Je me suis rendue à la première édition parisienne d’Afropunk, le samedi 23 et le dimanche 24 mai 2015 au Trianon. Munie de mon appareil photo, j’ai voulu immortaliser les moments forts de ce festival déjà renommé outre-Atlantique !
Afropunk,qu’est ce que c’est ?
Le mouvement Afropunk est né d’une rébellion de la part de la communauté noire américaine qui voulait se réapproprier la musique rock. Aujourd’hui, le festival Afropunk de Brooklyn regroupe plus de 90 000 personnes chaque année !
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Tout commence en 2003 avec le film/documentaire Afro-Punk de James Spooner, largement diffusé dans les festivals, jusqu’à devenir incontournable. Le film raconte les histoires de jeunes Noirs qui partagent leurs parcours, leur amour du rock et les critiques qu’ils ont dû essuyer à cause de leurs goûts considérés comme « hors normes ». On assimile souvent la musique rock à la communauté blanche alors qu’elle trouve sa source auprès des premiers artistes noirs des États-Unis ! Longtemps considérés comme des marginaux, c’est aux début des années 2000 que des Noirs aux piercings, tatouages et cheveux colorés ont décidé de se réunir pour créer un mouvement identitaire.
https://youtu.be/xJQRJZU0Zhc
Afropunk, c’est célébrer la contre-culture à travers la musique, l’art, et la mode, mais pas seulement. Le mouvement veut en effet rappeler que la musique des Noirs ne se limite pas au rock mais sert aussi à revendiquer des valeurs de paix et à dénoncer les discriminations raciales, sexuelles ou physiques.
Depuis des décennies, des artistes noirs tels que Jimi Hendrix ou encore Prince célèbrent et réinventent la musique rock avec brio. Dans plusieurs interviews, Lenny Kravitz raconte à quel point faire du rock a pu être difficile pour un Noir comme lui : on lui reprochait de tourner le dos à ses origines et à sa culture. Le chanteur explique que revenir vers le rock était au contraire, le meilleur moyen de retourner vers ses racines ! C’est ce que font aujourd’hui les nombreux artistes qui se produisent sur la scène d’Afropunk, ainsi que le public qui les suit.
Les moments forts d’Afropunk Paris
Pas moins de douze têtes d’affiche ont été programmés pour cette première édition parisienne ! Le concert a débuté avec la prestation de l’actrice et chanteuse franco-camerounaise Sandra Nkaké. Accompagnée par une musique douce et apaisante, elle a réussi à installer une ambiance réconfortante et conviviale pour débuter la soirée.
Les artistes se sont ensuite succédés sur le devant de la scène : le chanteur Leon Bridges a transporté le public dans l’Amérique des années 50 avec sa musique soul/gospel, et Young Paris a réveillé les spectateurs avec un rap/pop/électro percutant. Zoë Kravitz
a fait honneur à son rockeur de père on interprétant des titre mêlant rock, pop et électro, accompagnée par son groupe Lolawolf.
La soirée de samedi s’est terminée en douceur avec la prestation mémorable de Keziah Jones, guitariste hors pair.
Le dimanche a débuté avec la prestation des Bots, groupe de rock indépendant, qui ont mis le feu sur la scène avec une interprétation personnelle et cosmique. La chanteuse du groupe Lion Babe a illuminé la scène et a presque hypnotisé le public avec son charisme énigmatique.
Mon coup de coeur de la soirée fut la prestation du chanteur Patrice qui est descendu de la scène pour jouer son morceau en compagnie du public, un moment magique et plein d’émotion !
Les stars du jour furent Jaden et Willow Smith, enfants de l’acteur Will Smith, mais surtout rappeur et chanteuse pleins de talent. La soirée s’est terminé avec la voix envoûtante et unique de Lianne La Havas qui a réussi à réchauffer les coeurs des spectateurs.
Afropunk et ses styles originaux
Je suis allée à la rencontre des spectateurs du festival pour les prendre en photo. J’ai pu constater qu’une grande partie du public venait de l’étranger : j’ai fait la connaissance de blogueuses américaines, d’Anglais mais aussi de Français venus d’autres villes pour assister à l’évènement !
Des cheveux de toutes les couleurs, des tatouages et des piercings se promenaient dans le théâtre du Trianon. Les looks étaient tous différents et variés : il y avait des styles sobres et d’autres plus authentique et personnels. Les tenues originales étaient au rendez-vous, mais aussi et surtout des coiffures afros, de magnifiques cheveux frisés, bouclés et crépus qui se dressaient fièrement et dansaient ensembles au son de la musique rock.
Bref, Afropunk, c’était super. À l’année prochaine !
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