D’un point de vue tout sauf musical, car plus que des artistes du line-up, je voudrais surtout vous parler de l’organisation du festival. 1. Parce qu’entre nous, je ne me suis déplacée presque que pour Metronomy. 2. On connaissait déjà Ecaussystème, le festival de France le plus ami avec le développement durable. Mais ce n’est pas tous les jours qu’un festival eco-responsable naît à Paris ! Review en 7 points.
Regardez ces bas nuages gris menaçants… Ils se sont finalement éclipsés, et la pluie tant redoutée n'a presque pas mouillé le site du dimanche aprem !
La scènographie eco-friendly
L’idée d’un festival durable a germé chez les mecs de We Love il n’y a rien de moins que 2 ans. À l’époque, l’équipe s’était rapprochée du boss de Because Music, Emmanuel De Buretel (lire l’interview que Tsugi lui consacre), fort de sa connaissance de « ce qui se réalise dans la plupart des festivals au Royaume-Uni depuis 10 ans, mais aussi des avancées très abouties au Japon et en Scandinavie ».
Après étude des différents parcs de la Mairie de Paris, le Parc de Bagatelle s’est vite imposé auprès des programmateurs comme une évidence : peu connu des Parisiens, il connote encore « une nature préservée » et offrait un cadre idyllique et inattendu à l’événement. Quand on sait qu’au XVIIIe siècle il faisait office de domaine de réceptions galantes !
Design de scène, entrée, signalétiques, poubelles : tous les matériaux ayant servis à l’élaboration de la scénographie sont issus de produits recyclés (centre de tri à Paris et événementiels comme le showroom Chanel, qui ont offert leurs pièces au lieu de les jeter).
En coopération avec l’entreprise Magnum, le festival a également mis en place un groupe électrogène solaire.
Les toilettes écolo
Moi qui me rêve parfois petit rongeur, j’ai été ravie de pouvoir recouvrir mon pipi de copeaux de bois. We Love Green a mis à disposition de ses festivaliers des toilettes sèches ! C’est la première fois que je testais des WC eco-friendly, et j’ai été très surprise par l’absence quasi-totale d’odeurs nauséabondes sur le site.
Le stand des couronnes à fleurs
Sans rivaliser avec Coachella non plus, We Love Green n’a pas manqué de jeunes filles robes longues à fleurs et lunettes mouche sur le nez. Mais pour se sentir d’humeur bucolique ou neo-grunge (choisissez votre terminologie préférée), rien de mieux que d’embrasser l’esprit de la nature grâce à ce stand de couronnes à fleurs. Bémol : la queue était trop longue pour que je tente l’aventure. Mais je me suis consolée en me rappelant mon allergie au pollen. Tant pis !
Le cendrier de poche
L’un des objectifs du festival en collaboration avec la Mairie de Paris ? Zéro déchets et 100% recyclés. À l’entrée du site, des cendriers de poche étaient distribués. En gros, une petite pochette blanche avec un intérieur en métal recyclé. Une cigarette encore incandescente glissée dans la pochette, et la voilà instantanément transformée en mégot. Sachant qu’un mégot met entre 2 et 10 ans à se dégrader, le petit effort vaut le coup.
Toilette dans la nature
Bon, à ce stade du récit, si tout se passe bien, vous êtes supposés vous dire : mais quel festival gentil, responsable et mature ! En effet, la We Love Green n’est pas le théâtre d’incivilités que l’on connaît en général dans ce genre d’événements. Et pour cause : We Love Green tient plus du sympathique concert en plein air que du gros repaire à festivaliers sous substance. Seule incartade observée : il y avait tellement de monde devant la file des toilettes…
… que beaucoup de petites vessies ont préféré se soulager dans les rares buissons.
Les structures dômes géodésiques
Shigeru Ban, Yao Lu et Yann-Arthus Bertrand : les oeuvres de ces artistes sensibles à l’environnement ont trouvé un certain écho à la We Love Green. L’occasion pour les spectateurs de se balader entre les structures en bois et les photos, entre 2 concerts et 1 passage au bar.
La bouffe trop chère
Bémol ceci dit sur le prix de la bouffe. Après 1 bonne heure de file d’attente, on s’est retrouvés devant les frigos assiégés du festival. Résultat : il ne restait que de la quiche ou du taboulet. 6 euros la portion, pour pas grand chose. Le taboulet se présentait grosso modo sous forme de 3 grosses cuillères étalées dans une assiette rectangulaire cartonnée (que vous pouvez apercevoir sur la photo – coupelle du milieu). 6 euros pour ça, traiteur bio ou pas, ça reste hyper cher. Mon conseil pour la prochaine édition ? Le sandwich fait maison, emporté avec vous. Un peu encombrant mais tellement plus commode.
Au niveau du bar, on saluera néanmoins la présence de rosé bio et jus de pomme frais. Question bières, les prix étaient classiques pour un festival à Paris : 6 euros la pinte + 1 euro le verre en plastique à consigner. En revanche, petite déception sur le mode de paiement : des carnets de tickets vendus pour tranche de 10, 15 ou 20 euros. Peu pratique, dans la mesure où à la fin du festival, on se retrouve facilement avec 2 euros de ticket inutilisable.
Conclusion
Dans l’ensemble, un très bel effort que celui d’associer musique et développement durable. Le cadre était vraiment chouette et l’ambiance plus que bon enfant. On espère quand même que les prochaines éditions seront logistiquement plus pratiques et économiquement plus intéressantes : un coin toilettes en plus et des sandwichs moins chers.
L'interplateau : entre chaque concert, un set permettait aux festivaliers de patienter en dansant dans une ambiance club.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Le coup des toilettes sèches n'est pas isolé. Le festival Rock'N'Solex, à Rennes, le fait, et ça fonctionne bien (il y a une file d'attente, mais cette année un DJ se trouvait à proximité, donc tout le monde dansait en attendant son tour )