C’est une histoire vraie qui a tout d’un film d’horreur. Vendredi 20 mai 2022, Souhayla Kham, étudiante de 22 ans, prend l’ascenseur pour descendre au niveau -2 de l’immeuble dans lequel elle loge. Il s’agit d’un bâtiment tout neuf, d’à peine sept mois, à Sarcelles, dans le Val-d’Oise.
Sauf que l’ascenseur se bloque au moment de frôler sa destination, entre deux niveaux. Elle voit alors de l’eau monter à ses pieds, dans la cabine de l’ascenseur qui ne s’ouvre pas. Et quand elle appuie sur le bouton de secours, ça sonne dans le vide…
L’ascenseur se bloque et se remplit d’eau comme dans un film d’horreur
Souhayla a encore du réseau, et parvient à appeler l’un de ses frères qui vit également dans l’immeuble. Elle capte mal mais parvient quand même à lui signaler qu’elle se trouve dans l’ascenseur. Son frère Boël Souleymane ne parvient pas à ouvrir les portes, ne pouvant que constater que l’eau monte encore et encore dans la cabine où sa sœur pourrait bien finir noyée.
Souhayla n’est pas blessée physiquement, mais bel et bien traumatisée
Heureusement pour elle, les pompiers ont eu le temps d’être alertés, et parviennent à la secourir alors que l’eau lui arrivait déjà à la taille. Évacuée à l’hôpital, Souhayla n’est pas blessée physiquement, mais bel et bien traumatisée. La famille vit désormais dans un hôtel, à sa propre charge.
Le Parisien a enquêté sur cet incident terrifiant, dû à une fuite au second sous-sol :
« Les 120 logements de trois bâtiments de 11 étages, ainsi que plusieurs établissements recevant du public, sont privés d’eau depuis ce vendredi matin.
Cela risque de durer : selon les premiers éléments recueillis, les réparations sont prévues pour durer deux jours. La mairie de Sarcelles a de son côté assuré l’approvisionnement en eau des habitants. Au final, l’intervention des secours a mobilisé 15 sapeurs-pompiers et six engins. Elle a duré quatre heures. »
« Faire le maximum de profits au mépris de la sécurité des locataires »
Mais cet incident serait plutôt représentatif de problèmes structurels dans les quartiers populaires, selon Fatima Ouassak, consultante en politiques publiques, militante antiraciste et féministe française. La cofondatrice du collectif Front de mères, syndicat de parents dans les quartiers populaires, a ainsi tweeté le 23 mai 2022 :
« Ceci n’est pas un accident. C’est le résultat de la politique consistant à faire le maximum de profits au mépris de la sécurité des locataires.
Et c’est quelque chose malheureusement qu’on connaît bien dans les villes populaires où les immeubles livrés sont souvent en carton, avec matériel low-cost et ascenseurs défaillants.
Les droits, la sécurité et la dignité des locataires n’y sont pas respectés. »
Car vivre dans des quartiers populaires ne devrait pas ressembler à un tel film d’horreur.
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Crédit photo de Une : Capture d’écran Instagram.
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Les Commentaires
Vraiment.
Voilà pourquoi les bailleurs sociaux et les logements défiscalisés j'ai jamais pu me les encaisser (et je devais en faire la promo).