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Le consentement sexuel, ça ne passe pas par une appli, et heureusement !

Le consentement sexuel géré via une application, c’est une idée qui semble sortie d’un film de science-fiction, mais qui pourrait devenir réalité… Selon Mymy, ce n’est pas la solution.

Avez-vous regardé Black Mirror saison 4 ?

Si non, tout petit spoiler : dans le 4ème épisode, le très acclamé Hang the DJ qui s’inspire des applications de rencontre, on découvre un outil concernant le consentement sexuel.

Armés du même terminal, deux personnes peuvent consentir à tout ou partie d’une liste d’actes avant d’entamer une relation sexuelle.

Et comme souvent avec Black Mirror, il n’a pas fallu longtemps pour que des gens disent « HANLALA C’EST TROP VRAI ÇA VA GRAVE ARRIVER ».

Parfois, ça me fait rire doucement : on est loin de pouvoir transférer des consciences entières dans des puces électroniques, ou de pouvoir télécharger des souvenirs !

Mais cette application de consentement sexuel, écoutez, il me faut bien l’admettre… HANLALA ÇA VA GRAVE ARRIVER.

Legal Fling, l’application de consentement sexuel

Legal Fling est une appli néerlandaise en cours de développement, qui propose de donner son consentement à une relation et de pouvoir le révoquer à tout moment.

En gros, l’idée est que vous remplissez au préalable vos préférences en matière de sexualité. Vous envoyez ensuite une alerte à un contact, qui peut approuver ou rejeter votre demande de relation sexuelle.

Là, il est possible de naviguer parmi diverses options, à autoriser ou refuser, et pouf, ça fait un « contrat ».

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Contrat ? Comme dans contrat au sens légal ? Eh bien c’est ainsi que Legal Fling l’appelle, et sur le site de l’application, voici l’« explication » :

« L’application génère un Live Contract, qui est un accord ayant du sens au niveau légal. Rappelez-vous que l’appli vise à poser des règles et limites claires, pas à les outrepasser.

À quel point le contrat est admissible par un tribunal, ça dépend de votre pays de résidence. »

Okay donc pas sûre que ça ait un poids légal, mais bon : en effet, à la base, l’idée est de faire part de ses préférences, pas de faire parapher un contrat par un notaire.

Et ce n’est pas que l’aspect légal qui me fait douter de Legal Fling.

Les limites de Legal Fling, l’application de consentement sexuel

Envisageons le pire avant de passer au meilleur.

Comment prouver que Legal Fling a été librement utilisée ? Que l’on a pas coché des cases sous la menace, la peur, la surprise, la contrainte ? Que la personne n’était pas sous l’emprise de drogue ou d’alcool limitant sa capacité à consentir ?

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Que faire si, pendant un acte sexuel, on a envie de s’arrêter ou en tout cas de ne pas aller plus loin, alors qu’on y avait « consenti » par Legal Fling, et que notre partenaire nous empêche d’interrompre l’acte pour attraper notre téléphone ?

Pourra-t-il, en cas de procès, dire « Mais votre Honneur, elle était d’accord, regardez, elle n’a jamais décoché la case » ?

Le consentement, ce n’est pas une validation qu’on donne sans jamais pouvoir la reprendre. C’est un échange, une décision qui peut changer, pas une case à cocher.

De plus, j’ai un autre souci avec le concept de Legal Fling

Le consentement sexuel, c’est d’abord une histoire de communication

En soi, Legal Fling n’a rien inventé. Il existe déjà des « listes à cocher » de pratiques sexuelles, comme le très long et très détaillé inventaire Yes / No / Maybe de Scarleteen.

L’idée est que chaque membre d’une relation peut le remplir de son côté, puis le partager avec son, sa ou ses partenaire(s) afin de communiquer ses plaisirs, désirs, rejets, fantasmes, goûts, préférences, barrez le terme inutile.

Mais ces outils ne visent pas à établir un contrat : ils servent à faciliter la communication.

Je sais, je sais. Le sexe, ça peut être gênant, on peut être plus ou moins bloqué·e à l’idée d’en parler, d’exprimer son plaisir, de parler d’un acte avec précision.

Je ne dis pas que chacun·e devrait prendre un micro et déclamer sur une scène tous les actes sexuels qui lui conviennent.

Mais le cul, à la base, c’est pour le PLAISIR (et parfois procréer, ok). C’est une activité agréable avec un autre être humain (ou plein d’autres). C’est un échange de sensations agréables.

À lire aussi : La sexualité positive, c’est l’avenir : voici comment vous y mettre !

La culture du viol ne disparaîtra pas avec des appli ou des contrats. Ce qui l’étiolera, c’est de pouvoir communiquer clairement, et de savoir écouter attentivement.

Dans une relation sexuelle, des tas de messages verbaux comme non-verbaux sont envoyés pour exprimer le consentement.

Les problèmes surviennent quand ils sont ignorés, mal compris, volontairement rejetés, ou pas clairement exprimés.

Je n’ai pas envie de dire via une appli à mon partenaire que je suis d’accord pour le sucer.

Parce que si ça se trouve, à 2 centimètres de sa bite, j’aurai plus envie. Et ce qui compte, c’est que je me sente capable de lui dire, et qu’il soit prêt à l’entendre.

Les lois encadrant les crimes comme le viol sont déjà là. À mon sens, il n’y a pas besoin de contrat supplémentaire : il y a besoin d’échange. De vrai échange, entre deux personnes. Pas de boutons à cocher sur une application.

Mais c’est mon avis ! Que pensez-vous de Legal Fling ? Imaginez-vous utiliser une telle application ? Pourquoi (ou pourquoi pas) ?

À lire aussi : La vérité inattendue derrière « Cat Person », la nouvelle devenue virale


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Les Commentaires

11
Avatar de Thepatate
19 janvier 2018 à 11h01
Thepatate
Ce qui me perturbe dans ces histoires c'est que pour moi on ne consent pas en soi à une pratique sexuelle. Alors oui il y a des choses qui peuvent être des NON définitifs pour certaines personnes, mais dans le sens inverse ça ne marche pas. Je peux être ok avec une pratique mais ne pas en avoir envie du tout pendant toute une période, alors que la semaine d'avant je faisais que ça. Ce genre de choses vient sur le moment, selon l'envie. Et avec ou sans appli, si ton/ta partenaire te dis "Comment ça, tu veux pas faire ça alors que t'avais dit que de manière générale t'étais ok et qu'hier tu l'as fait ?" y a aucune relation de confiance qui peut s'établir
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