Polytechnique, Science Po, ou encore CentraleSupelec : depuis 2021, les enquêtes autour des violences sexistes et sexuelles se multiplient au sein des écoles prestigieuses et l’enseignement supérieur en France. Aujourd’hui, c’est l’école d’ingénieur AgroParisTech —très bien placée au classement mondial de l’enseignement supérieur de Shanghaï — qui saisit le procureur de la République pour des faits de viols et d’agression sexuelles, après un constat alarmant.
141 cas d’agressions sexuelles et 17 cas de viols
En décembre 2021, c’est une association étudiante de sensibilisation et d’information sur la sexualité qui lance une enquête interne auprès des 970 étudiants, de la première année au doctorat. Relayées par l’AFP et par Libération, les conclusions sont dramatiques :
« Sur 566 réponses complètes, 526 cas de comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle (sans contact physique) ont été recensés. 141 répondants ont déclaré avoir été victimes d’agression sexuelle et 17 de viols (dans 16 cas des femmes et dans un cas une personne qui se déclare non binaire). »
Par ailleurs, 58,8% des situations de violences sexuelles avec contact physique ont été perpétrée par des hommes, et 76% des victimes sont des femmes.
Après avoir été informé des résultats de l’enquête, le directeur de l’établissement, Laurent Buisson, déclare avoir signé un courrier au Procureur de la République ce lundi 20 juin, pour lancer l’alerte sur ces violences intolérables. Au micro de l’AFP, il assure par ailleurs que l’école déploiera un plan d’action dès la rentrée prochaine.
Ces chiffres choquent et réinterrogent la prégnance de la culture du viol dans l’enseignement supérieur, a fortiori dans les écoles d’ingénieurs de prestige.
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Crédit photo : Michael Kristenson / Unsplash
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