Le 19 mai 2014 — Une bonne et une mauvaise nouvelle : Alors que HappyPlayTime a finalement pu être développée, Apple a refusé de valider l’application. Les raisons invoquées sont un contenu « cru », qualifié de « matériel pornographique ».
Pour l’AppStore c’est apparemment fichu (selon Tina, la développeuse, les pétitions ne changent rien aux décisions de la marque), mais l’équipe continue son travail pour amener HappyPlayTime sur d’autres plateformes. L’application devrait donc être disponible pour Android, si elle n’est pas rejetée, et sur navigateur Web !
Le 29 janvier 2014 — On vient d’apprendre — très tardivement, certes — qu’une collecte de crowdfunding avait été lancée pour financer l’appli. Il ne reste que 11 jours et 30 000$ à collecter (est-ce une marque de plus du tabou sociétal autour de la masturbation féminine ?), mais peut-être qu’une ultime relance médiatique pourra éviter à ce super projet d’être remisé au placard.
Le 10 juin 2013 — En 2013, la masturbation féminine est encore considérée comme un sujet tabou – on en parle peu, on ne rentre pas vraiment dans les détails, beaucoup de jeunes femmes nient la pratiquer, et c’est bien dommage, parce que c’est plutôt cool en réalité.
Heureusement, les temps changent et notre vision de la masturbation aussi, et on commence à comprendre que oui, les femmes aussi se tripotent la nouille, et que c’est vachement cool en plus.
Mais pour celles qui auraient encore du mal à s’y mettre, soit par honte, soit par dégoût de leur corps, soit parce qu’elles considèrent que c’est « mal », une application a été créée. Histoire de rendre l’expérience un peu plus ludique et mignonne, HappyPlayTime a imaginé un petit vagin tout mignon du nom de Happy dont le rôle principal sera de vous guider dans l’exploration de votre anatomie
. Et si on en croit les statistiques affichées sur le site, 46,6% de femmes ne se masturberaient qu’une fois par mois – et ça, c’est peu.
D’un autre côté, je doute qu’il y ait vraiment une fréquence de masturbation mensuelle minimum à observer pour être « normale » – dans ce domaine là, chacun voit midi à sa porte. Et ce serait con, pour une application dont le but est de dédramatiser la situation, de mettre la masturbation et le brossage de dents régulier après chaque repas au même niveau.
Il ne faudrait pas non plus trop tomber dans le délire didactique, avec devoirs à rendre et gestes mécaniques à reproduire, sous peine de retirer toute forme de sensualité et de spontanéité à la chose.
D’ailleurs, comment HappyPlayTime compte-t-elle s’y prendre pour apprendre aux femmes à se masturber ? À l’aide de petites leçons très simples, illustrées par Happy.
Là encore, difficile de s’imaginer au pieu, portable dans une main, l’autre dans la culotte, suivant les conseils de ce petit vagin souriant. Pour la spontanéité, on repassera (mais ça peut aussi être très marrant hein, faut tester).
Le principe reste quand même intéressant, pour les femmes qui ne se sont jamais vraiment intéressées de près à leur sexe, à son fonctionnement et aux différents paliers de plaisir qu’il peut nous faire atteindre.
Si vous préférez laisser votre partenaire s’en occuper et que vous restez très mécanique dans votre pratique de la masturbation, sans trop varier les plaisirs, ça pourrait peut-être vous intéresser. Sinon c’est comme commander tous les jours la même chose au resto sans jamais s’intéresser au reste de la carte – cette application vous poussera peut-être à partir à l’aventure, en vous servant de guide.
La forme ludique de l’application est intéressante – le format et la nouveauté du concept garantissent plus de communication que si c’était un simple bouquin – mais j’espère simplement que ça ne s’arrêtera pas là.
On communique encore trop peu sur le plaisir féminin, qu’il soit solitaire ou non, et ce serait quand même assez cool qu’on s’y mette. Même ne serait-ce que pour les bases, qui ne sont pratiquement jamais enseignées à l’école – les cours d’éducation sexuelle tournent majoritairement autour de la reproduction, et la notion de plaisir est totalement oubliée. Et pour qu’on en arrive à créer des applications pour apprendre aux femmes à se masturber, c’est bien qu’il y a un truc qui déconne.
L’application n’est pas encore disponible, mais pour vous tenir au courant de sa sortie, n’hésitez pas à vous inscrire sur le site – vous recevrez un mail dès que la version alpha sera mise à disposition.
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