A première vue, poser cul nu devant un objectif n’est pas forcément l’instant le plus glorieux de sa vie. Triple mise au point sur ta cellulite ; l’oeil de l’appareil + les deux du bonhomme / de la bonne femme. Et pourtant c’est un de ces moments où il faut être le plus détendue possible de la fesse (à défaut de slip). Pour ça, il faut réussir l’épreuve du “je m’aime telle que je suis”. Difficile, mais pas insurmontable.
Dessine-moi un… cul.
Assumer son corps peut passer par différents processus. Moi, j’ai dessiné des gens à poil. Pendant mes études, les sections Mode avaient aussi droit à leurs cours de modèle vivant. A moi les fesses pendantes, à moi les bedons replets, les poitrines bancales et les zizis fripés !
Le manège aurait très vite pu tourner au Freak Show, mais non. Dessin = concentration et recherche de la perfection tracée ; tu vois ce léger granulé sur le haut de la cuisse, là ? Cette petite vaguelette que bien des filles exècrent ? Je la connais par coeur. Et mes yeux ont appris à l’aimer en même temps que mes mains la reproduisaient. Deux ans de cours de nu ça te change la perception d’un corps. Et ça te donne surtout toi aussi envie de t’assumer.
Belle toute nue
A partir de là, se faire flashouiller à oualpé est une des conclusions possibles pour se dire concrètement et enfin “je t’aime”. Ni prude, ni chaste, je m’en suis allée me dénuder.
Le grand jour est arrivé. Je suis toutes oreilles dressées, tétons pointés, cuissots aux aguets. L’amie qui m’a recommandé le photographe m’accompagne. Elle le connaît bien, plus facile de faire le lien. On décide de faire quelques photos de nous deux avant. Pendant deux heures, on défile dans plusieurs tenues différentes. Oui, habillées. Tu croyais pas que j’allais arriver et “hop hop hop tout le monde tout nu là-d’dans !”. Que nenni, le photographe m’avait conseillé de ramener quelques vêtements assez échancrés pour découvrir épaules et jambes, histoire de démarrer en douceur.
Preuve que la technique a fonctionné puisque lorsque je passe aux photos en mode solo, je ne m’aperçois quasiment pas de la transition habillée/nue – telle une effeuilleuse en mode ralenti. L’ambiance est détendue, entre deux-trois blagounettes potaches et un interlude café/croissant (rhabillée), j’enchaîne les poses.
D’ailleurs, la relation au photographe est un point-clé dans cette expérience. Si à un quelconque moment tu es trop gênée ou mal-à-l’aise n’hésite pas à le dire (le photographe ne va pas te forcer à te déshabiller si tu n’en as pas envie) voire à arrêter complètement si tu le sens encore moins.
La bave de la conque n’atteint pas la blanche Aphrodite
Évidemment, cette petite expérience revêt des côtés un peu moins glam. Déjà les poses. Des poses artistiques, donc pas forcément toujours adaptées à la position naturelle du corps. Et le mien en rejetait quelques-une en bloc. Au cours des 5 heures de pose totales, j’ai dû cumuler une bonne demi-douzaine de crampes. Et je passe bien sûr sur les orteils qui ne voulaient pas coller totalement au sol et mes fesses, en position assise jambes repliées, qui tendaient irrésistiblement vers le culbuto arrière.
Le principal EPICFAIL étant ailleurs : comme chacune le sait, le sexe féminin, au même titre que la bouche et sa salive, est une cavité qui sécrète des fluides. Là, tu devrais commencer à entrevoir où je veux en venir. Installée sur une estrade recouverte d’un papier recyclable (style papier de paperboard) et, me relevant d’une certaine position, assez délicate, j’ai eu la joie de constater que j’avais pu imprimer ma marque… What else ?
Et ces photos, alors ?
Au bout de quelques semaines, je découvre les premières photos et les sensations qui vont avec ; la gêne en premier, un vieux relent de pudeur mal placée, mais ça, c’est humain. Et puis finalement, ça se surmonte très vite; merde, c’est quand même moi cette peau blanche de dingue, cette chevelure de feu, whou ! Les photos sont “soublaïmes ma chérie”, et même si elles ne finiront jamais sur le bahut de papy-mamie, tu ressens forcément une p’tite pointe d’excitation en pensant qu’un(e) inconnu(e) les trouvent aussi belles (on ne pense pas pervers). Mon objectif est atteint ; je me trouve belle à poil. William Carnimolla, tu peux être fier de moi !
5 CONSEILS DE TATA pour poser nue sereinement
– Comment choisir ton photographe ? A défaut d’avoir le numéro de William, j’ai celui d’une pote qui elle, avait déjà tenté l’expérience. Elle m’a filé le contact de son photographe et un truc pas con, son portfolio en ligne. Ça m’a permis de me rendre compte direct de la qualité des clichés. Le quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît… ça t’évite déjà pas mal de déconvenues.
– Fais gaffe aux Claudy Faucan Comme je n’avais pas spécialement envie de débuter une carrière – sans aucun doute prometteuse – dans le porno, je laisse tomber les mille et unes charmantes petites annonces de l’Internet. Idem pour les post-it de la boulangère – le Claudy Faucan qui s’est trouvé un nouveau hobby le dimanche après-midi, non-merci.
http://www.youtube.com/watch?v=9g_JubyZHwE
– Tes questions aux photographes, tout de suite N’hésite pas à en poser un tas : ça dure combien de temps, quel maquillage, quelle coiffure, quelles poses, et nianiania… Tout ce sur quoi tu dois être rassurée. Mon photographe m’avait conseillé un maquillage léger (mascara + fond de teint, la base pour moi), mes cheveux à mon bon-vouloir et une après-midi entière à prévoir. Quant à la question cruciale de comment taper la pose, j’ai dû lui envoyer quelques photos de portrait et plain-pied pour qu’il puisse préparer des croquis schématiques avant la séance. Rien ne m’empêchait non plus de suggérer des idées. Ok, s’il me venait des bouffées délirantes de top model en plein shooting je savais au moins que je pourrais exprimer tout mon talent.
– La préparation pré-shooting La veille du jour J, on pointe sa check-list : poils ? Rasés. Poils pubiens ? Taillés. Ongles ? Limés (pas de vernis pour moi non, j’ai décidé). Ta peau hydratée et toi pouvez enfin aller vous coucher en toute sérénité, le lendemain tu as rendez-vous avec ton corps.
– Tes photos deviendront quoi ? N’hésite pas à lui demander. De mon côté, j’ai un espace privé sur internet où le photographe met à ma disposition chaque nouvelle photo. Et dans tous les cas, il me demande TOUJOURS mon avis avant de publier un portrait sur son site public. Il ne mettra jamais un cliché en ligne sans mon autorisation, c’est pourquoi la relation de confiance avec ton photographe est très importante.
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Les Commentaires
(déjà j'ai un réel complexe par rapport à mon corps je pense que je n'assumerais pas les photos prises, c'est bête, et après j'aurais beaucoup de mal à me montrer nue devant un inconnu...)
En tout cas je félicite la Mademoizelle d'avoir eu le courage de le faire et je suis contente que ça se soit bien passé pour elle!