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The End of the F***ing World saison 2, et ses ados qui me ressemblent

The End of The F***ing World saison 2 est sortie sur Netflix. Kalindi t’expose son avis sur les personnages paumés qui ont fait le succès du programme.

J’ai eu mon bac il y a dix ans tout pile.

Dix ans, ça n’est pas tant que ça à l’échelle d’une vie en Europe, où l’espérance de vie est de 76,7 ans, et pourtant ça me semble être une éternité.

Mes souvenirs du bac

Le bac, j’ai l’impression de l’avoir passé dans une autre vie.

Je me souviens quand même d’avoir peu dormi la veille, bachoté avant l’épreuve d’Histoire, et globalement beaucoup procrastiné.

Je me rappelle aussi avoir retourné la feuille qui contenait le sujet de philosophie avec rapidité, et d’avoir lu la consigne plusieurs fois avant de la comprendre et de noircir 10 feuilles de brouillon.

Voilà, j’ai quelques réminiscences de mon bac, mais brumeuses et surtout si peu agréables que mon cerveau a bien fait son tri, en rejetant les ¾ de cette période !

Je me souviens mieux des vacances qui ont suivi les résultats des examens, passées au bord d’un lac dans le Sud à draguer des plagistes absolument pas réceptifs.

Ça, j’en ai une vision nette.

La violence de l’adolescence

Et si je fais un gros effort, je me rappelle aussi à quel point j’étais une ado mal dans sa peau.

C’est sûrement un euphémisme d’ailleurs, car je connais peu d’individus qui ont traversé le collège et le lycée en se sentant bien dans leurs baskets, même griffées Nike !

Si je trifouille mon cerveau, je peux même me rappeler de quelques instants de mon adolescence où je me demandais vraiment ce que je foutais là, entourée de gens qui se roulaient des pelles et riaient ultra fort quand moi j’étais invisible…

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Bien sûr, avec le temps les choses se sont arrangées.

Le lycée a été moins pénible que le collège, j’ai commencé à m’affirmer davantage, à me faire plus d’amis et à mettre de côté mes a priori sur les autres ados que jusqu’alors j’avais considéré comme « des gros cons moches et illettrés ».

Les séries sur les ados, souvent édulcorées

En vrai, j’ai détesté être une enfant et une ado.

J’ai l’impression que ma vie a commencé le jour où j’ai soufflé mes 18 bougies, où je suis partie à l’étranger, où je suis tombée amoureuse, où j’ai cessé de rendre des comptes et où j’ai pu faire mes propres choix.

Du coup, je ne regarde que peu de fictions pour adolescents sur les adolescents car je ne reconnais pas la moi de 17 ans dans les personnages proposés.

Les Riverdale et autres Elite, dans lesquels les héros arborent des physiques de magazines, sont populaires, grandes gueules et résolvent des meurtres… ça ne me parle pas vraiment.

J’ai longtemps attendu qu’un show souligne les angoisses qu’on a quand on est plus vraiment un môme et pas encore un adulte qui paie ses factures EDF. En vain.

Et puis il y a deux ans, Netflix a sorti The End of the F***ing World, inspiré d’un roman graphique éponyme de Charles Forsman, et étonnamment, quelque chose a résonné en moi.

The End of the F***ing World, de quoi ça parle déjà ?

https://www.youtube.com/watch?v=8XvFO83LXBE

La première saison du programme introduisait deux héros atypiques : James, 17 ans, certain d’être un psychopathe, du genre qui plonge sa main dans une friteuse pour ressentir quelque chose.

Son grand projet de vie ? Buter quelqu’un.

Au lycée il rencontre le deuxième personnage central de la série : Alyssa, une jeune femme rebelle et désagréable

que James trouve très intéressante… à tuer justement !

Les deux ados embarquent alors dans un road trip à la Bonnie and Clyde.

Finalement, ils butent un mec, partent en cavale, James se fait tirer dessus, et c’est la fin de la saison 1.

Dans la saison 2, un autre personnage fait son apparition. Il s’agit de Bonnie, une jeune femme fragile psychologiquement qui était amoureuse de l’homme qu’ont tué James et Alyssa.

Bonnie fait tout pour s’immiscer dans la vie des deux ados perturbés afin de venger son amour perdu…

The End of the F***ing World 2, des ados réalistes

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Si au début de la première saison, James est présenté comme un jeune homme dérangé, son personnage évolue rapidement pour devenir emphatique et compréhensif.

Alyssa, quant à elle, n’est jamais vraiment constante et n’évolue pas de manière graduelle. Elle est davantage mue par son impulsivité, sa quête de bouleversements, de bout en bout des deux saisons.

Ce duo, bien qu’il soit empêtré dans une intrigue abracadabrantesque et peu réaliste, ne sonne faux à aucun moment.

Bien au contraire.

D’après moi, cette série est la première sur Netflix (avec 13 Reasons Why) à montrer la vraie face des ados. La face abîmée, paumée, fatiguée et colérique.

The End of the F***ing World, métaphore de l’adolescence

Le road trip dans lequel s’engagent Alyssa et James, je le vois une métaphore très honnête du parcours scolaire.

C’est-à-dire une séquence de vie semée d’embûches, de coups durs, de déceptions, de trahisons, de questionnements, de bêtises, d’expériences et d’épiphanies.

Être ado, dans mes souvenirs, c’est ultra-violent.

The End of the F***ing World, à l’image de l’adolescence, comporte des instants brutaux, toujours contrebalancés, bien sûr, par un humour british opportun et bien timé.

Perso, il y a dix ans, j’étais un peu comme Alyssa : toujours en colère et insolente. J’étais d’ailleurs aussi un peu comme James : timide et timorée. 

Les deux personnages sont les deux faces d’une même pièce, les rouages complémentaires d’une seule machine.

Si leurs traits de caractère sont poussés à l’extrême pour les besoins d’un show qui se doit d’être le plus divertissant possible, ils sont finalement assez en accord avec ceux que je possédais moi-même à leur âge.

En cela, à l’inverse de ce que j’ai pu lire de ci de là dans les médias, je ne pense pas que James et Alyssa soient des ados marginaux.

Car beaucoup de gens de leurs âges partagent, sinon leur mode de vie, en tout cas leurs incertitudes.

The End of the F***ing World, la loi des séries

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« Un malheur n’arrive jamais seul. »

Tu as sans doute déjà lu ou entendu cette théorie, qui veut que quand il t’arrive une merde, il t’en arrive dix. En gros, l’univers a décidé que t’allais en chier !

La loi des séries s’acharne justement sur James et Alyssa, d’autant plus dans cette saison 2 où les héros cumulent les emmerdes et les faux pas.

Et franchement, j’adore ça.

La série n’épargne pas ses personnages et au contraire les met sans cesse à l’épreuve.

Et quelles épreuves ! Un deuil, une rencontre avec une criminelle, un mariage sans amour, un divorce, un taff miteux, et j’en passe.

Mais à chaque fois qu’ils surmontent un obstacle, James et Alyssa grandissent un peu plus, marchent davantage vers une connaissance d’eux-mêmes plus complète.

Bref, The End of the F***ing World est l’exemple même du récit d’initiation réussi, qui voit ses héros n’être vraiment pas les mêmes à la fin de l’intrigue qu’au début.

À travers des aventures rocambolesques, ils apprennent à essuyer les coups, à calmer leurs tempêtes internes ou à les embrasser.

Du coup, même si l’argument de base de cette seconde saison est un peu bancal, ce n’est pas ce que je retiendrai du programme.

Mon cerveau chassera, comme il a chassé le bac, les points négatifs (rares) de la série pour n’en conserver qu’un beau souvenir.

Parce qu’il était temps de montrer des ados abîmés, paumés, amoureux, dépressifs, mythomanes, désagréables et cyniques dans UNE COMÉDIE !

Alors si tu n’as pas encore regardé cette deuxième saison, douce lectrice, je te conseille mille fois de t’y mettre dès ce soir.

Peut-être que toi aussi tu retrouveras un petit bout de toi dans Alyssa ou dans James…

À lire aussi : Scandale, retour sur le scandale sexuel de Fox News dans un nouveau trailer


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Les Commentaires

1
Avatar de Kaylie
13 novembre 2019 à 13h11
Kaylie
Perso je ne me suis pas du tout reconnue dans James et Alyssa, ayant été une ado tout sauf rebelle. Mais ça ne m'a pas empêchée d'adorer cette série et de la recommander à tout le monde !
James et Alyssa sont non seulement des personnages très creusés et très fucked-up comme j'adore en voir, mais en plus ils servent de véritable caisse de résonance aux failles de la société dans laquelle nous vivons. Ce n'est pas seulement une histoire d'ados paumés, c'est aussi une histoire de l'échec total des adultes, tous plus faibles et égoïstes les uns que les autres. Ça met le doigt juste là où ça fait mal...
Cet aspect est nettement moins présent dans la saison 2, ce que j'ai regretté. Cela dit, la saison 2 a le mérite de montrer les conséquences des traumas de la saison 1, ainsi qu'une vraie évolution des personnages, notamment d'Alyssa. Du coup elle est très différente mais a quand même son intérêt.

Ajoutons que l'immense mérite de la série, c'est aussi comment elle traite ses personnages. Certes, c'est une comédie, mais on ne rit jamais de la bizarrerie ou de la marginalité des personnages principaux, qui sont vraiment pris au sérieux et respectés par la narration. Il en va de même pour les personnages secondaires quand ils s'écartent du modèle "classique" : être une femme, être une policière noire, être homo, tout ceci est montré comme parfaitement normal et c'est un vrai plaisir. Je préfère largement ce féminisme-là à celui d'autres séries qui blindent les punchlines contre le patriarcat mais où c'est quand même les hommes les chefs parce qu'il faut pas déconner (oui La Casa de Papel saison 3, c'est à toi que je pense !)
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