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Culture

« Et Bim », une chaîne YouTube corrosive qui fait du bien

La chaine YouTube « Et Bim » est à l’honneur ! Zoom sur les productions vidéos surprenantes de ce collectif parisien.

Publié initialement le 7 mars 2016, remis à jour le 19 mars 2016

Le 19 mars 2016 —Ambroise, le réalisateur de la vidéo Darfimbabwour, a réalisé un commentaire audio de cette vidéo. Ça dure 45 minutes et c’est bigrement intéressant pour comprendre l’intention derrière la vidéo – et l’hommage à Gotlib en passant.

Publié le 7 mars 2016 — Ça commence avec un petit logo et ça finit par une découverte qui fait effet d’une claque. La chaîne YouTube Et Bim est la nouveauté de la semaine. Entre comédie et tragédie, surfant sur tous les genres, elle prouve que seule notre imagination nous limite !

Le 3 mars, le collectif Et Bim a posté sur sa chaîne sa dernière production, Darfimbabwour. Une vidéo choc qui retrace l’étendue médiatique d’une crise humanitaire, ici une famine dans un pays imaginaire, de ses débuts à sa fin.

À la fois drôle dans ses imitations des médias et déprimante dans sa finalité, la vidéo nous fait nous questionner. Dans le dossier de presse, on peut lire :

Darfimbabwour est le constat de cette « spectacularisation » souvent stérile de l’information, rendue possible d’un côté par des médias de moins en moins capables de prendre du recul sur les sujets qu’ils traitent et d’un autre côté par une audience assoiffée d’émotions fortes. »

À lire aussi : L’aide aux réfugiés, cible d’infos erronées et d’images truquées sur les réseaux sociaux

Derrière ce collectif se cachent Ambroise et Andréa. Âgés respectivement de 28 et 31 ans, ils se sont rencontrés sur les bancs d’une école de cinéma. Après avoir obtenu leur diplôme en 2010, les deux amis ont monté ensemble leur société de production qui leur permet aujourd’hui, grâce aux films institutionnels, d’avoir les moyens de monter en parallèle les projets qu’ils souhaitent.

Darfimbabwour, c’est l’histoire d’un drame…

Ambroise a toujours aimé la BD et a lu quand il était plus jeune Désamorçage, deux planches de l’auteur Gotlib où il raconte le traitement médiatique d’une crise humanitaire. Le réalisateur raconte son déclic.

« Ça fait six ou sept ans que je voulais adapter ça en format zapping. Mais c’était un projet compliqué à monter, à l’époque je n’avais pas la boite de prod’ pour. Et puis il y a deux ou trois ans j’ai écrit une première version du scénario mais il manquait une chanson… Je savais qu’il fallait une chanson.

Il y a un an avec mon ami Medhi on en a composé une et je me suis dit « c’est bon, on a le tube » et on peut se lancer dans ce projet ! »

En tout, plus d’un an de travail aura été nécessaire pour produire, tourner, monter et mixer ce projet gigantesque. Le scénario a dû être ré-adapté en fonction de l’apparition des nouvelles tendances afin de permettre au spectateur de voir un panel le plus généraliste possible de ce que les médias proposent lors d’une crise humanitaire.

Il n’y a cependant aucun•e personnalité politique ; un choix que le collectif explique.

« On voulait se focaliser sur la relation entre la population et les médias. C’est un sujet qui nous tient à coeur car cette connexion n’a pas encore été beaucoup théorisée. On en parle depuis à peine 50 ans donc c’est intéressant à aborder en film. »

Marius, ce podcasteur qui n’est pas celui que vous croyez

Sur la chaîne Et Bim, il y a plusieurs playlists. Parmi elles se trouvent la très étrange Marius. Ce gars interprété par Ambroise, c’est un cliché du podcasteur de base. Tous les codes sont repris : les blagues d’intro, la petite guitare en fond sonore et le montage nerveux sont là !

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Mais ce personnage réussit à nous surprendre car il se retrouve comme bloqué dans son concept… Et ses angoisses.

Ambroise nous explique d’où leur est venue cette idée.

« Le phénomène podcasteur a explosé il y a deux ou trois ans et nous, on se demandait pourquoi ça plaisait. Ça nous étonnait un petit peu, d’autant plus que les ficelles d’humour nous semblaient grosses.

Le podcasteur, c’est quelqu’un qui a une maîtrise totale son environnement : s’il se plante, il rejoue, il peut couper, monter… Je trouvais ça intéressant l’idée de le faire se retrouver bloqué dans son podcast, perdre sa maîtrise des événements. La narration devient un peu plus cinématographique. Les genres se rencontrent. »

Pour l’instant il y a trois vidéos de Marius, avec autant d’angoisses exposées. Afin d’éviter les spoilers, je me permettrais juste de dire que celle de la pâte à prout mérite un Trigger Warning clown, meurtre et nécrophilie. Enjaillez les amis !

À lire aussi : Top 3 (subjectif) des toutes petites angoisses du quotidien

Et Bim, ça continue !

Le collectif ne compte pas s’en tenir là. Avec leur boîte de production, Ambroise & Andréa cherchent à atteindre les nouveaux médias en lançant des concepts innovant à l’image de Dans mon monde, un générateur de publicités « odieusement cool ». Le jeune homme nous explique cet attrait pour ces autres manières de diffuser.

« Les nouveaux médias nous donnent la possibilité d’autres narrations, de dépasser les codes. Ils permettent d’écrire des histoires, des contenus différents. »

Une aventure que Et Bim souhaite continuer malgré le fait que ces projets ont souvent une visibilité moins grande. La faute à la nécessité d’une page dédiée, en comparaison à une vidéo postée directement sur YouTube ou Facebook.

Retrouve Et Bim sur YouTube !

Des perspectives prometteuses d’un futur fort en originalité… Moi, ça me plaît. 

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Les Commentaires

7
Avatar de Freehug
10 mars 2016 à 17h03
Freehug
Autant j'ai adoré la première vidéo qui met vraiment le doigt sur ce qui ne va pas dans le traitement médiatique des crises humanitaires, autant la deuxième... Je m'attendais à de l'humour, là encore grinçant mais relativement soft, alors la chute
Contenu spoiler caché.
sans que rien ne permette de voir venir un truc aussi violent, bof. De la part d'une chaîne vidéo, que j'apparente un peu à une œuvre, j'attends une certaine cohérence et quelque chose qui donne le ton. C'est pas que la vidéo soit mauvaise ou inintéressante, c'est juste que ça me fait l'effet de regarder un épisode de Steven Universe et qu'au milieu il y ait un jump scare avec une photo de cadavre : not cool. Je suis d'accord avec toi @Lone , c'est comme aller voir un film au ciné, si c'est censé être une comédie j'ai pas forcément envie de me retrouver devant un film d'horreur (et vice-versa).

Bon ceci dit c'est quand même du bon boulot, je leur souhaite de rencontrer le succès !
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Voir les 7 commentaires

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