Sa photo défile sur les réseaux sociaux, comme l’onde de choc que l’annonce de sa mort a provoquée. Jo Cox avait été élue au Parlement britannique en mai 2015. Aujourd’hui, elle a été victime d’une agression, dont les circonstances sont encore floues à l’heure où nous publions ces lignes.
BuzzFeed publie une synthèse des témoignages et des informations connues au sujet de cet assassinat. Jo Cox a été agressée par un homme d’une cinquantaine d’années. Elle s’est battue avec lui, et c’est au cours de l’altercation que des coups de feu ont été tirés, blessant grièvement la députée.
Des témoins de la scène rapportent que l’homme aurait crié « il est temps de faire passer l’Angleterre d’abord ! », avant de lui tirer une balle à la tête.
https://twitter.com/B3zero/status/743490922545983488
« Britain First », c’est le slogan de l’extrême droite britannique, et son principal argumentaire en faveur de la sortie de l’Union Européenne : « faire passer l’Angleterre d’abord ».
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Jo Cox défendait le contraire : rester dans l’Union Européenne, parce que nous sommes « plus forts ensemble ». Le tweet ci-dessous était épinglé en tête de sa timeline.
« L’immigration est un problème légitime, mais ce n’est pas une bonne raison de quitter l’UE #Rester #PlusFortEnsemble »
Jo Cox a travaillé dans l’humanitaire, notamment pour l’organisation Oxfam, avant de s’impliquer en politique. Membre du Labour Party, le parti travailliste, et faisait campagne pour que le Royaume Uni reste dans l’Union Européenne. Un référendum sur la question doit avoir lieu le 23 juin.
La campagne a été suspendue dès l’annonce de l’agression subie par la députée. Jo Cox avait un mari et deux enfants. Elle aurait eu 42 ans la semaine prochaine.
« Mon mari & nos enfants, qui participent à la bataille de la Tamise — parce que nous sommes #PlusFortsEnsemble #Rester »
Une élue a été tuée… pour ses idées ?
Je suis extrêmement choquée par la mort de Jo Cox, comme une bonne partie de la classe politique française et européenne. Les messages de réactions, de condoléances et d’hommages en provenance des élu•es et des comptes officiels affluent.
Un assassinat d’une élue en plein jour au Royaume Uni, dans l’Union Européenne, pour des raisons politiques, on n’avait pas vu ça depuis… quand ? J’ai envie de dire « depuis les heures les plus sombres de notre histoire », mais j’ai peur que ça fasse inconsidérément dramatique. Pourtant, la réalité est bien là.
Ces deux tweets du philosophe Raphaël Glucksmann m’ont particulièrement interpellée.
Quelle est cette barbarie ? Tuer quelqu’un parce qu’on n’est pas d’accord avec ces idées, c’est pas exactement ce qu’on dénonce dans notre « guerre contre le terrorisme » ?
Ce meurtre est insupportable à plusieurs niveaux. Parce qu’une femme brillante, engagée, humaniste a perdu la vie. Parce qu’une militante, une représentante des citoyen•nes britanniques a été prise pour cible. Parce qu’il marque une escalade très inquiétante, très choquante dans la violence du débat politique en Europe.
On dénonce la violence des propos de certain•es leaders politiques d’extrême droite, français, européens ou étrangers, de tous les extrémismes. On leur reproche l’incitation à la haine cousue dans certains de leurs discours. Mais la violence s’est matérialisée de la plus tragique des façons aujourd’hui.
Ce n’est pas une idée qu’on tue : c’est une personne qui a perdu la vie.
https://twitter.com/B3zero/status/743490304670478336
« Elle aurait voulu deux choses, avant tout. La première, que nos précieux enfants soient entourés d’amour, et la deuxième, que nous nous unissions tou•tes pour combattre la haine qui l’a tuée. La haine n’a ni principe, ni race, ni religion : c’est du poison. »
— Brendan Cox, époux de Jo Cox.
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