Cela aura été le mandat le plus court de l’histoire de l’université. La présidente d’Harvard, Claudine Gay, a annoncé sa démission mardi 2 janvier, après des accusations de plagiat et une intervention vivement critiquée lors du Congrès sur la lutte contre l’antisémitisme dans les campus.
Une position jugée ambiguë
Elle était devenue en juillet dernier la première présidente noire de la prestigieuse université Harvard. Pourtant, les critiques à son égard et les polémiques s’étaient multipliées ces dernières semaines. D’abord visée par des accusations de plagiat à propos de ses travaux universitaires, alimentées par un site conservateur, on lui reprochait surtout de ne pas avoir clairement condamné des appels au génocide des juifs lors d’un congrès dédié à la lutte contre l’antisémitisme sur les campus.
Comme le retrace Le Monde, lors de ce congrès, la présidente avait été interrogée « sans ménagement par l’élue républicaine Elise Stefanik, qui a assimilé les appels de certains étudiants à l’ »Intifada » à une incitation à « un génocide contre les juifs en Israël et dans le monde ». Lorsque Mme Stefanik avait demandé si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non ? », Mme Gay avait répondu : « Cela peut, en fonction du contexte », avant d’ajouter : « Si c’est dirigé contre une personne. » ».
Des attaques personnelles
Sa réponse avait alors provoqué un tollé. Elle avait reconnu sa maladresse et tenté de clarigier sa position auprès du journal étudiant de l’Université, comme le retrace Le Monde : « Ce que j’aurais dû avoir la présence d’esprit de faire à ce moment-là, c’est de revenir à la vérité qui me guide, à savoir que les appels à la violence contre notre communauté juive – les menaces contre nos étudiants juifs – n’ont pas leur place à Harvard et qu’ils ne resteront jamais sans réponse ». Malgré ce mea culpa, le mal était fait : plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, ainsi que des anciens élèves et des donateurs de renom, avaient réclamé son départ.
Dans sa lettre de démission, telle que traduite par Le Monde, la présidente a expliqué son choix de se mettre en retrait suite aux pressions : « Il a été pénible de voir mis en doute ma détermination à lutter contre la haine et à faire respecter la rigueur scientifique – deux valeurs fondamentales qui sont pour moi essentielles – et effrayant d’être soumise à des attaques personnelles et à des menaces alimentées par du racisme ».
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