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Avec la loi « Don’t Say Gay », la Floride s’enfonce dans l’homophobie

La loi est maintenant signée : la Floride interdit d’évoquer l’homosexualité en classe. Sous couvert de protéger les droits des parents, elle va surtout museler toute expression autour des questions LGBTI+. Un véritable danger que dénoncent les associations.

La menace pesait depuis plusieurs semaines, mais c’est désormais acté : malgré les efforts et les protestations des associations, mais aussi la désapprobation de l’administration Biden, la loi « Don’t Say Gay », baptisée ainsi par celles et ceux qui la combattent, a été signée par le gouverneur de Floride, Ron DeSantis ce lundi 28 mars.

Don’t Say Gay, c’est quoi ?

Nous vous en parlions sur Madmoizelle à travers la prise de position des employés de Pixar qui dénonçaient cette loi homophobe, de son vrai nom Parental Rights in Education Bill, votée par le Sénat de Floride début mars.

Cette mesure interdit, au prétexte de protéger les enfants contre l’ « idéologie du genre », l’enseignement, ou même la seule évocation de l’homosexualité ou de la transidentité devant des élèves de maternelle ou de primaire :

« L’enseignement en classe par le personnel scolaire ou par des tiers sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne doit pas survenir à la maternelle et jusqu’au CE2 ni d’aucune manière qui ne soit pas appropriée à l’âge ou développée de façon appropriée aux élèves conformément aux normes de l’État. »

Si vous avez compris de quoi il s’agit précisément tant mieux pour vous, car nous, on ne voit toujours pas bien ce qu’on a le droit de dire en classe concernant les personnes LGBTI+. Et c’est justement en cela que la loi « Don’t Say Gay » est dangereuse.

En étant suffisamment vague, elle permet de criminaliser toute prise de parole sur ces questions et sous-entend que les enseignants qui aborderaient ces questions seraient une menace pour les enfants. Enfin, elle nie tout simplement la possibilité que des élèves soient eux-mêmes concernés, parce qu’ils seraient homos, bis, ou trans, ou bien parce qu’ils seraient élevés dans une famille homoparentale.

Une riposte à la loi Don’t Say Gay

Mais la résistance s’organise. Le collectif LGBTI+ Equality Florida continue de se mobiliser en saisissant la justice :

« On ne va pas rester là à attendre et laisser le gouverneur nous traiter de pédophiles. On ne laissera pas cette loi faire du mal aux personnes LGBTQ de Floride. On ne laissera aucune école l’imposer de manière à mettre en danger la sécurité des enfants. »

Dans les établissements scolaires de Floride, ce sont parfois les élèves eux-mêmes qui ont décidé de se mobiliser, comme dans ce lycée de Tampa il y a quelques semaines :

Enfin, de nombreuses stars, de Oscar Isaac à Shawn Mendes, en passant par Kerry Washington, ont elles aussi protesté contre la loi, notamment en poussant Disney à se positionner.

« Don’t Say Gay », un exemple parmi tant d’autres de la menace qui pèse aux États-Unis

Si ce type de loi inquiète, c’est parce qu’elle peut avoir un effet boule de neige pour d’autres États, tentés eux aussi d’étouffer les voix des personnes LGBTI+. D’autant que depuis le début de l’année, près de 240 lois visant les personnes LGBTI+ et leurs droits ont été déposées à travers l’ensemble des États-Unis. Une escalade qui inquiète les associations.

Comme avec cette loi de Floride, ces mesures sont présentées comme des lois protectrices, vis-à-vis des enfants, des droits parentaux ou encore de la liberté religieuse. Dans les faits, elles ont pour conséquences de discriminer les personnes LGBTI+.

Parmi ces atteintes, on compte notamment un nombre notable de lois transphobes, visant à empêcher les jeunes trans d’avoir accès à des services de santé adaptés (c’est notamment le cas au Texas), ou encore à les exclure des compétitions sportives.

drapeau trans manifestation etats unis – ted eytan
Manifestation devant la Maison Blanche à Washington en 2019 – Ted Eytan via Flickr

Alors vous vous dites peut-être que cela ne concerne que les États-Unis, qui plus est un seul État (pour le moment). Sauf qu’en y regardant de plus près ici, vous pourrez constater que nous avons bien un candidat qui veut à peu près la même chose en France. Sans surprise, vous l’avez deviné, il s’agit bien d’Eric Zemmour.

Le candidat d’extrême-droite pour qui la « propagande LGBT n’a rien à faire à l’école » a critiqué à plusieurs reprises les actions de sensibilisation contre le racisme ou l’homophobie faites à l’école.

Preuve que ces idées aussi rances que dangereuses circulent et sont portées par des personnalités qui usent des pires stratagèmes pour restreindre les libertés des minorités.

À lire aussi : Propager des discours transphobes en cajolant le public LGBTQI+, le jeu d’équilibriste de Netflix

Crédit photo : Capture Youtube (Tampa Bay Times)


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Les Commentaires

1
Avatar de Elo12
30 mars 2022 à 13h03
Elo12
Cette loi est complètement honteuse mais attention à ne pas généraliser non plus, cette mentalité moyenâgeuse ne s’applique pas à tout les États-Unis. J’habite dans le New Jersey et il existe dans l’école de ma fille (équivalent collège) un groupe « Pride » créé par l’équipe éducative pour soutenir les enfants LGBTQ+. Un passage piéton aux couleurs du drapeau a même été peint dans le centre ville chez nous par ces élèves et la professeur d’art de l’école avec le soutien de toute la communauté de la ville!
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