Cette trouvaille nous vient de la wonderful Yana et vous pourrez trouver les tests sur ce lien. Propulsé par des chercheurs en psychologie sociale et cognitive d’Harvard, le site propose huit tests (disponibles en français, garantis sans images de bébêtes ou blessures purulentes pour cette fois) sur des thématiques différentes (âge, poids, genre, sciences, origines ethniques…) : vous pouvez n’en faire qu’un ou les faire tous, chaque test prend entre 10 et 15 minutes et se termine par un commentaire sur vos « performances ».
Tout cela est bien mignon, mais c’est quoi, des tests d’associations implicites ? En premier lieu, disons que le concept s’intéresse à nos pensées, attitudes ou croyances. Certaines d’entre elles sont explicites, c’est-à-dire directement ou publiquement exprimées et conscientes. En revanche, d’autres peuvent faire appel à des associations mentales si solidement établies qu’elles peuvent être inconscientes, non contrôlables… Ces « associations » représentent le degré auquel un concept est connecté ou associé avec un autre concept. Lorsque l’on considère que les femmes sont plus aptes à comprendre l’art et que les hommes sont plus compétents en mathématiques, on associe par exemple le concept de « science/art » à un attribut « masculin/féminin ».
Nos attitudes sont quant à elles une association entre un concept et une évaluation (ça c’est bon, ça c’est mauvais). Les chercheurs considèrent que souvent, nous n’exprimons pas ce que nous pensons vraiment… Parce que nous ne le souhaitons pas, ou parce que nous ne sommes pas capables de le faire. Les chercheurs distinguent ainsi les notions « ne pas être d’accord » (nous ne voulons pas révéler nos pensées, nous sommes conscient d’une désirabilité sociale qui rend nos propos inappropriés) et « ne pas être capable » (nous n’aurions pas conscience de nos croyances et attitudes réelles). Lorsque l’enchantée Ayem (vidéo) refuse de donner son âge exact lors d’un jeu, de quel côté se place-t-elle (bonjour, je n’ai honte de rien, pas même de SS5) ?
Pour faire simple : – Dans nos petites mémoires performantes, des représentations mentales sont associées, – Les tests implicites vont mesurer à quel degré, avec quelle force vous associez le concept « Groupe X » avec la catégorie « J’aime pas », – Plus vous associez ces deux éléments, plus l’on pourra considérer que vous avez une attitude négative envers le Groupe X*.
Les TAI, comment ça fonctionne ?
En abordant les deux aspects évoqués plus haut, les TAI tentent de détecter ce que nous croyons réellement et explorent les bases de nos pensées implicites.
Ils utilisent une méthode d’association de concepts. Dans un premier temps, vous avez dû classer des concepts en fonction de la catégorie à laquelle ils se rapportaient. L’exercice était plutôt simple et lorsque vous faisiez une erreur, la petite croix vous alertait. Par la suite, on vous a demandé d’associer deux concepts avec quatre catégories de référence. Par exemple, vous deviez associer un mot à « France + bon » ou « États-Unis + bon ». Le test évalue alors le temps que vous mettez pour relier ces concepts. Si vous prenez plus de temps lorsque les mots « France + bon » apparaissent que pour « États-Unis + bon », c’est peut-être que vous avez une petite tendance à avoir des attitudes positives envers la France… S’il n’y a pas de différence majeure entre vos temps, vos attitudes sont considérées comme similaires et vous ne faites pas preuve de plus de préjugés envers les uns qu’envers les autres (ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’y a aucun préjugé).
Un TAI, pour faire quoi ?
Avant toute chose, si vous avez effectué le test, rappelons que vos résultats, quels qu’ils soient, sont à prendre avec des pincettes – vous pourrez trouver quelques explications importantes ici.
L’intérêt de ce type de démarche pourrait être principalement éducatif. La plupart des études montre que nous avons tous des biais implicites : en nous soumettant aux tests, nous pouvons réaliser de nous-mêmes nos facilités/difficultés à associer certains groupes à des critères positifs/négatifs. Et même si nous étions convaincues d’être les parfaites incarnations de la Justice et du traitement équitable, nous pourrions nous rendre compte que nous subissons aussi quelques failles et que nous pourrions faire preuve d’attitudes discriminantes… Ce qui pourrait éventuellement aider à amorcer des changements dans nos comportements.
Et vous, quels tests avez-vous choisi ? Que pensez-vous de vos résultats ?
* Vous croyez que ça peut expliquer pourquoi la peau d’une tomate n’a jamais pu franchir l’entrée de ma bouche ? Peut-on ségréguer la peau des tomates ? Suis-je la seule ?
Pour aller plus loin
– Pour nos mads intéressées par le marketing : un article présentant des mesures implicites appliquées au marketing – La thèse critique de D. Chassard
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
j'espère que c'est pas représentatif de ce que l'on est pasque autant le résultat mince/obèse je m'y attendais un peu, autant, le résultat blancs/noirs, euh ... ah je me sens trop mal, d'autant plus que j'arrive pas a me trouver d'excuse valable ... rohlala.
edit : j'en ai fait deux autres, j'arrête, j'ai l'impression d'être un monstre ... mon dieu, c'est vraiment horrible.