Initialement publié le 14 mars 2015
Mettons tout de suite les choses au point : je ne sais pas vraiment détester quelque chose, encore moins quelqu’un. Alors je te laisse imaginer à quel point je ne saurais pas détester quelqu’un qui n’existe pas en vrai, comme un personnage de série. Détester quelqu’un qui n’existe pas, ça n’a pas de sens, c’est trop abstrait. C’est comme manger une bulle d’air, ou de la laitue : ça ne sert à rien. Je le répète à chaque fois que je parle d’un truc ou de quelqu’un que je « déteste », mais c’est important pour moi.
Je ne sais pas détester quelque chose ou quelqu’un, mais il se trouve que,
ces personnages de séries appréciés que j’aime pas trop trop, du genre, je suis pas totalement sûre que je leur avancerais un déjeuner s’ils disaient qu’ils avaient oublié leur porte-monnaie mais en même temps, j’aimerais pas qu’ils aient faim, ce serait pas gentil. Alors du coup, je leur avancerais leur déjeuner mais vraiment, ça me foutrait un peu le seum de leur rendre service, AH, j’espère bien qu’ils me donneraient au moins une frite,
c’est un peu long, comme titre d’article.
Car, oui, des fois, quand j’entends des gens qui parlent d’un personnage qu’ils adorent, je me sens un peu seule… parce que j’allais prendre la parole justement pour dire « AH MAIS NUUUUUL CE PERSO ».
J’ai donc eu envie de revenir avec toi sur quelques uns des personnages de séries que plein de gens aiment alors que moi, je les « déteste ».
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Ross Geller (Friends)
Pour mon plus grand soulagement, les choses sont, plus de dix ans après la fin de la série, en train de changer. J’entends de plus en plus de gens dire qu’ils ne supportent pas Ross Geller, Que s’il n’avait jamais fait partie de la bande de new-yorkais, le monde s’en porterait vachement mieux.
Qui aime Ross, franchement ? Bon, plein de gens… Mais ils sont moins nombreux que ceux qui aiment Chandler. Il est pénible, Ross. Il est ennuyeux, ses blagues tombent à plat…
Vraiment, il ne faut pas qu’on se contente de ne pas trop aimer Ross : je pense qu’il faut bien comprendre qu’il est méchant, voire même nuisible et dangereux. Voici une petite liste :
- il a créé un club de détestation contre une fille parce qu’elle ne l’aimait pas en retour. Je le juge TELLEMENT FORT
- il se plaint tout le temps
- il semble être largement plus présent pour Emma, la fille qu’il a eu avec Rachel, que pour Ben, le fils qu’il a eu avec Carol
- il est désagréable, voire méchant avec tous les mecs qui plaisent à Rachel, alors qu’ils ne lui ont rien fait
- il est tellement obsédé par son ex qu’il prononce son prénom en épousant une autre
- quand il flirte, il est creepy
- il juge constamment, tout le monde, et méprise les gens de façon totalement condescendante.
Je me sens pas bien, je crois qu’il faut que j’aille mordre dans un truc et crier dans un coussin pour me calmer.
Peut-être que tu n’es pas quelqu’un de bien ? J’sais pas hein, je propose.
Olivia Pope (Scandal)
J’avais super envie d’aimer Olivia Pope. C’est même pas que j’en avais envie, c’est que pour moi, c’était logique que j’allais l’aimer : déjà, elle est jouée par Kerry Washington, et j’aime beaucoup Kerry Washington. Je la trouve élégante, belle, et pleine de talents. Surtout, je trouve qu’elle a dans le regard ce petit truc, cette petite étincelle, de celle à qui on la fait pas.
Globalement, j’avais tout autant envie d’aimer Scandal, cette série qui suit le quotidien d’une experte en relations publiques dont le job est de gérer des crises (effacer les traces d’un crime, cacher des liaisons dans les hautes sphères de l’État, et ce genre de situations tout à fait stressantes et problématiques). Le personnage principal est inspiré de Judy Smith, qui a exercé le même job (elle a notamment conseillé Monica Lewinsky) et est productrice et conseillère pour la série.
C’est te dire si j’avais le cervelet tout frétillant à l’idée de regarder Scandal (oui, plutôt, oui) : ça s’annonçait vachement bien.
Si la série n’avait tourné qu’autour des mésaventures professionnelles d’Olivia, j’aurais aimé la série avec une force à en faire tomber les nuages et vrombir les vagues. Le problème, c’est qu’évidemment, Olivia a eu une histoire d’amour avec le président des États-Unis, et qu’il faut garder ça secret. Évidemment, ils s’aiment encore et ça n’en finit plus de jouer au jeu du chat et de la souris à base de J’QUITTE TOUT JE T’AIME, de NON ÇA SUFFIT OUBLIE, de JE TE DÉTESTE et autres JE N’AIME QUE TOI JE MEURS SANS TOI.
J’t’ai dit ou pas ? La créatrice de Scandal, Shonda Rhimes, est également la créatrice de Grey’s Anatomy. Le hasard n’a donc rien à voir dans ces choix scénaristiques.
Bref, ça m’a plus cassé mon groove que quelqu’un qui fait l’hélicobite par mégarde à un enterrement, cette histoire de love. Avant qu’elle ne me pèse trop sur le crâne, j’aimais bien le côté complètement fabulous d’Olivia. Elle a une démarche d’être humain qui se la raconte, en faisant sautiller ses cheveux ? C’est rigolo, et puis ça lui va bien. Elle est totalement control freak ? Il vaut mieux l’être, dans ce genre de profession.
Maintenant, c’est plus pareil. Et vas-y que je chouine, et vas-y qu’en vrai, j’ai le coeur comme du chewing-gum, et gnagnagna et la femme du président elle est trop méchante et gnagnagna et vas-y qu’on grimace et qu’on a la bouche en rectangle quand on pleure et qu’on est méchante parce qu’on sait pas ce qu’on veut.
Oui parce qu’il y a ça, aussi : je trouve qu’elle en fait toujours un peu trop, en terme d’expressions faciales. Dans le gif ci-dessous, par exemple, quelqu’un lui a dit qu’il avait fini le pot de rillettes :
Tu m’épuises, Olivia. Tu. M’épuises.
Nathan (Misfits)
Alors, autant le dire tout de suite, oui, je suis au courant : c’est justement parce qu’il est totalement tête à claques que le personnage de Nathan est si cool. Et il l’est ! Il est drôle, je suis jalouse de ses punchlines et j’envie son insouciance.
Mais le problème est là : son insouciance. Il part dans tous les sens et il semble tellement n’avoir aucune notion du danger. Ça le fait évoluer dans le monde avec ce que j’interprète comme une hystérie joyeuse digne d’un enfant hyper content de quatre ou cinq ans. C’est vachement bien ; ça doit être vachement bien, de vivre comme ça.
Le truc, c’est que moi, regarder, ça m’angoisse. Je serre les poings et je me crispe chaque fois pour me préparer à la merde qui va peut-être lui arriver. C’est trop anxiogène, pour moi, j’ai tout le temps envie de le supplier d’arrêter de faire son malin avant que le monde entier ne lui tombe sur le coin. En fait, je crois que je ressens le même agacement stressé quand je le vois dans la série que quand le chien de mes parents s’amusait à courir trop près de la route.
J’ai pas très envie de ressentir ce genre de stress, pendant mon temps libre. C’est pour ça que j’ai pas de chien. C’est pour ça, aussi, que je préfère largement Misfits à partir de la troisième saison. Quand il est plus là, quoi.
C’est pas le seul souci entre ce personnage et moi. J’ai également beaucoup de mal avec sa tendance à insulter tout le monde (ce qui me fait rouler des yeux et me donnent chaque fois envie de dire « meeeec, un poil de savoir-vivre, steuplé » en dodelinant de la tête). J’aime pas les gens qui se cachent derrière leur soit disant franc-parler et leur sens de l’humour pour dire de la merde molle, à base d’insultes et de « hanhanhan moi j’m’en branle si tu le prends mal et que t’as pas d’humour ».
Rien que d’en parler, j’ai la mâchoire qui se serre instinctivement.
Si ça se trouve, j’aime pas trop l’amour fictif de ta vie alors j’espère que tu m’en veux pas trop. Pour te venger, viens nous dire dans les commentaires qui sont les personnages de série vachement appréciés alors que tu détestes un peu : peut-être qu’il y aura ma meilleure pote fictive, dedans.
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Les Commentaires
D'accord aussi pour The Flash, j'ai arrêté pour les mêmes raisons, malgré un scénario et une ambiance plutôt sympatoches qui m'ont rappelé mes années Smallville. Et puis le truc du "Ooooh mais elle, elle l'aime pas en retouuur c'est tristoune pour luii" au début, c'est usant (et c'est beaucoup dire pour moi, parce-que dans les séries quand il y a des triangles amoureux ou que sais-je, je suis tout le temps Team-Ami-d'enfance !)