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Culture

Men : L’enfer c’est les hommes, et c’est un réalisateur qui le dit

Kalindi n’a peur de rien, pas même des films de genre qui peuvent diviser la critique. De toute façon, le seul avis qui compte, c’est le sien.

https://docs.google.com/document/d/1gXqn9dN0NT-3VGTmxy0kIeyqkUEezzOlXSyYPWccg0M/edit

Suggestion titre : Men : Le plus misandre des films d’horreur est signé par un homme 

La première fois que j’ai menti à mes parents, j’avais 8 ans, et je leur ai dit que j’avais passé la soirée à regarder la petite sirène alors qu’en fait, ma copine Elise et moi, on avait maté un truc méga chelou et méga sexo-sexuel qui s’appelle L’empire des sens. Un film japonais adapté de l’histoire d’une jeune serveuse qui ken avec l’aubergiste pour lequel elle travaille avant de l’assassiner, de lui couper les couilles et de les trimballer pendant une semaine dans son sac à main. 

Oui vous avez bien entendu, elle trimballe SES COUILLES dans SON SAC À MAIN. Je peux pas dire que j’ai jamais souhaité l’émasculation de quelques spécimens masculins, mais contrairement à cette jeune dame, je n’ai jamais été aussi jusqu’au boutiste. Mes profs m’ont toujours dit que j’étais pas assez rigoureuse putain. 

En tout cas, avec cette histoire on était bien loin de la petite sirène. Je rappelle que le truc le plus ouf qu’elle fait Arielle, c’est de se coiffer avec une fourchette. C’est donc la première fois que j’ai menti à mes parents concernant ma consommation cinématographique. Ensuite je n’ai plus jamais arrêté, et surtout parce que je me suis trouvé une passion toute particulière pour l’horreur, que mes parents n’approuvaient pas. Faut dire que Massacre à la tronçonneuse, c’est pas ouf pour aider une gamine de 8 ans à dormir. J’ai donc commencé par mater en douce les Halloween, Scream, Vendredi 13 et autres L’Antre du diable avant de pousser ma curiosité jusqu’en dehors des sentiers battus. Des sentiers sinueux mais néanmoins sublimes qu’emprunte notamment le film Men, qui fait l’objet de cette chronique et dont je vais vous parler plus tard. Car j’ai décidé que ces chroniques allaient durer 20 minutes et que j’allais y raconter toute ma life. Qu’est ce que vous allez faire ? C’est mon podcast ! 

Bref je voulais d’abord vous dire que j’ai donc vu pas mal du répertoire de l’horreur, du gros blockbuster américain au petit film indé italien en passant par des courts-métrages réalisés par des ados pour la somme de 14,12€ (et franchement je suis arrivée à bout de ce que je peux consommer en matière de ragondins zombies). 

Alors je suis heureuse de constater que depuis une bonne dizaine d’années, de jeunes réalisateurs et réalisatrices émergent qui ont à coeur de détourner les vieux clichés de l’horreur, en évitant notamment de tomber dans des personnages féminins stéréotypiques comme la final girl ou la scream queen, qui jonchent le genre. Depuis une dizaine d’années, on a des Jennifer Kent, des Robert Eggers (d’ailleurs je vous conseille VRAIMENT d’aller voir The Northman, actuellement au box office), des Julia Ducournau, des Jordan Peele, des Ari Aster ou encore des Alex Garland dont je vous promets que je vais parler, qui participent à façonner ce qu’on appelle l’elevated horror, ce genre qu’on traduirait en Français par « horreur à messages », et qui sert souvent à dénoncer des tares sociales quelles qu’elles soient. 

Ce vivier de créateurs et de films aident à redorer le blason d’une horreur souvent dépréciée et moquée par le tout snobisme mondial qui lui préfère les petits drames genre ceux de Desplechin, ce qui me fait vraiment reconsidérer le bon gout de mes confrères critiques, mais il convient toutefois, et en dépit de l’excellente et nécessaire existence de l’elevated horror de ne pas dénigrer des genres horrifiques moins intello comme le slasher, qui a révolutionné son monde au moment de son apparition, en 1974 via le film Black Christmas de Bob Clark et a explosé ensuite au moment de la sortie de Halloween de John Carpenter. 

Bref, l’elevated horror, c’est cool, surtout quand ça sert à dépoussiérer un genre longtemps sexiste, dans lequel une femme, pour survivre, devait être blanche, vierge et courageuse. 

C’est pourquoi ça fait genre 6 mois que j’attendais avec impatience le nouveau film d’Alex Garland, sorti cette semaine au cinéma, dont le seul titre m’indiquait qu’il serait une ode féministe ou du moins un pamphlet misandre et avait donc tout pour me réjouir. Non pas que je sois misandre, mais simplement que j’aime à voir autre chose que du male gaze au cinéma. Ce nouveau film s’appelle Men, et il succède ainsi aux excellents Ex-Machina et Annihilation, les deux premières réalisations de son créateur.

Men, c’est l’histoire de Harper, une jeune femme qui a vu son mari se suicider devant ses yeux, après qu’elle l’a jeté dehors suite à des violences conjugales. Pour commencer à se rétablir tout doucement, elle loue une maison splendide à Cotson Woods, dans le Cloucestershire, un comté du sud-ouest de l’Angleterre où la nature est luxuriante. 

Là-bas, un certain Geoffrey lui remet les clés, lui précisant qu’en général, fermer à clés n’est pas nécessaire dans la région. Perso, la dernière fois que j’ai pas fermé à clés, je me suis fait cambrioler, et les gars ont été jusqu’à voler ma perceuse ! 

Bref, Harper, bien décidée à explorer les environs, chausse ses meilleures bottes et part à la découverte du coin. Elle trouve notamment un tunnel dans la forêt où elle se plaît à faire des vocalises pour s’amuser de leur écho. Quand tout à coup, au bout du tunnel, elle aperçoit un gars, dont l’ombre se découpe, et qui se met à courir dans sa direction. 

Elle le retrouve plus tard tout nu dans son jardin, à voler des pommes. Yes, une vie normale quoi. C’est le début de l’enfer pour Harper, qui se fait harceler par tous les hommes de son village, du pasteur à un enfant chelou, en passant par un flic. . 

Si au départ, le nouveau film d’Alex Garland, ressemble à une pub pour la Ford Fiesta, avec sa petite musique primesautière et ses balades en voiture dans un comté verdoyant, Men vire rapidement dans le pire des enfers : celui d’être une femme dans un monde d’hommes, dans un monde de prédateurs. 

Alex Garland renoue encore une fois avec ses thématiques de prédilection, comme la dépression, et s’en sert cette-fois pour faire la lumière sur la violence des hommes. 

Dans Men, tous les bourreaux sont des hommes. D’ailleurs, à l’exception d’Harper et d’une policière, tous les habitants du comté sont des hommes. Et, décision très maline du cinéaste, tous les personnages masculins, tous les bourreaux, sont joués par le même acteur Rory Kinnear, un habitué des rôles de méchants. Alex Garland s’en sert pour montrer qu’en chacun des hommes sommeille le même prédateur. Il est donc sans doute le seul gars qu’on entendra jamais crier « Not all men ». Car son nouveau film est sans doute le plus féministe, pour ne pas dire misandre que j’ai vu depuis Revenge, de Coralie Fargeat (que je vous conseille au passage d’ajouter à la liste des films d’horreur qu’il vous faut voir). 

Harper, après avoir été victime de manipulation, de chantage au suicide et de violences conjugales, a droit au victim blaming des hommes du comté, à commencer par le pasteur qui lui jette qu’elle devrait avoir la mort de son mari sur la conscience, quand elle n’est pas carrément moquée par le flic du village, ou traité de connasse par un enfant flippant qui traine aux abords de l’église.

En faisant à Harper croquer dans une pomme en tout début de film, et en offrant à son héroïne un décor luxuriant, Garland évoque le mythe du jardin d’Eden, qui sert de génèse à l’histoire d’Adam et Eve, dans la religion judaïque et la religion chrétienne, mais pour mieux le distordre, critiquer des croyances misogynes ancestrales, qui placent toute la culpabilité du monde sur les épaules des femmes au prétexte de textes de religieux. 

Men, c’est blindé d’images d’épinal de la nature, de références bibliques, de voix de choristes qui teintent le film d’une couleur mystique, mais là encore, c’est pour mieux questionner les fondements empiriques de nos sociétés judéo-chrétiennes, et questionner le traitement qui y est réservé aux femmes. 

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes, Men est une étoile qui scintille particulièrement fort dans la voie lactée des films d’horreur. Pour autant, il est loin d’être mon préféré d’Alex Garland. Dans Ex Machina et surtout Annihilation, Garland avait réussi à créer des mondes très étoffés, très riches en symboliques et en métaphores sur notre psyché. Mais sa tribune féministe veut tellement bien faire qu’elle demeure, et en dépit de belles tentatives esthétiques et morales, un peu lisse.

Surtout quand Garland tombe dans les poncifs de l’horreur, comme le gars qui court dans la direction de l’héroïne à 200 à l’heure avant qu’elle lui claque la porte au nez ou l’animal mort dans les bois en décomposition, et puis stabylote ses arches à tel point que tout est prévisible. Ah ouais et aussi je suis pas fan du gars tout nu qui se prend pour un herbier là, et qui s’ouvre la peau pour y glisser des feuilles. Qu’est-ce tu fais gars ?

Mais je pardonne volontiers à Alex Garland, qui a voulu prouver via ce film ingénieux et élégant au possible qu’il est un excellent allié de la cause féministe. 

Et ça, à l’heure où des milliers d’hommes écrivent « Cheh », sous les articles qui annoncent Amber Heard grande perdante de son procès contre Johny Depp, c’est pas négligeable.

Pour terminer, j’aimerais répondre à une question qui, je le sais, me sera posée sur Instagram, quand je ferai la promo de cet épisode : est-ce que ça fait peur ? Non pas vraiment, Men est un film contemplatif, un peu intello sur les bords et précautionneux. Si certaines de ses scènes ont une vraie puissance horrifique, j’en profite pour glisser un trigger warning viol, n’oubliez pas, et c’est ce que le film veut vous faire comprendre, que le pire des films d’horreur, c’est encore celui dans lequel on vit. 

Suggestion titre : Men : Le plus misandre des films d’horreur est signé par un homme 

La première fois que j’ai menti à mes parents, j’avais 8 ans, et je leur ai dit que j’avais passé la soirée à regarder la petite sirène alors qu’en fait, ma copine Elise et moi, on avait maté un truc méga chelou et méga sexo-sexuel qui s’appelle L’empire des sens. Un film japonais adapté de l’histoire d’une jeune serveuse qui ken avec l’aubergiste pour lequel elle travaille avant de l’assassiner, de lui couper les couilles et de les trimballer pendant une semaine dans son sac à main. 

Oui vous avez bien entendu, elle trimballe SES COUILLES dans SON SAC À MAIN. Je peux pas dire que j’ai jamais souhaité l’émasculation de quelques spécimens masculins, mais contrairement à cette jeune dame, je n’ai jamais été aussi jusqu’au boutiste. Mes profs m’ont toujours dit que j’étais pas assez rigoureuse putain. 

En tout cas, avec cette histoire on était bien loin de la petite sirène. Je rappelle que le truc le plus ouf qu’elle fait Arielle, c’est de se coiffer avec une fourchette. C’est donc la première fois que j’ai menti à mes parents concernant ma consommation cinématographique. Ensuite je n’ai plus jamais arrêté, et surtout parce que je me suis trouvé une passion toute particulière pour l’horreur, que mes parents n’approuvaient pas. Faut dire que Massacre à la tronçonneuse, c’est pas ouf pour aider une gamine de 8 ans à dormir. J’ai donc commencé par mater en douce les Halloween, Scream, Vendredi 13 et autres L’Antre du diable avant de pousser ma curiosité jusqu’en dehors des sentiers battus. Des sentiers sinueux mais néanmoins sublimes qu’emprunte notamment le film Men, qui fait l’objet de cette chronique et dont je vais vous parler plus tard. Car j’ai décidé que ces chroniques allaient durer 20 minutes et que j’allais y raconter toute ma life. Qu’est ce que vous allez faire ? C’est mon podcast ! 

Bref je voulais d’abord vous dire que j’ai donc vu pas mal du répertoire de l’horreur, du gros blockbuster américain au petit film indé italien en passant par des courts-métrages réalisés par des ados pour la somme de 14,12€ (et franchement je suis arrivée à bout de ce que je peux consommer en matière de ragondins zombies). 

Alors je suis heureuse de constater que depuis une bonne dizaine d’années, de jeunes réalisateurs et réalisatrices émergent qui ont à coeur de détourner les vieux clichés de l’horreur, en évitant notamment de tomber dans des personnages féminins stéréotypiques comme la final girl ou la scream queen, qui jonchent le genre. Depuis une dizaine d’années, on a des Jennifer Kent, des Robert Eggers (d’ailleurs je vous conseille VRAIMENT d’aller voir The Northman, actuellement au box office), des Julia Ducournau, des Jordan Peele, des Ari Aster ou encore des Alex Garland dont je vous promets que je vais parler, qui participent à façonner ce qu’on appelle l’elevated horror, ce genre qu’on traduirait en Français par « horreur à messages », et qui sert souvent à dénoncer des tares sociales quelles qu’elles soient. 

Ce vivier de créateurs et de films aident à redorer le blason d’une horreur souvent dépréciée et moquée par le tout snobisme mondial qui lui préfère les petits drames genre ceux de Desplechin, ce qui me fait vraiment reconsidérer le bon gout de mes confrères critiques, mais il convient toutefois, et en dépit de l’excellente et nécessaire existence de l’elevated horror de ne pas dénigrer des genres horrifiques moins intello comme le slasher, qui a révolutionné son monde au moment de son apparition, en 1974 via le film Black Christmas de Bob Clark et a explosé ensuite au moment de la sortie de Halloween de John Carpenter. 

Bref, l’elevated horror, c’est cool, surtout quand ça sert à dépoussiérer un genre longtemps sexiste, dans lequel une femme, pour survivre, devait être blanche, vierge et courageuse. 

C’est pourquoi ça fait genre 6 mois que j’attendais avec impatience le nouveau film d’Alex Garland, sorti cette semaine au cinéma, dont le seul titre m’indiquait qu’il serait une ode féministe ou du moins un pamphlet misandre et avait donc tout pour me réjouir. Non pas que je sois misandre, mais simplement que j’aime à voir autre chose que du male gaze au cinéma. Ce nouveau film s’appelle Men, et il succède ainsi aux excellents Ex-Machina et Annihilation, les deux premières réalisations de son créateur.

Men, c’est l’histoire de Harper, une jeune femme qui a vu son mari se suicider devant ses yeux, après qu’elle l’a jeté dehors suite à des violences conjugales. Pour commencer à se rétablir tout doucement, elle loue une maison splendide à Cotson Woods, dans le Cloucestershire, un comté du sud-ouest de l’Angleterre où la nature est luxuriante. 

Là-bas, un certain Geoffrey lui remet les clés, lui précisant qu’en général, fermer à clés n’est pas nécessaire dans la région. Perso, la dernière fois que j’ai pas fermé à clés, je me suis fait cambrioler, et les gars ont été jusqu’à voler ma perceuse ! 

Bref, Harper, bien décidée à explorer les environs, chausse ses meilleures bottes et part à la découverte du coin. Elle trouve notamment un tunnel dans la forêt où elle se plaît à faire des vocalises pour s’amuser de leur écho. Quand tout à coup, au bout du tunnel, elle aperçoit un gars, dont l’ombre se découpe, et qui se met à courir dans sa direction. 

Elle le retrouve plus tard tout nu dans son jardin, à voler des pommes. Yes, une vie normale quoi. C’est le début de l’enfer pour Harper, qui se fait harceler par tous les hommes de son village, du pasteur à un enfant chelou, en passant par un flic. . 

Si au départ, le nouveau film d’Alex Garland, ressemble à une pub pour la Ford Fiesta, avec sa petite musique primesautière et ses balades en voiture dans un comté verdoyant, Men vire rapidement dans le pire des enfers : celui d’être une femme dans un monde d’hommes, dans un monde de prédateurs. 

Alex Garland renoue encore une fois avec ses thématiques de prédilection, comme la dépression, et s’en sert cette-fois pour faire la lumière sur la violence des hommes. 

Dans Men, tous les bourreaux sont des hommes. D’ailleurs, à l’exception d’Harper et d’une policière, tous les habitants du comté sont des hommes. Et, décision très maline du cinéaste, tous les personnages masculins, tous les bourreaux, sont joués par le même acteur Rory Kinnear, un habitué des rôles de méchants. Alex Garland s’en sert pour montrer qu’en chacun des hommes sommeille le même prédateur. Il est donc sans doute le seul gars qu’on entendra jamais crier « Not all men ». Car son nouveau film est sans doute le plus féministe, pour ne pas dire misandre que j’ai vu depuis Revenge, de Coralie Fargeat (que je vous conseille au passage d’ajouter à la liste des films d’horreur qu’il vous faut voir). 

Harper, après avoir été victime de manipulation, de chantage au suicide et de violences conjugales, a droit au victim blaming des hommes du comté, à commencer par le pasteur qui lui jette qu’elle devrait avoir la mort de son mari sur la conscience, quand elle n’est pas carrément moquée par le flic du village, ou traité de connasse par un enfant flippant qui traine aux abords de l’église.

En faisant à Harper croquer dans une pomme en tout début de film, et en offrant à son héroïne un décor luxuriant, Garland évoque le mythe du jardin d’Eden, qui sert de génèse à l’histoire d’Adam et Eve, dans la religion judaïque et la religion chrétienne, mais pour mieux le distordre, critiquer des croyances misogynes ancestrales, qui placent toute la culpabilité du monde sur les épaules des femmes au prétexte de textes de religieux. 

Men, c’est blindé d’images d’épinal de la nature, de références bibliques, de voix de choristes qui teintent le film d’une couleur mystique, mais là encore, c’est pour mieux questionner les fondements empiriques de nos sociétés judéo-chrétiennes, et questionner le traitement qui y est réservé aux femmes. 

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes, Men est une étoile qui scintille particulièrement fort dans la voie lactée des films d’horreur. Pour autant, il est loin d’être mon préféré d’Alex Garland. Dans Ex Machina et surtout Annihilation, Garland avait réussi à créer des mondes très étoffés, très riches en symboliques et en métaphores sur notre psyché. Mais sa tribune féministe veut tellement bien faire qu’elle demeure, et en dépit de belles tentatives esthétiques et morales, un peu lisse.

Surtout quand Garland tombe dans les poncifs de l’horreur, comme le gars qui court dans la direction de l’héroïne à 200 à l’heure avant qu’elle lui claque la porte au nez ou l’animal mort dans les bois en décomposition, et puis stabylote ses arches à tel point que tout est prévisible. Ah ouais et aussi je suis pas fan du gars tout nu qui se prend pour un herbier là, et qui s’ouvre la peau pour y glisser des feuilles. Qu’est-ce tu fais gars ?

Mais je pardonne volontiers à Alex Garland, qui a voulu prouver via ce film ingénieux et élégant au possible qu’il est un excellent allié de la cause féministe. 

Et ça, à l’heure où des milliers d’hommes écrivent « Cheh », sous les articles qui annoncent Amber Heard grande perdante de son procès contre Johny Depp, c’est pas négligeable.

Pour terminer, j’aimerais répondre à une question qui, je le sais, me sera posée sur Instagram, quand je ferai la promo de cet épisode : est-ce que ça fait peur ? Non pas vraiment, Men est un film contemplatif, un peu intello sur les bords et précautionneux. Si certaines de ses scènes ont une vraie puissance horrifique, j’en profite pour glisser un trigger warning viol, n’oubliez pas, et c’est ce que le film veut vous faire comprendre, que le pire des films d’horreur, c’est encore celui dans lequel on vit. 

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Crédits

Le seul avis qui compte est un podcast de Madmoizelle écrit et présenté par Kalindi Ramphul. Réalisation, musique et édition : Mathis Grosos. Rédaction en chef : Marine Normand.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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