« Des demi-mesures. » C’est ainsi que Mathieu Devlaminck, président de l’Union nationale des lycéens (UNL), qualifie aujourd’hui auprès de Madmoizelle les annonces de Jean-Michel Blanquer faites hier soir au JT de France 2.
Elles étaient particulièrement attendues par les lycéennes et les lycéens mobilisés depuis ce lundi 3 mai qui dénoncent les mauvaises conditions du passage du bac cette année et demandent notamment la prise en compte du contrôle continu : depuis ce début de semaine, des lycées sont bloqués dans toute la France, environ 300 selon l’UNL qui a initié le mouvement des blocus.
Quelles sont les réponses de l’Éducation nationale à la jeunesse ?
Des annonces loin d’être suffisantes pour les lycéens
Jean-Michel Blanquer a annoncé hier soir que l’épreuve de philosophie au bac sera maintenue, mais qu’entre la note obtenue à l’examen et celle du contrôle continue, seule la meilleure des deux sera conservée.
Il n’en fallait évidemment pas moins pour que certains suggèrent déjà qu’il suffirait de rendre copie blanche pour que le contrôle continu soit retenu automatiquement…
Autre épreuve qui suscite beaucoup d’inquiétudes chez les lycéens, celle du grand oral qui porte sur les enseignements de spécialités. Là aussi, le ministre de l’Éducation nationale propose des aménagements : chaque élève aura un courrier de ses professeurs pour indiquer quels sujets n’ont pas été vus en classe afin que le jury n’interroge pas dessus.
Les élèves mobilisés depuis lundi demandent eux l’annulation pure et simple du grand oral : « On n’est pas prêts, on a le sentiment d’être des cobayes », affirme Mathieu Devlaminck. Les bacheliers de 2021 doivent en effet inaugurer cette toute nouvelle épreuve. Dans les circonstances actuelles, l’UNL déplore aussi son caractère discriminant :
« C’est une épreuve où on sera jugé sur notre culture générale, sur notre capacité d’éloquence. Et on n’a pas eu de cours en propre pour la préparer. »
Blanquer, un « ministre dogmatique »
« À année exceptionnelle, on a besoin de mesures exceptionnelles », résume Mathieu Devlaminck, pour qui ces ajustements sont bien en dessous des attentes des lycéens et pas adaptés à la crise actuelle.
« On est face à un ministre dogmatique, qui sacralise le fait de passer des épreuves mais qui ne pense pas au bien-être des élèves. »
Ce matin encore, des lycées étaient bloqués un peu partout en France, et ce sera encore le cas demain, assure Mathieu Devlaminck, signe que le compte n’y est pas pour les élèves.
Une nouvelle mobilisation lycéenne doit avoir lieu le 10 mai. « Jean-Michel Blanquer va dans les écoles jouer à la marelle, mais on ne l’a pas vu sur les blocus. On veut le rencontrer. », affirme le président de l’UNL.
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