Voilà un an et demi que je vis à Paris, soit mon nouveau record depuis que je suis partie de chez mes parents. Avant ça, je m’installais chaque année dans une nouvelle ville, dont je tombais amoureuse sans faillir alors que je savais pertinemment que je n’étais que de passage, et qu’entre elle et moi, ça ne pourrait pas durer. Mais mon coeur est faible, et mon âme celle d’une éternelle expatriée.
Ne croyez pas pour autant que je crache sur Paris ! Si je m’y suis installée pour le travail, c’était aussi un choix de ma part, et malgré la foule quasi-omniprésente, la folie du loyer et la pollution aux particules qui aura un jour la peau de mes petits poumons… J’aime cette ville et son nombre infini de possibilités et de découvertes.
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Mais au-delà de l’individu éméché qui essaie de courir en évitant la pluie ou du petit musée planqué dans une impasse, mes vieux amours me tiraillent. Un jour, oh oui, un jour, je pourrai travailler d’où je veux.
Et alors je poserai mes valises dans au moins une de ces villes ou un de ces pays.
Londres, cet amour inattendu
Quand j’ai décidé d’envoyer valser tous mes plans d’avenir inexistants et de me prendre une grosse année sabbatique, mon dévolu s’est posé sur Londres. D’une, parce que j’allais enseigner le français au Royaume-Uni, et que ça réduisait quand même pas mal le choix. Et de deux, parce que j’avais déjà parcouru une bonne partie de l’Angleterre, sauf Londres, et que ça me frustrait un brin.
Je partais donc dans l’idée de me donner un an pour découvrir la capitale d’humide Albion et ses alentours, avant de passer à autre chose, parce qu’étant plus attachée au calme de la campagne qu’à la frénésie d’une grande ville… Je ne pensais pas accrocher plus que ça à la mégalopole.
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ÉVIDEMMENT, lectorat averti que tu es, tu t’en doutes : je suis tombée complètement amoureuse de Londres. C’est un amour qui ne s’explique pas, ou alors en bafouillant et en déclamant des vers dans la rue, comme inspiré-e par le fantôme de Shakespeare qui arpenta jadis ces ruelles sombres, et imbibé-e par trois pintes consécutives au pub du coin.
Londres, ce n’est pas qu’une ville, c’est un monde. Un vaste monde. Que l’on ait envie de voir des gens, de faire la fête, de découvrir des spectacles ou au contraire de s’isoler, on est facilement à quelques arrêts de métro du premier théâtre ou du grand parc aux allures de forêts. Habité d’écureuils sauvages, qui plus est : je vous raconte pas l’aventure au quotidien.
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Et puis Londres, c’est une ville historique et une histoire différente à chaque coin de rue. C’est une atmosphère particulière. Et malgré l’humidité quasi-constante et le coût de la vie, la sudiste en moi n’aspire qu’à redevenir une londoner. Parce que c’est aussi un peu la classe !
Ma cabane au Canada
Inversement, je fantasme sur le Canada sans y avoir encore mis les pieds. Tout à fait, je suis d’une logique rare : je rêve de m’installer un jour dans un pays que je n’ai même pas encore visité alors qu’il m’a fait fantasmer pendant toute mon enfance. Peut-être que j’ai peur d’être déçue le jour où j’irai vraiment. Ou que je préfère avoir vraiment le temps de tout voir — ce qui est à peine illusoire…
Toujours est-il que ce vieux fantasme est tenace. Si j’ai une certaine affection (voire une affection certaine) pour quelques grandes villes, je garde une préférence pour la montagne et le calme. Vivre dans un chalet isolé et loin de tout voisin incapable de regarder un match de foot sans se changer en monstre ne me déplairait pas !
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N’y étant jamais allée, il est clair que j’ai une image très idéalisée du Canada, surtout qu’il n’y a peut-être pas que là-bas qu’on peut trouver des chalets perdus au milieu d’une forêt couleur de feu quand vient l’automne. Et puis le Canada, c’est vaste.
Mais c’est un rêve de gamine, vous ne pouvez pas comprendre. Or je crois bien que je ne pourrai jamais découvrir le Canada autrement qu’en m’y installant pour au moins un an. Quelques semaines de vacances, c’est non seulement illusoire, mais ça ne me donnerait pas le temps de vérifier si j’ai ce qu’il faut pour survivre à un hiver canadien. Rapport que j’ai besoin d’un peu de chaleur pour vivre.
Sweet Melbourne
Oui, voilà, c’est bon, j’arrête de rêver sur des photos de cartes postales, et je reviens à ce que je connais un minimum. Melbourne, Victoria, Australie. Mon coup de coeur 2015 qui a l’avantage de combler un gros manque dans mes choix précédents : il y fait souvent beau et chaud.
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Un peu comme Londres, je ne m’attendais pas à autant aimer cette ville lorsque je l’ai mise sur mon planning de découverte de l’Australie. Je pensais accrocher davantage à l’emblématique Sydney, ou à la chaude et tropicale Brisbane.
Et ce n’était pas super bien parti. La première chose que j’ai découvert à propos de Melbourne, c’est sa propension aux écarts de température assez dantesques. Et laissez-moi vous dire que passer d’une belle journée à suer en short sous 35°C, pour se précipiter sur ses pulls à la tombée de la nuit lorsque vingt degrés disparaissent subitement, ÇA PIQUE.
Mais très vite, j’ai trouvé que ce petit détail ajoutait à son charme. En marchant à l’ombre des longues allées boisées, peut-être, tandis que des musiciens se produisaient à chaque coin de rue, et que les gens s’arrêtaient vraiment pour les écouter. Ou en me mêlant à la frénésie culturelle et artistique de la ville. Voire en m’arrêtant tout simplement pour boire un verre avec de parfaits inconnus…
Bref. Pour sa douceur de vivre, oasis perdue au milieu de ce vaste pays hostile qu’est l’Australie, Melbourne a désormais sa place dans mon coeur d’éternelle expat’. Et d’accord, c’est loin de ma famille et la plupart de mes ami-e-s… mais c’est aussi à deux pas de la Nouvelle-Zélande et de la Tasmanie. Ça se réfléchit, non ?
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Et toi, dans quel(s) endroits tu aimerais vivre ?
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Les Commentaires
Étant une madz expatriée depuis 7 ans à Montréal, je peux te dire que l'hiver est certes froid (et surtout long... ;-) ), mais l'été est hyper chaud, humide et on voudrait qu'il dure toujours. Genre 35°C humidité 90%, on en redemande
Et en plus, OK il y a ma cabane au Canada au bord du lac, mais il y a une vraie effervescence à Montréal, avec plein de festivals, de la bonne bouffe et surtout une diversité hallucinante (nationalités, genres, cultures, etc.) tout pour plaire et en faire une ville rêvée pour vivre Des fois, j'ai un peu l'impression d'être chez les bisounours, tu peux te balader tranquille dans la rue :
- en jupe / mini short sans te faire siffler / alpaguer / etc.
- te balader dans la rue avec ta copinE / femme sans te faire siffler / alpaguer / insulter, etc.
Montréal = ma vie ville d'adoption = le rêve