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Cinq raisons...

Top 3 (subjectif) des toutes petites angoisses du quotidien

Il en faut peu pour être stressée : voici trois des toutes petites angoisses du quotidien, dans un classement tout à fait subjectif lié aux peurs de Sophie Riche.

Dans une journée normale, il y a plein d’occasions de stresser, même juste un peu. Ça ne veut pas dire que tout le monde stresse : certaines personnes arrivent parfaitement à gérer les sources d’angoisse du quotidien, voire à les trouver ridicules. Ce sont mes héros et mes héroïnes, vraiment. Parce que je fais partie de l’autre catégorie de personnes, celles qui stressent pour que dalle (mais aussi parfois pour une raison légitime), pour de toutes petites rikiki angoisses de rien du tout qui suffisent à me faire suer du dos…

Mais tout de même : ami-e stressé-e du petit rien, rejoins-moi donc au pays de la minuscule angoisse du quotidien !

La peur que les portes du métro se referment sur toi

Première angoisse parmi les toutes petites angoisses, grande cheffe de la suée qui prend au coeur pendant au moins une fraction de seconde, la peur que les portes du métro se referment sur toi a au moins la décence de ne frapper que les gens qui vivent et/ou travaillent dans une ville dotée d’un métro.

Tu sais, c’est le moment où tu es tout près du quai et tu constates que le métro est déjà à l’arrêt. Tu hâtes légèrement le pas, confiante, mais soudain, la sonnerie annonçant la fermeture des portes retentit. Deux choix s’offrent alors à toi :

  1. tu cours pour monter dedans à temps, prenant le risque que les portes se referment pile au moment où tu passes entre elles (ce qui « peut te faire très mal », comme l’indique le lapin rose en t-shirt jaune)
  2. tu t’arrêtes net, alors que tu étais en train de courir. Parfois, quand je vois des gens sauter dans mon wagon avec un regard paniqué, je me dis qu’ils ont sûrement pas voulu arrêter de courir pour ne pas attirer l’attention sur eux.

jason bourne Jason Bourne a tellement bien retenu la leçon qu’il court dans le sens inverse du métro. Faut toujours qu’il fasse du zèle.

Je trouve ça dommage, parce que du coup, ils se rendent vulnérables face aux portes qui peuvent se refermer sur eux et attirer l’attention sur la douleur qu’ils ressentent. Avoir mal, c’est nul. L’idée d’avoir mal me stresse, même si je sais que dans ce cas de figure, c’est pas une douleur dingue, et que c’est bien plus humiliant qu’autre chose.

Mais laisse-moi te faire part de ma proposition pour la paix de ton palpitant : dans la journée, en semaine (soit les moments où on a besoin d’être à l’heure, généralement), il y a un métro toutes les deux/trois minutes. Le plus souvent, ça vaut donc pas le coup de se mettre à courir si on entend le train arriver alors qu’on n’a même pas encore passé les tourniquets.

Manger en public

J’aime beaucoup manger. C’est important pour moi, pour mon état d’esprit, pour ma sérénité… pour mon plaisir, surtout. Du coup, ça va un peu de pair avec l’idée de profiter de son repas, d’en faire un moment de détente et de bonheur simple.

Je crois pas trop m’avancer quand je dis qu’on doit être drôlement nombreux à partager mon avis sur la question.

Mais parfois, manger en public, c’est pas raccord avec ce qu’on a choisi de déguster. Et si je croquais trop fort dans cette tomate cerise et que le jus allait directement dans l’oeil du monsieur de la table de derrière ? Et si quelqu’un me faisait une réflexion sur ma façon de manger mes spaghettis (pourquoi faire ça, franchement) ? Et si, en parlant la bouche pleine, je faisais tomber un bout de cerfeuil dans mon assiette ? Et si, un jour, un serveur se permettait de m’engueuler pour l’état dans lequel je laisse mon verre (gras et très sale, je sais pas faire autrement) ?

Y a des moments où se nourrir en public, c’est gênant. Ça passe au restaurant où le ratio stress/plaisir est équilibré. Ça passe moins quand je mange un sandwich dans le métro ou dans la rue. Je sais pas pourquoi, j’ai toujours cette angoisse que ma tête ne revienne pas à un-e inconnu-e qui déciderait donc de cracher dans mon mets.

manger de la salade« C’est comme ça qu’on la mange, la salade. »

Que la caisse soit fermée

Je crois que ce stress-là n’est pas sans rapport avec mon passé d’hôtesse de caisse.  Y avait un moment, en fin de journée, que j’aimais drôlement : quand mes cheffes venaient me dire que je pouvais fermer ma caisse, et qu’il ne me restait que mes derniers clients, le nettoyage et le rangement du matériel avant de partir. PARTIR ! Finis les bipbip, l’incertitude de l’humeur des gens, la crainte de voir quelqu’un foncer vers la sortie avec une télévision sans passer par la case paiement !

À lire aussi : Ces trucs qui m’angoissent au supermarché

Ma journée était bouclée, j’activais le truc qui clignote pour l’annoncer… mais il se trouve que les gens ne savent pas toujours que si ça clignote, ça veut dire que la caisse va fermer.

Tout simplement parce que

le signal annonçant la fin de la journée de l’hôte-sse de caisse change selon les enseignes. Du coup, tu sais pas ! T’es perdu-e ! Faut-il s’installer pour faire la queue et prendre le risque que l’hôtesse nous éconduise poliment ? Tant de fois j’ai failli lâcher mes commissions par terre et fuir le magasin… Le seul truc qui m’empêchait de courir loin ce malaise étant le malaise encore plus grand de subir le regard suspicieux des agents de sécurité à la sortie sans achat.

caisseParfois, le supermarché est l’antre du malaise.

Ça me stressait de potentiellement me faire jarter de la caisse — parce qu’on va pas se mentir, quand je faisais ce job, lorsque les gens essayaient de s’installer en bout de file alors que j’avais fini, je les éconduisais avec un sourire sincère… mais à l’intérieur de moi, je pouvais pas m’empêcher d’être un peu vénère, scandalisée qu’on puisse essayer de me faire bosser plus tard que prévu.

Du coup, j’ai chaque fois une toute petite angoisse de me faire refuser à la caisse où je m’installe. Ça me fait le même effet que quand je prenais un râteau au lycée.

Et moi, prendre des râteaux, bah… J’aimais pas trop trop.

À toi maintenant : fais tourner tes toutes petites angoisses ridicules, qu’on rigole de notre stress inutile !


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

12
Avatar de Shinigamylle
2 juin 2015 à 06h06
Shinigamylle
@Sheohana : Oh ! Pareil que moi ! J'ai HORREUR DU TELEPHONE !!! Moi quand j'appelle, c'est uniquement pour un but précis, un truc à demander, mais jamais juste "comme ça pour faire la conversation" (sauf avec ma meilleure pote, régulièrement quand on se fait chier toutes les deux au boulot pendant la journée, on s'appelle pour dire la merde et faire passer le temps ), mais bref, un appel dure trente secondes quoi. Quand je dois appeler quelqu'un que je connais pas, ou un truc compliqué comme les paperasse et tout, je flippe à moooooort et pareil, je préfère même parfois marcher un moment plutôt que d'appeler, c'est terrible
Bon, tout le monde respecte le fait que j'ai horreur du téléphone (et du coup ne fait jamais durer les appels "pour rien", sauf mon mec : il fait souvent exprès de m'appeler juste pour me "troller", genre me faire "Tu fais quoooaaaa ?" alors que je bosse et qu'il sait très bien que ba, je fais rien, j'attends les gens et que ba du coup forcément j'ai pas d'histoire palpitante à raconter, du coup il se prend des gros blancs et je finis par "l'engueuler" pour qu'il raccroche s'il a fini ce qu'il voulait me dire ou demander Saloperie d'gosse va !
Mais le plus rigolo dans tout ça c'est que sinon "en vrai" je suis une TRES GROSSE bavarde, c'est juste le téléphone que je déteste !
Sinon pareil que @HellOddMe j'ai horreur des têtes à tête avec des inconnus, déjà que j'aime pas me retrouver plus ou moins seule au milieu de gens que je ne connais pas, je suis pas une grande sociable dont ça me fout grave la pression, et j'ai horreur qu'on me regarde dans les yeux >_<
Heureusement ça m'arrive très rarement !
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