Depuis que Journal d’une RollerGrrrl a vu le jour, j’ai reçu un petit paquet de messages de fresh meats et d’aspirantes fresh meats, dont le contenu était plus ou moins similaire : qu’est ce qu’il faut faire/être pour bien débuter dans le roller derby ? Et comme j’ai ma petite expérience en tant que coach/recruteuse et que je me suis également posé la question dans mes jeunes années, je me suis dit qu’un petit post à ce propos pourrait en aider quelques-un-e-s : autant lier l’utile à l’agréable, comme on dit.
Tu viens de découvrir le roller derby (ou ça fait longtemps que tu connais et tu n’as encore jamais osé passer l’étape du recrutement) et tu te vois déjà sur tes patins, sur la piste, à casser des gueules en veux-tu en voilà ? Sauf que bon, avant d’en arriver là, il faut que tu prennes contact avec une ligue — parce que casser des gueules sans raison comme ça, ça tiens plus du hooliganisme que du roller derby.
Tu te demandes tout à fait normalement de quoi doit être composé une bonne recrue pour devenir fresh meat et comment mettre toutes tes chances de ton côté pour éblouir (ou pas) lors du recrutement ?
Voici donc un petit guide de survie à destination des fresh meats !
La prise de contact — Étape #1
Renseigne-toi tout d’abord sur les équipes pas loin de chez toi : il y en a sûrement une quelque part dans le coin, oui, même à Poitiers. Une fois que c’est fait, contacte la ligue via Facebook, mail, Twitter… bref, je ne vais pas t’apprendre les techniques modernes de communication.
Le mieux, c’est quand même de venir à un entraînement. Comme ça, pas de surprise : le roller derby, c’est pas vraiment comme dans Bliss ou comme dans Rollerball, vaut mieux être prévenu-e avant. Et puis montrer sa frimousse à la ligue en question, c’est toujours cool !
Les questions cruciales — Étape #2
Contacter une ligue c’est bien, mais pour faire quoi ? Pour connaître, par exemple…
- Les heures et jours d’entraînement
- Le coût de l’inscription et du matériel
- Les dates du prochain recrutement
- Le positionnement de la ligue (est-ce qu’elle existe juste pour le fun, ou est-ce une ligue avec des objectifs de matchs, de renommée ; est ce qu’elle recrute des débutant-e-s, etc.) : ça évite les mauvaises surprises.
La préparation au recrutement — Étape #3
Si la ligue te convient, nous voici arrivés à l’étape la plus importante (et traumatisante) de toute ta carrière dans le roller derby : le recrutement. Pour info, certaines ligues préfèrent recruter à dates plus ou moins fixes, comme par exemple une ou deux fois l’an (en septembre surtout), alors que d’autres intègrent volontiers des joueurs et joueuses tout au long de l’année.
Disons que ta ligue recrute dans un mois. C’est court et long en même temps, que faire pour bien te préparer ?
- Cas de figure #1 : tu sais déjà faire du roller ou du patin
Pas grand-chose du coup, à moins de t’habituer au patin à roulettes si ton truc c’est plus l’inline. Il y a quand même un petit temps d’adaptation et c’est toujours bien de l’anticiper pour éviter toute déconvenue !
- Cas de figure #2 : le roller, tu connais de loin, de dos, dans la nuit
Un seul truc à faire (et pas des moindres) : te sortir les doigts ! Dis-toi qu’il risque d’y avoir tout un tas d’autres personnes qui veulent être recrutées et que la sélection se fera surtout sur le niveau de patinage. Il n’y a donc pas beaucoup d’autres solutions autres que dénicher une paire de patins et s’entraîner à rouler jusqu’au jour J.
Il est mieux dans ce cas d’en trouver une pas chère, en occasion par exemple, car si finalement le patin ne te plaît pas ou si tu n’es pas recruté-e, ce sera beaucoup moins d’argent de perdu.
Bien évidemment, interdiction de rouler sans le minimum de protections : genoux, coudes, poignets et casque. Le mieux est de rouler le plus régulièrement possible sans faire des folies non plus : se stabiliser, rouler, tourner, freiner, marcher… La base, quoi.
Et si chute il y a, te relever tu devras ! Les chutes, c’est 90 % de l’apprentissage, faut le savoir et ne pas baisser les bras au moindre bleu sur ton fessier.
Le recrutement — Étape #4
Ça y est, c’est le jour J ! Tu te demandes à quelle sauce tu vas être mangé-e et l’idée d’être évaluée par tes futures coéquipier-e-s te met la boule au ventre ? Il n’y a aucune raison d’avoir peur, si tu t’es entraîné-e un minimum. Pour l’organisation de cette journée, tout dépend de la ligue mais généralement, un recrutement consiste en une série d’exercices de patinage de base, une présentation de l’équipe et une petite démo. Rien de très sorcier.
Il n’y a aucune sélection sur le physique, alors tu peux être grande, petite, fine, baraquée, musclée ou pas, ça ne change rien. Ça peut paraître bête de le préciser, mais on m’a souvent posé la question. Viens comme tu es, tant que tu es d’un naturel sportif !
- Que montrer lors du recrutement ? Tu as peur d’en faire trop ou pas assez ?
La qualité à mettre en avant par-dessus tout, c’est ta motivation. Si tu fais la gueule, si tu n’effectues pas les exercices qu’on te demande ou si tu souffles toutes les 30 secondes (c’est du vécu), crois-moi : ça va pas le faire. Le roller derby, c’est peut-être un sport « rock’n’roll », mais on attend de nos fresh meats qu’elles soient disciplinées, motivées et attentives.
Fais du mieux que tu peux et si une recruteuse vient te donner des conseils, écoute-les, applique-les et tout se passera bien. Relève-toi autant de fois que tu tombes. Même si tu n’as pas confiance en ton niveau de patinage, la persévérance paye, je te l’assure !
Pour résumer, les mots-clés pour un bon recrutement :
- Motivation
- Persévérance
- Attention
- Endurance
Maîtrise du pack Office
C’est pas très compliqué.
Les premiers entraînements — Étape #5
OUIIIII, tu as réussi et tu as reçu le Saint Graal : le mail qui te dit « bienvenuuuue dans notre ligue » !
Cool, super, félicitations, mais ce n’est que le début ! Tu recevras certainement tout un tas d’infos de la part de ta ligue pour t’équiper, mais si tu veux te renseigner, tu as entre autres Sckrpnch, Hawaii Surf et Queen Castagne.
Maintenant que tu es recrutée, tu vas devoir montrer tout ce dont tu es capable et prouver que tu mérites ta place au sein de la ligue. Pas de secret : si tu es assidue aux entraînements, 70% du travail est déjà fait. Enfin.. si tu es assidue ET motivée, je veux dire ! Parce que si tu viens mais que tu préfères le banc à la piste…
Tu viens, tu roules, tu es à 100% dans l’entraînement, tu ne te dévalorises pas (c’est le meilleur moyen pour se décourager) et surtout, tu n’hésites pas à poser des questions. C’est la formule du bonheur.
En plus de tout ça, l’implication au sein de ta ligue est indispensable. Il y a toujours besoin de bénévoles pour tout et n’importe quoi, et se montrer disponible est un gros plus ! Être volontaire, c’est plutôt cool. Penses-y !
Tu n’as pas été recrutée — Étape #5 bis
Ne baisse pas les bras ! Postule au prochain recrutement, ta persévérance finira bien par payer. Peut-être même qu’en attendant, une jolie place de NSO (Non Skating Official : arbitre sans patin) te sera réservée.
Continue de rouler régulièrement et le prochain recrutement sera le bon ! Pour moi, une personne qui revient après une taule est sûre à 99,99 % d’être prise.
Objectif minimum skills — Étape #6
Voici la dernière étape avant de prendre d’assaut le track !
Les minimum skills sont une série d’exercices pratiques et théoriques qui ont pour but de montrer qui est prêt-e ou non à jouer des matchs (scrimmages ou bouts). C’est avant tout une règle de sécurité : avoir ses MS, c’est la certitude que tu n’es pas un danger pour toi ni pour les autres.
Si cet examen est un objectif pour la majorité des fresh meats, il ne faut pas pour autant n’avoir que ça en tête. Parfois, quand ça veut pas, ça veut pas. J’en suis la preuve : je les ai foirés la première fois pour les réussir avec un sans faute (ou presque) la seconde !
Donc oui, les MS sont un passage obligé, mais se forcer alors qu’on ne se sent pas prête créera plus de blocages qu’autre chose. Mieux vaut prendre son temps pour tout comprendre et tout assimiler correctement. Beaucoup trop de filles (à mon sens) se mettent la pression à ce propos et en ratent leur passage. C’est dommage ! Il faut avant tout se laisser le temps d’être prête : le roller derby n’est pas un sport à prendre à la légère et nécessite pas mal de dépassement de soi !
En attendant la date fatidique des MS, il est important de bien réviser les règles (oui, TOUTES les pages) et ne pas hésiter à poser des questions à la moindre incompréhension (et il y en aura, promis). Elles sont beaucoup plus faciles à comprendre et retenir lorsqu’on les met en situation, alors direction les entraînements !
Pour terminer, voici mes conseils pour s’en sortir lors des premiers mois de roller derby :
- Boire beaucoup d’eau (surtout le jour de l’entraînement), gazeuse si possible : ça évite vachement les crampes et autres courbatures. En tout cas ça marche pour moi !
- Bien s’échauffer avant chaque entraînement et s’étirer à la fin (pas immédiatement après, mais une fois chez soi)
- Prendre des granules d’arnica en cas de grosse chute ou après les gros entraînements
- Manger léger avant un entrainement
- Aller courir (avec de bonnes chaussures) une fois par semaine pour rester en forme et améliorer son endurance
- Ne JAMAIS baisser les bras (ça m’est arrivé et j’ai perdu 100 points d’expérience à chaque fois)
- S’impliquer dans la ligue, autant du côté sportif qu’associatif
- Rouler dehors si le temps le permet : c’est la meilleure école de patinage du monde
- Ne pas oublier de garder du temps pour soi, en dehors du derby ! C’est important pour ton équilibre mental ainsi que celui de ton entourage.
L’étape d’après, c’est… ton premier match ! Eh, oui tu y es : ton objectif est atteint et tu peux dire adieu à la fresh meat que tu étais. Enjoy your derby life !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Ca y est, je me suis inscrite chez les Baywitch Project, l'équipe niçoise !
Je passe les MS dans deux semaines, et comme je suis arrivée il y a 10 jours seulement, ça va être tendu. Je suis plutôt à l'aise sur les patins mais il y a quand même une masse de choses à savoir faire (sans compter la partie théorique !).
Des conseils de celles qui les préparent aussi ?