Cet article a été écrit à quatre mains avec Miquette
Aujourd’hui, c’était le coup d’envoi du baccalauréat 2015 avec, comme à l’accoutumée, l’épreuve de philosophie. Chaque année, les sujets sont décortiqués dans les médias, et on a eu envie, Miquette et moi, de nous prêter à l’exercice, plusieurs années après avoir arrêté la philosophie. Et aussi parce qu’on aurait bien voulu troller comme ça le jour du bac, mais on a pas pu, donc on en profite un peu.
Bon.
Bah c’est pas gagné.
Mais on espère que ça te détendra, ou te fera relativiser sur ton impression d’avoir échoué (nous, on est sûres que t’as tout déchiré).
À l’heure où nous avons écrit l’article, nous n’avions pas encore les sujets des épreuves de philosophie des baccalauréats STI2D, ST2S, STD2A, STL ou STMG. Viens les partager avec nous dans les commentaires !
Les sujets du bac S
« Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens ? »
Oui, bien sûr, elle a toujours un sens sauf si tu la mets à l’envers, alors elle n’a pas tellement de sens. Du coup la question est : est-ce que l’envers est un sens ?
Ou alors vous parlez du sens genre les 5 sens, comme les quatre couleurs primaires mais en sens, du genre l’ouïe, l’odorat ou le goût, et alors je sais pas si l’art a un goût j’ai pas trop envie de lécher les oeuvres je crois qu’on n’a pas le droit de toute façon.
En plus on leur demanderait leur avis, aux oeuvres, et on voit bien dans Toy Story que les jouets ont une âme, donc si ça se trouve les oeuvres d’art elles ont une âme aussi et ça s’ferait trop pas de les laisser si elles sont pas d’accord.
« La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ? »
D’un premier abord, il serait aisé de tirer des conclusion hâtives et de dire que « les hommes politiques nous mentent » et qu’évidemment la transparence n’est pas le premier allié du pouvoir. Toutefois, d’un point de vue supra-politique, il est de notre devoir de prendre du recul et de traiter la question d’un point de vue sociétal.
Comme tout ethnologue qui se respecte, j’ai mené ma petite étude de mon coté me basant sur un échantillon représentatif de la société contemporaine, fondant mon raisonnement sur une expérience intitulé Les Anges de la Téléréalité à Mycosos. Rapidement, j’ai pu constater que l’exercice du pouvoir politique nécessitait une certaine franchise. En effet, Amélie, leader du mouvement et du syndicat des mycosiennes, revendiquait quotidiennement « ne pas être hypocrite ».
Elle le cite elle même :
« Vous êtes tous des hypocrites dans cette maison, moi j’suis pas hypocrite. Si j’t’insulte c’est parce que moi chui franche ».
Menant par la suite une expérience d’échantillonage similaire, j’ai pu aisémement constater que cette même notion de franchise était récurrente comme en témoigne la vidéo ci-dessous :
En résumé, si d’un point de vue structurel la vérité ne semble pas être essentielle, d’un point de vue ethnométhologique elle est portée comme un étendard.
Pour conclure, je vous laisse avec une citation signée Capucine Anav.
Le commentaire de texte portait sur un extrait de Cicéron.
Les sujets du bac ES
« La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? »
J’sais pas à qui elle appartient, la société : peut-être est-ce à toi, peut-être est-ce à moi,
peut-être est-ce à tous ceux qui le veulent, plus lui, plus elle, et tous ceux qui sont seuls. Seuls, oui, j’insiste, en opposition à celui qui n’a jamais été seul au moins une fois dans sa vie, qui allait aux toilettes avec au moins une personne et j’sais pas, moi je trouve ça un peu moyen en terme d’intimité, même si, après tout, chacun vit sa vie comme il veut. En outre, Marc Drouin le souligne très justement : « des fois je vis des hauts, des fois je vis des bas, mais souvent, je vis ma vinaigrette ».
En revanche, nous serons d’accord pour dire que la vinaigrette se consomme plutôt au déjeuner ou au dîner, et moins souvent le matin. Nous conviendrons bien évidemment qu’il nous est communément rappelé que la journée appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Ainsi nous pouvons en conclure que la conscience de l’individu appartient à ceux qui ont le cran de manger de la vinaigrette le matin. N’est-ce pas discriminant pour qui a des aigreurs d’estomac ? #Pavé #Mare
« L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ? »
À titre personnel, j’ai tendance à penser qu’il y a deux poids, deux mesures. Par exemple, Garou est ce qu’on appelle un artiste compréhensible. Ses paroles sont en sujet, verbe, complément, avec quelques métaphores sportives dans ses clips, aidant à la compréhension finale de l’ensemble.
En revanche, samedi dernier, j’ai tenté d’exprimer mon amour à ma moitié en m’exerçant à la danse contemporaine, puisqu’il est communément admis que le langage du corps exprime mieux les émotions que les mots. Il semblerait que mon art était crypté, car il a pensé que j’avais trop bu. Pourtant, c’était gratuit.
Ce qui n’est en revanche pas gratuit, ce sont les musées, expositions et autres concerts. Pour revenir à Garou, un jour, je suis allée à un de ses concerts. J’ai tout compris à ce qu’il disait, mais il ne m’a pas donné quelque chose à comprendre puisque j’ai payé ma place.
N’est-ce pas la preuve que l’artiste donne surtout à comprendre que la société n’est qu’une immondice consumériste ? Soit.
En conclusion, nous pouvons considérer que l’artiste donne à comprendre principalement le soir de la fête de la musique s’il se produit en concert gratuit (référence dans l’air du temps, TMTC), ou de la nuit des musées ou si t’as moins de 25 ans et que tu payes pas l’accès à certaines institutions culturelles.
Le commentaire de texte porte sur un extrait de Spinoza.
Les sujets du bac L
« Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? »
Très sincèrement je pense être la plus respectueuse possible au quotidien. En revanche, je ne comprends pas cette histoire de devoir de dernière minute.
J’avais bien noté le TD de SVT pour la semaine prochaine, les verbes irréguliers d’anglais, les exos de maths mais je vois pas ce que c’est ce « devoir moral ».
Prenons la questions à l’envers : personnellement je trouve ça irrespectueux de nous coller un « devoir moral » de dernière minute, sorti de nulle part, et pourtant je suis bien un être vivant. On a jamais eu de court de moralité à ce que je sache, alors nous coller ça le jour du bac, je trouve ça honteux.
Je ne me laisserai pas faire et compte contacter le rectorat de ce pas. À bon entendeur.
Surtout que la morale j’croyais que c’était une marque de moutarde mdr
« Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? »
Premièrement et de façon primesautière à ma réponse à la question, j’aimerais définir ce qu’on peut entendre par « passé ». Mon passé se résume ainsi à une enfance à la campagne, quelques cuites, la fois où j’ai déféqué dans mon slip en grande section et que les institutrice me sont tombées dessus en disant qu’en grande section on est une grande fille qui ne défèque pas dans son slip, une première fois ratée, une multitude de râteaux et une longue période où mon plus gros souci était de ne pas savoir comment mettre un tampon (je confondais mon méat urinaire et mon vagin, si vous voulez tout savoir).
Une liste non exhaustive et dans le désordre.
En ce sens, je ne suis pas certaine que je suis ce que mon passé a fait de moi, mais une chose est sûre : je crois que je préfèrerais pas.
Amélie, pas hypocrite.
Le commentaire de texte portait sur un extrait de Tocqueville.
Alors, t’as passé le bac aujourd’hui ? Comment s’est passé ton épreuve de philosophie ? Viens nous raconter ça dans les commentaires !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
et t'inquiète nous aussi dans la salle c'était le fou-rire nerveux, même nos surveillants tiraient une drôle de tronche