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Culture

« The Lover », un drama coréen qui rafraîchit les ménages

LadyDandy vous parle de The Lover, un drama à la fois drôle et émouvant qui propose une vision décomplexée du couple.

Je ne suis pas la plus grande fan de dramas du monde, mais il m’arrive de regarder ces séries sud-coréennes ou japonaises, et je tenais à partager avec vous mon dernier coup de cœur : The Lover, qui sous des dehors très convenus offre un regard plutôt rafraîchissant sur l’altérité au quotidien et a même réussi à rendre une scène de pets drôle (alors que ma devise était jusque là : les rots c’est rigolo, mais les pets c’est dégueulo).

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Très accessible aux non-initiés par son format proche de la sitcom qui peut même rappeler nos Scènes de ménage (en mieux réalisé et en plus drôle), The Lover offre une plongée dans l’intimité de quatre couples qui, en dépit des traditions en Corée, vivent ensemble avant le mariage. Moi qui suis loin d’être une aficionado du couple, j’ai été absolument conquise ! Décryptage !

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À lire aussi : Sélection de dramas venus du Japon, de Taïwan et de Corée

Des archétypes très humains

Ils vivent ensemble depuis deux ans et ressemblent à un vieux couple marié… sauf qu’ils ne le sont pas, en dépit de la pression de leur entourage.

Le plus vieux couple qu’on suit est composé de deux trentenaires : Oh Do-si, un comédien de doublage en mal de travail, et Ryu Doo-ri, une blogueuse. Ils vivent ensemble depuis deux ans et ressemblent à un vieux couple marié… sauf qu’ils ne le sont pas, en dépit de la pression de leur entourage.

À deux, ils présentent à première vue une vision assez stéréotypée du couple comique avec leurs disputes absurdes qui partent d’un petit rien (« Je veux plus d’épices dans mes nouilles et toi plus d’eau »). Mais outre le fait que ces scènes de disputes sont toujours très drôles car poussées à l’extrême le plus absurde, au fur et à mesure, le déséquilibre causé par le cliché initial du mec loser en demande de sexe et de la femme plus sérieuse et autoritaire s’estompe.

On découvre peu à peu la tendresse que les tracas du quotidien n’amoindrissent pas et surtout leur incroyable complicité. Do-si et Doo-ri, c’est une équipe du tonnerre parfaitement synchronisée !

Le deuxième couple est formé de Choi Ji-nyeo, une Ajumma ou working woman d’une trentaine d’années qui entretient son petit ami plus jeune, un chanteur raté, Jun Young Joon. L’ambiance vire au slapstick avec eux et l’humour repose moins sur le dialogue que sur des gags visuels.

Jun Young Joon est remarquablement immature, adepte des blagues graveleuses et de la danse du vermicelle en rut. Choi Ji-nyeo, si elle semble un peu plus réfléchie que lui, entre vite dans le délire. À côté, on sent un véritable attachement entre eux même s’ils vivent au jour le jour, car leur écart d’âge leur cause quelques soucis de compréhension.

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Oh Doo-si et Ryu Doo-ri ; Jun Young Joon et Choi Ji-nyeo

Park Hwan-jong et Ha Seol-eun, eux, sont deux futurs jeunes mariés qui ne se connaissent que depuis quelques mois et qui découvrent l’intimité au quotidien. Plus clichés que les autres dans leurs rapports et moins affranchis de la pression sociétale, on sent leur couple moins solide.

D’ailleurs, les procédés comiques les concernant reposent sur les secrets que cache Ha Seol-eun à Park Hwan-jong, qui découvre peu à peu que sa future femme est moins lisse et parfaite qu’elle ne s’en donne l’air.

Enfin, Lee Joon-jae et Takuya sont au départ deux simples colocataires, un Coréen et un Japonais dans la vingtaine, dont la bromance devient rapidement plus ambiguë.

Par « ambiguë » j’entends : « ils veulent du cul »

Sexisme et Queer Baiting ?

Il est délicat de parler des problèmes liés au sexisme et au Queer Baiting — qui consiste à mettre en scène une relation homosexuelle ambiguë sans aller jusqu’au bout — dans le cadre de la Corée, pays dont je connais finalement assez peu la culture.

Je sais qu’un film qu’on verrait à raison comme réac’ avec les ressorts humoristiques les plus homophobes peut être perçu — en Inde, par exemple — comme une opportunité progressiste pour évoquer l’homosexualité. Tout est question de contexte.

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Park Hwan-jong et Ha Seol-eun et Takuya et Lee Joon-jae

Je pense que The Lover offre une vision très intéressante du couple, des femmes et de l’homosexualité et n’hésite pas à briser certains clichés.

Du coup, avec ces clichés sur la vie de couple et sa relation homosexuelle bien moins explicitée que les autres relations hétérosexuelles, de quel côté de la balance penche The Lover ?

Eh bien, je pense sincèrement que The Lover, malgré certains problèmes (notamment sa représentation de la violence conjugale comme quelque chose de risible) offre une vision très intéressante du couple, des femmes et de l’homosexualité et n’hésite pas à briser certains stéréotypes.

Dans The Lover, on fait comme si on respectait les usages, mais on vit ensemble et sans être mariés, ce qui est explicitement très mal jugé ; les femmes y sont plus âgées que les hommes, fument et gagnent plus d’argent qu’eux, et le fait que son crush soit du même genre que soi n’est pas traité comme une farce ou une simple source de fan service pour spectateurs•trices adeptes du yaoi.

À lire aussi : Cinq auteures de yaoi qui parlent de sexe et qui en parlent bien

Deux articles (en anglais) sur le traitement de l’homosexualité dans les dramas coréens : 

Plus qu’un vaudeville sud-coréen

On aborde tous les sujets sans tabous, de la cuvette des toilettes à un avenir à deux.

The Lover c’est donc, en apparence, des histoires de couple avec des blagues, mais en termes de scénarios et de personnages, ça va bien plus loin qu’un enchaînement de clichés et d’observations superficielles. On aborde tous les sujets sans tabou, de la cuvette des toilettes à un avenir à deux.

On n’hésite pas à passer d’un ton à l’autre, d’une scène de gag visuelle à un passage contemplatif terriblement émouvant, et une humeur ne parasite jamais l’autre.

Qui plus est, les dialogues sont vraiment très naturels — même si j’y ai accédé via les sous-titres. Ça peut être franchement trash, débile ou déchirant mais ça sonne toujours vrai. On rit aux larmes et on pleure en souriant.

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Et la mise en scène suit, évidemment. La caméra, loin d’être statique comme dans nos sitcoms, s’adapte à toutes les situations, faisant du plan fixe si nécessaire ou variant avec des angles plus audacieux.

Les acteurs servent également très bien leurs rôles et la musique, très étudiée, achève d’habiller ce petit bijou télévisuel. En effet, on a une grande variété de tubes coréens dont les paroles répondent, ironiquement ou non, aux situations présentées.

En somme, je vous recommande vraiment cette série, que vous soyez des habitué•es des dramas ou non. Ça se regarde sans prise de tête et on se retrouve par surprise la boule dans la gorge et les larmes aux yeux à réfléchir au sens de la vie et à la nécessité de l’autre, avant de partir d’un éclat de rire libérateur.

À lire aussi : Drama japonais : Quatre exemples qui s’éloignent des clichés du genre

Et toi, est-ce qu’il y a un drama que tu apprécies particulièrement et que tu aimerais conseiller ? Viens en parler sur le forum !


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