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Stronger together, le projet photo pour la sororité et la diversité qui fait du bien

Emma Boonne a 24 ans, elle est photographe professionnelle à Paris, et créatrice de Stronger Together, un projet photo qui célèbre la sororité et la diversité.

Mon projet photo Stronger Together a pour mots d’ordre la sororité, la diversité et la représentation des femmes de tous corps, horizons et toutes histoires de vie.

Chaque femme devrait pouvoir s’identifier à des « modèles », chacune y a sa place, et il est temps de normaliser ce que l’industrie appelle nos « imperfections ».

J’ai donc photographié des femmes toutes différentes, ensemble, ainsi que des portraits individuels avec des témoignages personnels de leur rapport à leur corps.

Je veux que tous les corps soient représentés dans leur beauté

L’idée de ce projet m’est venue assez naturellement, à force de longues discussions avec les femmes qui m’entourent, celles que je rencontrais pour des séances et mon quotidien en photographie.

Après des années dans l’industrie de la photographie, je me suis très vite rendu compte du manque réel d’authenticité dans les photos qui nous sont montrées dans les médias, publicité, etc.

Nous sommes dans un besoin urgent d’évolution sur ce point-là, il y a un énorme manque de diversité des corps et des représentations.

J’étais frustrée de ne travailler qu’avec le même type de femmes parce que la société avait décidé que celles-ci étaient jolies (et mon œil s’était aussi habitué à juger qui était belle ou non, selon les codes dans lesquels nous sommes baignés).

J’ai toujours été profondément agacée par cette humiliation que font subir les agences de mannequins à énormément de femmes ; que ce soit en les refusant pour 2cm de hauteur, ou 10cm « en trop » de tour de ventre.

Il est temps que les choses changent réellement. Je veux que toutes les femmes et les jeunes filles se sentent belles, fortes et surtout représentées.

Nous avons besoin de sororité, d’être unies et de montrer au monde que, oui, nous avons des choses à dire, oui, nous sommes toutes ok.

Peu importe notre peau, notre taille, poids, poils, cheveux, cicatrices, identification et nos capacités.

Il n’y a pas de limite.

À force de me sentir impuissante face à cette industrie et d’entendre tant de discours de femmes (même quand elles sont parfaites au regard des standards de beauté) mal dans leur relation avec leur corps, j’ai décidé d’apporter ma pierre à l’édifice.

Mon propre rapport à mon corps, et ce que ce projet a changé en moi

J’ai depuis le collège

un rapport compliqué avec mon corps ; j’ai très longtemps été (et je le suis encore aujourd’hui) en conflit avec ce que je voyais dans le miroir.

J’ai toujours pensé que je n’étais pas assez bien, pas assez féminine, pas assez jolie, pas assez mince, etc. J’ai toujours trouvé quelque chose à détester chez moi.

Quand ce n’était plus mes cuisses, c’était mon ventre, et ainsi de suite.

On parle souvent de l’industrie de la mode et de son hypocrisie qui nous crée des complexes, mais tout notre environnement peut être malsain.

On m’a souvent répété enfant que je devais « faire attention », que je devais manger moins ou ne pas manger telle ou telle chose, que je devais être moins « garçon ».

Tout ça par ma propre famille, parce que tout ceci est ancré dans la tête d’énormément de personnes.

Comment voulez-vous élever des personnes heureuses et en accord avec elles-mêmes, si vous leur faites avoir des problèmes avec leur image corporelle (suite à vos propres insécurités souvent) ?

Je ne les blâme plus car je sais que tout ça est la faute de cette société, mais les temps changent, et il faut faire attention et prendre conscience de nos mots.

Je ne pensais pas qu’en mettant en place ce projet cela changerait ma propre vision de moi-même.

Mais en passant des après-midi avec toutes ces femmes totalement différentes, en échangeant, en les voyant réunies avec une bienveillance incroyable, j’ai pris beaucoup de recul.

Nous avions toutes des insécurités, mais ensemble, elles n’étaient plus là.

J’apprends encore aujourd’hui à être plus douce avec moi-même.

L’acception de soi est un long chemin et un travail de tous les jours, mais j’ai réussi à prendre plus de distance et à aimer des choses que je ne pensais pas pouvoir aimer un jour.

Notre corps est notre maison, et il nous suivra toute notre vie, alors faire la paix avec est très important.

Participe au projet photo Stronger Together !

Mon projet est encore en cours, et ouvert à toutes les femmes (cis, trans et également aux personnes non-binaires).

Il suffit de m’envoyer un mail avec des photos de vous à l’adresse castingemmaboonne[at]gmail.com, en me parlant un peu de vous.

Je n’accepte pas d’hommes pour ce projet car j’estime que c’est un autre combat et je ne me sens, pour l’instant du moins, pas légitime à porter leur parole.

Je veux parler de ce que je connais, ce à quoi j’ai été confrontée en tant que femme, pour répondre à ces diktats misogynes, ces insultes et critiques que nous pouvons recevoir, peu importe l’endroit.

Je réalise aussi des séances personnalisées pour celles et ceux qui aimeraient réaliser des images d’elle et eux en toute bienveillance (repartir empouvoirés et fiers de leur individualité), mais qui ne se sentent pas prêtes à poser en groupe ou à être diffusées sur Internet.

Ces séances sont ouvertes à tout le monde, sur demande, via mon mail emmbnn[at]gmail.com.

Et pour plus d’informations sur le projet Stronger Together, rendez-vous sur le site Internet du projet !

À toi qui me lis, j’ai quelque chose à te dire !

Toi qui lis ceci, tu es ok.

Arrête de te comparer autant aux autres, désabonne-toi des comptes qui te font te sentir mal, suis des gens inspirants, connecte-toi à la nature, à toi-même, et fais des choses qui te font du bien.

Tu ne serais jamais si rude avec quelqu’un d’autre, alors arrête de l’être avec toi-même.

Prends du temps pour toi, acceptes les moments difficiles, tu es merveilleuse, alors apprends à t’aimer davantage !

Et merci aux femmes présentes sur mes photos : Aminata, Alix, Déborah, Elsa, Julia, Manon, Milaidy, Morgane, Sarah, Janet, Valentina, Fanny, Herenui, Ilana, Laura-Marine, Léa, Mailys, Maureen, Alexia, Laura, Marie, Naomi, Alex, Chloé, Alexandre, Constance, Delia, Elise, Janie, Justine, Pauline, Pauline, Prisca, Lohanna, Naomy.

À lire aussi : Parce que la « Parisienne » n’est pas qu’une jeune femme blanche et mince…


Les Commentaires

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Avatar de Banane Pouet
17 janvier 2020 à 06h01
Banane Pouet
Si on parle d'"habituer les genTes à voir" des corps différents, je comprends. Ça aide de diversifier les images mentales qu'on peut avoir de ce qu'est un corps.
C'est effectivement ce que je voulais dire mais tu l'as mieux exprimé.
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La société s'écrit au féminin