Live now
Live now
Masquer
Image d'erreur
Culture

Ode à ces personnages féminins badass aux poings nerveux et cheveux courts

Un des nombreux clichés entretenus par Hollywood est celui du personnage féminin badass, rock’n’roll, à fond dans la provocation et la violence (qui cache généralement un cœur d’or). Et pour le coup, ce n’est pas Mymy qui va s’en plaindre…
Le #8MarsIsComing sur madmoiZelle ! À quelques jours de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, viens niquer ton syndrome de l’imposteur, le shot d’empouvoirement est offert par la maison. Rendez-vous sur On s’échauffe pour le 8 mars !

— Article initialement publié le 28 décembre 2014

Même si on est presque en 2015, le cinéma et les séries télé ont toujours du mal à présenter des personnages féminins aussi badass que les plus grands héros d’action chargés en testostérone sans se péter quelque peu la margoulette en chemin.

Souvent, il s’agit de clichés ambulants, qui surjouent l’agressivité mais cachent au fond d’elles une blessure, une faille que seul l’Homme, le grand, avec un H majuscule saura découvrir et guérir.

Les femmes badass selon Hollywood sont peu bavardes, souvent bravaches, mais n’attendent que de se fouler la cheville pour être prises en charge par le torse musclé d’un mâle pourvu si possible d’une barbe de trois jours.

lost-kate-sawyer

Cependant, puisque je veux être honnête avec vous, je dois avouer que l’un de ces clichés me fait perdre tout esprit critique, me fait déposer les armes et tomber en pâmoison, oscillant entre l’envie d’être un de ces personnages et le désir d’en épouser un.

Je veux parler bien sûr du cliché de la MBCCQCB, la Meuf Badass aux Cheveux Courts qui Casse des Bouches, le stéréotype number one dans mon cœur et dans mon slip.

Petit tour d’horizon de personnages qui me font chavirer.

NB : pour mieux apprécier le décalage entre cet article et ma vraie vie, merci de garder en tête qu’en réalité, je ressemble globalement à ça. Bisous.

Domino Harvey, celle par qui tout a commencé

Nous sommes en 2005. Au détour d’une affiche de cinéma, mon palpitant rate un battement. Deux heures dans une salle obscure plus tard, j’ai une nouvelle religion, et son prophète est Domino Harvey.

domino-film

Après des années de négociation, Tony Scott a obtenu de Domino Harvey, fille anglaise d’un acteur devenue chasseuse de primes aux États-Unis, les droits d’adapter sa vie en film assez librement inspiré des évènements réels. Keira Knightley obtient le rôle-titre après que le réalisateur l’a repérée dans Pirates des Caraïbes.

Dans le film, Domino est une ex-mannequin déjà assez rebelle et violente qui trouve sa voie en suivant un séminaire dédié aux chasseurs de primes.

Elle intègre une petite bande de mecs armés jusqu’aux coucougnettes et toute cette joyeuse troupe se retrouve au cœur d’une arnaque consistant à voler un milliardaire, puis à lui ramener sa thune en disant avoir arrêté les coupables afin de toucher l’argent de la prime, lequel servira à payer l’opération de la petite-fille malade de leur boss, qu’il n’a pas les moyens de financer.

Domino, oscillant entre une féminité agressive à base de jeans très très taille basse et de mini-hauts et un côté androgyne apporté par ses cheveux courts et sa petite poitrine, a fait frétiller mon slip, mon cœur et mon cerveau, tout en même temps.

Du haut de mes 14 printemps, j’ai eu envie de me couper les tifs immédiatement, de perdre une bonne dizaine de kilos et de devenir un être fait de muscles, de clopes sans filtres, de cartouches encore brûlantes et de nunchakus.

domino-lap-dance

Domino sort son équipe d’un mauvais pas en offrant une lap dance à un gangster, et mon hétérosexualité devient soudain un concept bien malléable.

Je savais soudain ce que je voulais faire dans la vie : non pas devenir chasseuse de primes, mais devenir Domino, la meuf qui pète le nez des grognasses qui se moquent de ses petits seins, qui ne prend pas le temps d’essuyer le sang de son visage avant de s’en griller une dans le désert et qui préfèrerait crever plutôt que de vivre une existence banale sans adrénaline.

Bon, là, j’écris cet article sous mon plaid, avec mon chat sur les genoux, vous comprendrez donc que je me suis perdue quelque part en route.

Gail (Sin City), prostituée féroce, sanguinaire et jouissive

gail-sin-city

On monte d’un cran dans la féminité agressive avec Gail, prostituée influente dans la vieille ville de Sin City, qui jouit d’une trêve avec la police permettant à ses habitant•e•s de régler leurs problèmes entre eux.

Cheveux courts à la coiffure exubérante, tenue mêlant résille, cuir et métal, armes à feu glissées dans son porte-jarretelle, Gail n’est pas de ces veuves noires qui attendent patiemment leur proie : c’est une guerrière, une walkyrie qui aime le sang, la poudre et Dwight (Clive Owen), son unique amour.

Gail n’a pas peur, ni honte, de louer ses charmes à des hommes assez attirés par elle pour lui permettre de gagner sa vie ; comme sa féminité, sa sexualité est omniprésente, fièrement brandie comme ses pistolets-mitrailleurs et ses bruyants éclats de rire. Tout dans sa tenue rappelle le sado-masochisme, mais il est facile de deviner de quel côté du fouet elle se tient…

gail-sin-city-2

[Boss Ass Bitch en fond sonore permanent]

Gail n’a peur ni des hommes, ni de sa sexualité, ni de la mort — celle des autres comme la sienne. Protégeant avec férocité les prostituées de Sin City, on ne l’imagine finir que dans un BANG tonitruant, sourire aux lèvres, sang sur le décolleté et probablement avec le goût de la langue de Dwight sur la sienne.

Ça change des damoiselles en détresse.

Kara « Starbuck » Thrace (Battlestar Galactica), soldate rebelle et fantastique

kara-thrace

Cet été, accompagnée de ma bonne amie (ou mon amie bonne, ça marche aussi) Faye, je me suis lancée dans l’aventure Battlestar Galactica sur fond de canicule, sueur et bières glacées. Il m’a fallu environ trois secondes en tête-à-tête avec Kara Thrace, surnommée Starbuck, pour savoir que je l’aimerai à jamais.

Starbuck, soldate à bord du Galactica, un des vaisseaux transportant ce qui reste de l’humanité, pilote émérite et joueuse de cartes pas dénuée de talent, est assez badass pour être cool et assez humaine pour être touchante.

En rébellion perpétuelle contre l’autorité, elle apprend au fil des épisodes à tempérer son esprit de contradiction mais restera toujours un électron libre, prête à se sacrifier et à désobéir tant qu’elle est persuadée que ça sert le bien commun.

Elle est fière, mais pas au point d’en être excessivement vaniteuse ; assez « masculine » sans pour autant dénigrer les attributs féminins ; combative et solitaire, sans en devenir antipathique.

kara-thrace-starbuck

« Parfaite » ? Oui, « parfaite » c’est pas mal. En plus elle est en tenue de soldate les ¾ du temps et laissez-moi vous dire que le fantasme de l’uniforme, ça ne marche pas que pour les pompiers.

Le seul bémol ? Le personnage se laisse pousser les cheveux au fil des saisons. Pourquoi, Starbuck, pour-quouaaaa ? N’as-tu pas lu le best-seller Pourquoi avoir les cheveux courts fera de vous une meilleure personne publié par Mymy aux éditions Bullshit ?

Cameron Howe, punk magnifique, programmeuse, enfant des 80’s et future femme de moi-même

Cameron Howe est LA raison pour laquelle j’ai écrit cet article, le déclic qui m’a fait remarquer une certaine ressemblance entre 80% des personnages féminins qui m’ont fait frétiller de partout. Je l’aime d’un amour à la fois pur, lubrique et un peu jaloux.

cameron-howe

C’est le personnage féminin principal de Halt and Catch Fire, une excellente série que vous devriez regarder (et dont on vous reparlera bientôt sur madmoiZelle).

Le show suit une firme tentant de s’imposer sur le marché des PC dans les années 1980 ; Cameron est une jeune programmeuse de génie, aux idées visionnaires et à l’attitude résolument punk. Elle a trouvé dans l’informatique le seul langage qu’elle comprend, et se bat pour faire évoluer des mentalités déjà bien figées.

Cameron vit dans trois fois rien, tape dans les murs, tague des trucs, balance ses boîtes de pizza vides par terre, couche avec son boss sans s’en vouloir le moins du monde, fout un gros coup de pied dans toutes les fourmilières qui passent et fait un gros bras d’honneur à ceux et celles qui voudraient la faire rentrer dans la norme.

Son comportement lui attire parfois des ennuis, mais fait sa valeur dans une entreprise « à la papa » qui tente de séduire un nouveau public : elle est le futur, et ça fait peur aux adultes.

halt-catch-fire

Comment vous dire que moi aussi j’aurais fait fi des convenances si mon boss c’était Lee Pace ?

Cameron se trimballe en salopette et t-shirts à messages, passe ses nuits à coder ou à errer dans les premiers RPG numériques avec ses potes programmeurs, boit trop et crie trop fort, pleure comme on s’arrache une écharde et n’hésite pas à retourner des droites quand elle juge que c’est mérité, même si ça pourrait fort bien lui retomber dessus.

C’est un esprit sauvage, pétri de franchise et de méfiance ; elle dit ce qu’elle pense, sans mentir, mais fuit dès qu’elle se sent devenir vulnérable.

Elle représente en 1980 un avenir vibrant, qui parle un autre langage, qui colle son Walkman sur ses oreilles pour écouter du punk à fond, qui descend des litres de soda, ne porte pas de soutif et teint ses cheveux à l’arrache.

Cameron fait peur, mais elle les enterrera tou•te•s, tou•te•s ces nostalgiques des 60’s avec leurs codes rigides et leurs deux vols de retard sur le monde moderne.

Cameron, je l’aime. Et j’ai un peu envie d’être elle. Et de coucher avec elle. Et de coucher avec son boss. C’était un peu la confusion, niveau sentiments, Halt and Catch Fire.

À vous ! Les MBCCQCB vous plaisent-elles autant qu’à moi ? Quels clichés made in Hollywood vous rendent-ils jouasses même s’ils ne sont pas très originaux ?

À lire aussi : Les futures héroïnes badass de jeux vidéos


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

41
Avatar de Irene Adler
6 février 2017 à 23h02
Irene Adler
Dans le genre perso badasse au cheveux court qui casse des bouche, en jeux vidéo il y a Chloe Price owant: . Et oh my god Mackenzie Davis c'étais déjà bae depuis que je l'ai vu deux seconde dans seul sur mars, et là je vois quoi! Elle en mode nana badase au cheveux court qui casse des bouches, j'hyperventile.Il faut absolument que je regarde halt and catch fire!!
D'ailleur c'est marrant parce que pour l'article "quel acteurs verriez-vous dans la série life is strange" j'avais proposé Chloé Price, elle aussi elle a des t-shirt Punk is not dead !
0
Voir les 41 commentaires

Plus de contenus Culture

Bande-annonce de Challengers // Source : MGM
Culture

Les scènes de sexe de Challengers vont beaucoup vous étonner, voici pourquoi

Aya Nakamura nous donne envie de zouker avec son nouvel album, DNK
Culture

Fan de rap, de RnB, d’afro (et d’Aya Nakamura) : Les Flammes est votre rendez-vous en avril

chihiro // Source : Studio Ghibli
Culture

Votre studio d’animation préféré recevra une Palme d’or d’honneur à Cannes, et c’est du jamais vu

Copie de [Image de une] Horizontale (6)
Culture

3 nouveaux livres d’Audrey Ouazan en avant-première

Tu mérites un amour // Source : Hafsia Herzi
Culture

Hafsia Herzi, actrice et réalisatrice : « Je réalise des films pour ne pas dépendre du désir des autres »

Love Lies Bleeding
Culture

Insultes lesbophobes, violences : des homophobes saccagent une séance de Love Lies Bleeding, avec Kristen Stewart

1
Les reines du drame // Source : Alexis Langlois
Cinéma

Festival de Cannes : on connaît enfin la liste de (presque) tous les films projetés

His house // Source : Netflix
Cinéma

Les 15 meilleurs films d’horreur sur Netflix à voir absolument

4
Source : TF1 - Le 20h - Capture d'écran
Séries

Une série de fiction sur Brigitte Macron serait en préparation

4
 Hannah Gutierrez-Reed // Source : The Wrap
Culture

« Amateure », « négligente » : l’armurière de Rust d’Alec Baldwin condamnée à 18 mois de prison

La pop culture s'écrit au féminin