

La gymnaste de 21 ans a obtenu la note exceptionnelle de 10 pour son passage au sol.

Cette vidéo a fait le tour de la planète tout au long de la semaine, vous l’avez sans doute déjà vue, mais je crois qu’on ne s’en lasse pas, tant la joie de Katelyn Ohashi est communicative.

Katelyn Ohashi, la gymnaste devenue une sensation virale

La gymnastique est un sport très exigent, les notes semblent parfois ingrates, c’est pourquoi les scores parfaits sont si rares.

Un 10, ce n’est pas anodin, c’est même plutôt exceptionnel, surtout sur une prestation au style aussi loin des codes classiques de l’exercice.

Katelyn Ohashi versus Simone Biles

Katelyn Ohashi n’est pas une inconnue subitement découverte à travers cette prestation devenue virale : c’était déjà une star de la gymnastique mondiale à 16 ans.

Elle était la concurrente principale d’une certaine Simone Biles, sacrée aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Simone Biles, que Katelyn Ohashi avait d’ailleurs battue lors de l’American Cup, en 2013.

La différence entre cette performance, il y a près de 6 ans, et celle qui a bouleversé des millions de spectateurs cette semaine est flagrante.

En 2013, la tension se ressent. En 2019, la gymnaste a l’air de s’éclater comme jamais. Entre les deux, une longue histoire de souffrance.

L’histoire de Katelyn Ohashi, une revanche douloureuse

C’est grâce à un article de Sud-Ouest que j’ai découvert le blog de Katelyn Ohashi. Surprise (non), la jeune femme a énormément souffert des remarques et de la pression sur son poids.

Imaginez avoir 14 ans, 16 ans, s’entraîner des heures par semaine, être au top niveau de son sport… Et s’entendre dire qu’on est trop grosse, trop lourde, qu’on devrait « faire attention ».

Ce blog que Katelyn co-anime avec une amie s’appelle Behind The Madness, en français : derrière la folie. Elle y raconte en partie l’envers de la gymnastique de très haut niveau.

L’autre vidéo de Katelyn Ohashi, à voir absolument

Voici donc l’autre vidéo de Katelyn Ohashi, encore plus impressionnante que son enchaînement parfait au sol.

C’est l’histoire de ses années d’excellence et de souffrance, mise en images par The Player’s Tribune, et sur lesquelles Katelyn pose sa voix.

« Katelyn Ohashi était la meilleure gymnaste au monde, jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus »

Quelques extraits :

« Cette fille, vous pensiez qu’elle avait tout pour elle, toutes ces médailles dans sa chambre, tous ces podiums foulés… Mais elle, elle pensait qu’elle n’avait rien.

Des fans lui disaient qu’elle n’était pas assez bonne, qu’elle n’avait pas la bonne apparence physique.

Elle voulait manger de la junk food et se sentir bien, ne pas s’inquiéter ni risquer d’être éjectée de l’équipe, parce qu’elle aurait pris du poids.

Ça voulait dire s’entraîner constamment après un repas, juste pour se sentir assez bien et pouvoir aller se coucher.

Elle allait être invincible, et son dos s’est brisé. »

En effet, Katelyn Ohashi a été victime de blessures au dos et aux épaules, qui l’ont contrainte à arrêter la gymnastique.

Pour son plus grand soulagement.

« J’étais brisée. »

Katelyn Ohashi a quitté le haut niveau, et s’est concentrée à la place sur la compétition universitaire (qui est tout de même ultra balèze aux États-Unis.)

« Personne ne savait réellement ce que je traversais, et je n’ai jamais vraiment réussi à l’exprimer.

J’étais heureuse d’être blessée, parce qu’on me disait : je suis devenue tellement grosse que c’en est gênant. J’ai été comparée à un oiseau devenu trop lourd pour pouvoir voler.

Et ça, ce sont des choses que j’ai entendues avant même d’être blessée, quand j’étais encore mince.

Alors qu’est-ce que ça allait devenir, pour moi, maintenant que j’avais pris du poids ? »

« Je ne pouvais pas réussir à m’accepter. La gymnastique était tout pour moi, c’était mon échelle de valeur, c’était ma vie.

Je me détestais. »

C’est grâce à sa rencontre avec Miss Val, sa nouvelle coach à UCLA, que Katelyn Ohashi a retrouvé sa confiance en elle, et son amour pour la gymnastique.

« J’ai tellement de respect et d’admiration pour ma coach.

Ma mère n’était pas très contente que je quitte le circuit Elite de la gym, ni que j’aille étudier à l’université.

Miss Val a demandé pourquoi elle avait fini par changer d’avis, et ma mère a répondu : « je vois à quel point ma fille est heureuse, désormais ».

Et c’est tout ce dont j’avais besoin, je crois, pour me sentir à nouveau comme un véritable être humain. »

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« Je crois que la gymnastique peut être un sport très brutal, mais je ne crois pas que ça DEVRAIT être un sport brutal.

J’espère juste que dans 10, 20 ans, il y aura des gens qui finiront leur carrière de gymnaste sans être détruits par leur sport. »

Il y a longtemps que Katelyn Ohashi ne s’était pas sentie aussi heureuse et épanouie dans la vie que sur les tapis de l’UCLA.

« J’ai fini par trouver ma voie, ma voix, moi-même, et mon amour pour ce sport.

Ce n’était pas dans le dénouement, être sur un podium avec une médaille autour du cou. C’était moi, désormais capable d’évoluer avec un grand sourire, être réellement heureuse d’être moi, et d’être là.

C’est le principal. »

L’exemple brillant de Katelyn Ohashi

Maintenant que vous savez ça, regardez à nouveau l’exceptionnel enchaînement au sol de Katelyn Ohashi.

Voyez la précision des figures exécutées grâce à ses cuisses puissantes, le rayonnement de la confiance et de l’assurance que l’athlète infuse dans ses mouvements.

Et surtout, regardez son sourire.

« Un dix n’est pas assez » dit le tweet de UCLA partagé plus de 150 000 fois, et je suis bien d’accord.

Katelyn Ohashi, désormais invincible ?

Sur son blog et à travers ses prises de paroles médiatiques, Katelyn Ohashi alerte sur les coulisses d’un monde sportif qui l’a beaucoup abîmée — et elle n’est pas la seule.

Dans Good Morning America, aux côtés de sa coach, la gymnaste a partagé un poème de sa composition à propos de ses complexes, et de la dépréciation de soi.

« J’ai été rongée par l’idée que grossir, c’était être amoindrie. Que seules ces personnes dotées du bon type de corps avaient le droit d’être sur le devant de la scène.

Mais aujourd’hui, je suis debout, devant. Poussée par un amour plus profond que n’importe quel voeu de mariage.

Parce que je suis moi, dans mes propres formes, et aucun mot, aucun regard plein de jugement, ne me fera regretter ce que je suis. »

Je pense que ça vaut toutes les médailles d’or des Jeux Olympiques, mais je ne suis pas impartiale.

À lire aussi : Maman, merci de laisser mon poids tranquille

L’enchaînement révolutionnaire de Katelyn Ohashi

J’admire profondément le courage de Katelyn et sa persévérance, mais aussi purement et simplement son apport technique et artistique à la gymnastique.

L’enchaînement au sol qu’elle présente à la compétition est révolutionnaire dans son style.

En le regardant, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la fameuse routine de Weï Weï dans le film Stick it — mon plaisir coupable, je l’ai vu 26 000 fois environ !

Et d’ailleurs je ne ressens aucune culpabilité à confesser ma passion pour les films de gymnastique, et celui-ci en particulier.

À lire aussi : Moi, Tonya, la revanche d’une « plouc aimée pour une minute », devenue légende

Stick it est l’histoire d’une gymnaste ayant quitté le circuit Elite, écrasée par la pression. Elle finit par revenir à la compétition, mais déteste le cadre extrêmement rigide imposé par les codes de ce sport.

Elle embrigade les autres gymnastes dans une rébellion improvisée pour secouer un peu les enchaînements plan-plan.

Ainsi, Weï Weï présente une routine à la poutre particulièrement choquante pour les juges : des moves peu classiques, sur une musique très hip hop/R’n’B.

https://www.youtube.com/watch?v=Cz95WDzQ1Tk

Le film Stick It date de 2006 — on y voit d’ailleurs la jeune Nastia Liukin aux barres asymétriques, devenue 2 ans plus tard championne olympique au concours général.

Et donc, 13 ans plus tard, les gymnastes ont réussi à secouer le game. La fiction de Stick it est devenue une réalité sur les tapis, puisque la prestation de Katelyn Ohashi récolte la note parfaite.

Au début de l’année 2018 déjà, la gymnaste de UCLA récoltait un 10 pour un enchaînement au sol sur du Mickael Jackson.

Maintenant, le monde entier est au courant : la gymnastique évolue, grâce à des athlètes de génie, comme Katelyn Ohashi.

France Inter lui dédie un quart d’heure de célébrité, mais je trouve que Katelyn Ohashi, Sophina DeJesus, Simone Biles et les autres ont déjà mérité une place dans l’histoire de leur sport.

Et toi, que t’inspire la vidéo virale de Katelyn Ohashi ? Quel est ton rapport à la gymnastique et à la performance dans les sports artistiques ?

À lire aussi : La gymnastique dépoussiérée par Sophina DeJesus dans une vidéo qui donne la patate


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Les Commentaires

18
Avatar de PrettyThings
5 février 2019 à 04h02
PrettyThings
Son corps ne m’a pas l’air de sortir des standards des gymnastes, elles sont généralement très petites et très musclées et paraissent donc un peu trapues malgré l’absence de gras.
Vous ne confondez pas avec les gymnastes de GR qui sont généralement taille mannequin, très grandes et minces comme dans de nombreux sports intégrant l’esthetisme dans la notation ?
Sinon vidéo et prestation magnifique.

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire : les gymnastes sont effectivement très musclées, avec des cuisses assez formées.
Cela dit, je pense que Katelyn Ohashi a des courbes dans lesquelles on peut un peu plus se reconnaître. J'ai toujours été très complexée par mes cuisses (et ça continue) et quand j'ai vu les siennes, j'ai instantanément pensé aux miennes. Je suis loin d'être aussi musclée et ferme qu'elle, bien sûr hein, mais elle paraît plus ronde - même si je suis consciente que ce n'est pas le mot. Ses quadriceps semblent moins lisibles que ceux de Simone Biles par exemple.
Bon, tu m'excuseras mais je n'ai pas réussi à trouver deux photos où les deux gymnastes ont la même position pour qu'on puisse leur tâter le quadriceps et que ça puisse entrer dans une vraie démarche scientifique, mais je suis sûre que je n'ai pas besoin d'aller jusque là pour que tu voies ce que je veux dire.



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