J’ai l’impression que cela sonne comme une évidence : harceler, c’est mal.
Maintenant que cela est dit, une question subsiste… Que faire quand c’est la justice qui exige d’un homme qu’il continue à s’adresser à son ex encore et encore ?
Cela peut sembler une aberration, et pourtant, cette histoire a bien eu lieu, cette semaine, à Hawaii aux États-Unis…
Un homme condamné à écrire des compliments à son ex
En février dernier, Mr Young, un américain de 30 ans, avait été soumis à une demande d’éloignement de son ex-petite amie.
Une demande qu’il cesse de respecter le 22 mai. En l’espace de 3 heures, il a appelé et envoyé des textos 144 fois à la dite femme, l’insultant à maintes reprises.
Peu après ces faits, il est arrêté et est emprisonné en attendant le jugement.
Après 157 jours derrière les barreaux, le journal Maui News
explique que l’homme plaide coupable, est passé à autre chose et exprime ses regrets :
« Je ne le ferai plus. Je suis prêt à avancer dans ma vie et aider ma mère qui a fait un AVC. »
La juge Rhonda Loo le condamne alors à 2 400$ d’amende, 200 heures de travaux d’intérêts généraux et… à produire une liste de 144 compliments à l’attention de son ex !
« Pour chaque chose méchante que vous avez écrite à son propos, vous allez dire quelque chose de gentil. »
Et les règles sont strictes : Mr Young aura l’interdiction de se répéter dans ses compliments et aura 144 jours pour rédiger cette liste.
La juge a ajouté :
« Je ne sais pas si je devrais vous couper les doigts ou vous enlever votre téléphone pour que vous arrêtiez d’envoyer des messages. Vous ne devriez pas avoir de téléphone, point.
J’espère que votre ex a changé de numéro. »
Je n’ai pas trouvé de sites précisant si ces compliments devraient être directement transmis à l’ex-petite amie, ni qui irait vérifier que cette sentence serait véritablement suivie.
Dans tous les cas, cette condamnation me laisse plutôt dubitative…
Écrire des compliments à son ex après l’avoir insultée, une fausse bonne idée ?
Sur le fond, je comprends comment la juge a pu penser à cette sentence… Dans les faits, j’ai l’impression qu’elle est infantilisante et contre-productive.
Forcer quelqu’un à écrire (inventer ?) des compliments ne va pas gommer toutes les insultes qu’il a proférées dans le passé !
Plus légèrement, on s’est amusées ce matin avec mes collègues en pensant au fait qu’on ne serait même pas capables de faire 144 compliments à quelqu’un qu’on aime beaucoup.
Sous l’article traitant de cet affaire, le premier commentaire va plus loin :
« Cette condamnation n’est pas qu’étrange, elle fait aussi totalement fausse route.
En demandant à l’accusé d’écrire 144 compliments, la juge lui dit de CONTINUER à être obsédé par cette ex au lieu de l’oublier et de passer à autre chose.
Pour l’ex-petite copine, le harcèlement continue rien qu’en sachant que ce mec devra écrire sur elle les quatre prochains mois (et peut-être plus encore). »
En clair, l’intention est louable, la démarche maladroite. J’espère au moins que cette ex-petite amie n’aura véritablement plus jamais affaire à lui !
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