C’est une rentrée en présentiel sous haute tension qui s’annonce ce lundi. Alors qu’une partie des collégiens, collégiennes, lycéens et lycéennes retournent dans les salles de classe aujourd’hui, l’Union nationale des Lycéens (UNL) a appelé au blocus afin d’exiger la validation du baccalauréat par le contrôle continu.
« Personne n’est prêt », a martelé Mathieu Devlaminck, président du syndicat lycéen sur RT France : avec une année scolaire rythmée par les confinements, les couvre-feux et des protocoles sanitaires inégalement mis en place selon les établissements, l’UNL veut montrer que les conditions de passage du baccalauréat doivent être adaptées à la situation de crise actuelle, d’un point de vue sanitaire, mais aussi pédagogique.
« On aimerait bien pouvoir passer les épreuves dans les conditions habituelles, mais la réalité aujourd’hui c’est que personne n’est prêt pour passer l’épreuve de philosophie. Personne n’est prêt pour passer le grand oral, dont personne ne sait en quoi il consiste et dont aucune heure n’a été mise en place dans les lycées pour réellement le préparer. »
Le grand oral, une nouvelle épreuve du bac critiquée
Le grand oral, c’est la mesure la plus emblématique des grands changements apportés au bac : il doit se dérouler en une quarantaine de minutes, préparation comprise, pendant lesquelles le candidat ou la candidate devra répondre à une question face à un jury composé de deux professeurs, puis argumenter et échanger avec ces derniers.
Cet examen oral sera évalué sur le fond comme sur la forme ; il demande une certaine confiance en soi, et surtout nécessite une préparation adéquate… La question se pose : cette année scolaire hors normes se prête-t-elle à inaugurer cette nouvelle épreuve, qui implique de savoir bien s’exprimer à l’oral, sans notes, et qui demande une certaine dose de maturité ?
Alors que les adolescents et adolescentes sont particulièrement fragilisées par la crise, que leur santé mentale est mise à rude épreuve,
que le décrochage scolaire s’est accentué chez les élèves, l’UNL estime que l’Éducation nationale doit renoncer à maintenir le grand oral.
« La seule solution, c’est de reprendre la rue »
Le syndicat n’hésite pas à présenter cet appel au blocus comme un ultime recours : « Ça fait des mois et des mois qu’on est méprisés, oubliés, qu’on a essayé de passer des pétitions, de passer par les élus de la démocratie lycéenne », a insisté Mathieu Devlaminck auprès de RT France. « On a tout essayé et aujourd’hui ça ne marche pas, donc la seule solution, c’est de reprendre la rue. »
Comme en novembre dernier pour protester contre des protocoles sanitaires jugés insuffisants, les lycéens et lycéennes sont donc de nouveau en lutte. À travers toute la France, des élèves ont répondu à l’appel et bloqué les portes de leur établissement dès ce matin. La mobilisation a été rejointe par le collectif BTS en détresse qui réclame lui aussi le passage des examens en contrôle continu :
De son côté, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer confirme que le grand oral aura bien lieu dans les conditions prévues et a estimé que les épreuves n’étaient pas des moments présentant des risques d’accroître les contaminations. De quoi alimenter la colère lycéenne pendant les prochains jours…
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Les Commentaires
Les épreuves se font au CCF sur deux ans + une partie de la note vient des rapports que l'on doit rendre et de nos notes sur l'année.
J'avoue que le système favorise déjà la compensation des notes et les épreuves ne sont absolument pas une surprise, contrairement au grand oral des lycéens.
Je pense que ces élèves ont peur mais qu'ils devraient se détendre quand aux épreuves, particulièrement les deuxièmes années.