Les gens aiment ce qui croustille. C’est un truc que j’ai remarqué, notamment grâce aux pubs pour céréales et barres chocolatées : si vous remarquez bien, l’argument choc est toujours « crounch crounch ». Moi, ça me laisse de marbre.
Eh bien oui, moi, je suis dans l’autre team. Parce que j’ai une âme de gentille. Promis, vous allez bientôt comprendre.
Ce que j’aime manger
J’aime que ça fonde, que ça s’étale, que ça valse dans la bouche
Bref, j’aime que ça fonde, que ça s’étale, que ça valse dans la bouche. J’aime pas les accrocs et les trucs qui se coincent dans les dents.
La violence de l’Homme
Et ça prouve que je suis une gentille et pas vous, les croustilleurs (qui a dit « mauvaise foi » ?). Parce que voilà : ce dont le monde ne se rend pas compte, et que j’ai soigneusement conclu après moultes expérimentations et observations, c’est qu’aimer ce qui croustille révèle la véritable nature de l’Homme : un destructeur par essence ! Quand ça croustille, c’est que ça se brise en mille morceaux, que la structure de l’aliment mâchouillé se défait, et que quelque chose cède à la puissance de nos mâchoires. Et nous en sommes la cause.
Nous sommes le marteau, le bulldozer, la bombe atomique ! Et nous écrasons soigneusement ce qui nous est inférieur, nous pulvérisons la faiblesse, nous effaçons l’essence même de l’aliment.
L’Homme est un destructeur par essence
Le plus beau, c’est quand vous êtes enfin capable d’apprécier pleinement la nourriture qui coule délicatement dans votre bouche, qui fond sur la langue, qui s’harmonise pleinement avec votre palais : vous êtes alors en phase avec la nature.
Rejoignez-moi ! On peut former un club ! On peut créer une association ! Plus rien ne nous arrêtera, on créera l’État des mangeurs de nourriture fondante ! PRIONS POUR LES ALIMENTS FONDUS !
Cordialement, la prêtresse du dégoulinant, du fondant, et du ramolli (sauf les chips : il faut savoir pécher de temps à autre).
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