Cette fois-ci c’est la der des der des Fashion Weeks et pas n’importe laquelle puisque c’est celle de notre belle capitale Paris. C’est souvent le bouquet final du feu d’artifice, le mascarpone du tiramisu, la chantilly sur les fraises, les rillettes sur la tartine. Je vous donne un petit avant goût ? Parmi ceux qui ont foulé les podiums de Paris cette semaine : Chanel, Jean Paul Gaultier, Louis Vuitton, Jean Charles de Castelbajac, Alexander Mc Queen, Miu Miu et Christian Dior. Retour sur les grandes tendances !
Serre-Tailles
La taille étranglée n’est certes pas chose nouvelle dans la mode mais elle s’était fait un peu oublier ces derniers temps. Elle revient sous forme d’énormes serre-tailles à mi-chemin entre l’accessoire fétichiste et le Obi japonisant. Vu chez Giles à Londres, on le retrouve surtout chez Vuitton en large pièce vernie, chez McQueen en version strappée et cuir blanc et chez Jean-Charles de Castelbajac en version strappée noire.
Transparence
Préparez-vous à la jouer Lady Gaga cet hiver puisque pantalons, jupes longues, blouses et chemisiers jouent tous la transparence. Chez McQueen on reste soft puisque seules les manches longues en voile noir d’une robe le sont, chez Louis Vuitton ce sont des blouses relativement structurées et rigides qui sont prises dans les fameux serre-tailles. Chez Chanel la transparence se manifestait sous forme de découpes au laser dans du cuir sur des corsets ou des combinaisons.
Épaules exagérées
Une tendance dont je ne me lasserai jamais — ça doit être mon côté clown qui parle pour moi : les énormes épaules éxagérées et très structurées.
On les trouve chez Louis Vuitton sous forme de manches gigots qui feraient presque paraître les vêtements trop grands et mal coupés, les mannequins ayant l’air mal à l’aise et engoncés dans des vestes ultra amidonnées.
Chez Miu Miu aussi, la couture d’épaule est déplacée largement après l’épaule, ce qui créé des épaules carrées ultra-structurées. Enfin chez Jean Charles de Castelbajac d’énormes épaules en taffetas de satin viennent se poser par-dessus un manteau bleu céladon.
Le look Mamie d’après-guerre
On en avait déjà parlé, cela semble se confirmer, la mode fait la part belle aux vieux. Chez Gaultier les mannequins défilaient coiffées d’une perruque crépée grise, attifées de cabas à roulettes et de Méphisto. Chez Louis Vuitton on regarde les anciens avec un oeil plus nostalgique en reprenant la mode d’après guerre : petites robes à imprimés, cols claudines, gants et sacoche.
Les tendances déjà présentes dans les autres villes
Le orange encore et toujours (Miu Miu), les cols de chemises blancs (Miu Miu), la longueur genoux (Gaultier, JCDC, Miu Miu), l’imprimé dalmatiens (JCDC), le col claudine (Louis Vuitton), le bleu canard (Louis Vuitton), mix des codes hommes/femmes (Chanel), la fourrure sur des parties de vêtements (Alexander Mc Queen, Louis Vuitton).
Les tendances qu’on ne retrouve que sur un défilé
Les découpes laser dans du cuir de chez Chanel, l’hideux pantalon culotte de cheval de chez Vuitton, les képis de chez Vuitton, la veste de dame en tweed superposée par-dessus une veste de costume d’homme chez Chanel.
Les moments forts
Valérie Lemercier qui ouvre et ferme le défilé Gaultier avec une énorme coiffure bouffante et des airs de Jackie Kennedy, Kate Moss qui défile une clope au bec chez Louis Vuitton, Lady Gaga qui copule avec les colonnes du décor et fait la danse des sept voiles chez Thierry Mugler… et bien sûr le défilé Christian Dior sans John Galliano.
Le défilé Dior sans Galliano
Le défilé qu’on attendait tous avec appréhension et curiosité en cette dernière semaine de Fashion Week , c’était évidemment le défilé Dior. Depuis que John Galliano, le designer star de la maison a eu la très mauvaise idée de… faire la une des journaux et s’est fait virer illico presto à une semaine du défilé, tout le monde se demandait ce qu’il allait advenir du fameux show.
On a entendu différents sons de cloche depuis une semaine : « va-t-il avoir lieu ? », « J’ai entendu dire que c’était annulé « , « non ils vont juste faire une présentation showroom », « on m’a dit que les rédactrices mode avaient décidé de boycotter le défilé »…
Pourtant vendredi le défilé a bel et bien eu lieu parce que après tout, comme dirait Freddy « THE SHOW MUST GO ON ». Juste avant que les mannequins ne déboulent sur le catwalk, le PDG de la maison Dior, Sidney Toledano, est apparu sur scène pour faire un discours solennel où il a condamné les propos « intolérables » du designer, soulignant le travail colossal de ceux de l’ombre : les petites mains de l’atelier Dior. Toledano a tenu à préciser que la soeur de Christian Dior avait elle-même été déportée à Buchenwald… you really scored, Johnny.
Les pro et les anti Galliano
Les réactions ne se sont pas fait attendre, scindant le monde de la mode en deux parties. Karl Lagerfeld par exemple s’est dit furieux contre son petit camarade pour l’image que celui ci donne des gens de la mode » je suis furieux si vous voulez le savoir, furieux que cela ait pu arriver (…) l’image a fait le tour du monde, c’est une image affreuse de la mode qui laisserait penser que les couturiers et l’ensemble de la mode ressemblent à ça ».
Natalia Vodianova, l’une des seules célébrités présentes lors du défilé était quant à elle plus indulgente à l’égard du couturier britannique : » John est sous l’influence d’une maladie contre laquelle il se trouve impuissant, l’acool fait faire des choses monstrueuses aux gens ». A moins que la picole les désinhibe ?
Les modèles affichant d’habitude une attitude ultra glamour et provocante pour les défilés de la maison ont cette fois-ci défilé le visage fermé sans une once de l’extravagance baroque auquel Dior nous avait habituée. Au moment tant attendu du fameux final théâtral du couturier, toute l’équipe d’ouvrières et d’ouvriers est apparue en blouse blanche pour saluer le public. Emotion.
Désormais, la question qui est sur toutes les lèvres : « qui va succéder au roi Galliano, après 15 ans de collaboration avec Dior ? » Il se murmure déjà le nom de Stephano Pilatti, actuel directeur artistique de Yves Saint Laurent. Affaire à suivre…
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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