Il semblerait bien que Rihanna commence à être une habituée des controverses*. Après la censure sur certaines chaînes télévisées de « Man Down », clip dans lequel elle abat un homme, et celle du clip S&M, accusé d’être « sexuellement explicite », RiRi essuie aujourd’hui les critiques de la part des associations anti-viol.
En effet, de nombreuses associations sont montées au créneau pour dénoncer la tentative d’esthétisation de la violence conjugale dans le clip « We Found Love ».
Ellen Kelly, la porte paroles de l’association britannique Rape Crisis Center, déclare ainsi : « La nouvelle vidéo de Rihanna est une honte. On y voit une femme sous l’emprise d’un homme dans des scènes similaires à des scènes de viol. »
Si Rihanna ne s’est pas encore exprimée sur le sujet, la réalisatrice du clip, Melina Matsoukas a d’ores et déjà tenu à défendre le bébé : « A la fin du clip il n’y a pas de violence domestique, on essaie juste de montrer le côté toxique d’une relation. De plus, on voit Rihanna partir : elle finit même par quitter cette relation
. »
Alors, We Found Love : apologie de l’autodestruction ou clip s’acquittant d’une leçon de morale ? La réponse se situe vraisemblablement au milieu : le dernier clip de Rihanna est à la fois une esthétisation trendy de l’inconscience, à une époque où le toxique rejoint tragiquement le beau (cf. Skins, qui n’a d’ailleurs rien inventé, puisqu’il y a eu les films de Larry Clark avant), sous couvert d’ultime mise en garde (à la fin du clip, Rihanna prend la porte et on est supposés comprendre « regarde, ce que j’ai vécu m’a fait souffrir, je prends donc la décision d’arrêter cette rafale de conneries »).
Mise en garde qui fonctionne à double-sens : Rihanna part, mais elle part après nous avoir vendu plusieurs longues minutes de sublimation des vices. On envie autant qu’on déplore ces comportements autodestructeurs (liés à la drogue, violence, sexe). Et c’est justement parce qu’ils sont déplorables qu’ils sont attirants.
Ce qu’on retient du clip, c’est, en toute logique, toute sa trame – pas les quelques secondes de fin, politiquement correctes car supposés dé-légitimer le reste. Reste à savoir si une vidéo comme celle-ci, interprétée par une artiste aussi mainstream que Rihanna doit effectivement tenir compte de l’âge de son fanorat et délivrer un message plus terre-à-terre (dans ce cas précis, en insistant par exemple plus littéralement sur le départ de Rihanna, par opposition aux images où la drogue est présentée comme une activité cool et récréative).
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