Publié le 20 novembre 2014
À certains moments, dans la vie, notre cerveau nous trolle comme l’enflure qu’il sait être en rappelant à notre bon souvenir des évènements du passé extrêmement gênants pour nous. Mais à d’autres moments, il est sympa !
Il nous rappelle de vrais bons trucs, qui donnent le sourire et donnent envie de garder un lien avec les gens. Comment quand il nous amène, sans crier GARE, des réminiscences des moments où nos amis sont devenus des amis.
Les moments où nos amis sont devenus des amis, et non plus des connaissances ou potes, on s’en souvient généralement pendant longtemps. Ils sont précieux, même quand la vie a fait l’enfoirée et qu’on a oublié de rester amis.
Du coup, je te propose de recenser quelques-uns de ces passages-clés de l’amitié. Et après on envoie la blinde de SMS et on réserve des billets de train, d’avion et de trottinette pour aller voir nos proches le plus vite possible.
Si ça se trouve, on aura peut-être des prix de groupe, tiens !
Que les choses soient claires tout de suite : il n’y aura pas « quand tu te mets à bitcher sur une même personne avec ton ami-e » ici.
Le premier craquage de slip
Je sais pas si toi aussi, tu connais ça : l’espèce de petite gêne qu’on ressent au tout début auprès de quelqu’un avec qui on tisse des liens amicaux. On se retient un peu, on n’ose pas forcément étaler notre personnalité sous toutes les coutures, de peur, je sais pas, d’effrayer l’autre, ou d’être jugé•e.
Et puis un jour, bim : le déclic. Sans comprendre pourquoi, l’autre prononce une phrase sur laquelle on rebondit, et l’autre rebondit sur ce qu’on vient de dire, et ça s’enchaîne.
Ça peut s’apparenter à un fou rire absurde, à un craquage de slip sur du Rihanna, à une parodie improvisée sur la dernière chanson de Patrick Fiori, à une partie de Twister ou que sais-je : on se lâche et on sent qu’en face, ça se lâche aussi.
Ce genre de moments tout cons où, d’un coup, on comprend que celui ou celle à qui on parle n’est plus seulement quelqu’un avec qui on aime bien rigoler de temps en temps.
Ce genre de moments tout cons où, d’un coup, tu prends conscience du fait que cette personne te marquera toute ta vie.
La rencontre avec les parents
Les amis sont sur certains points comme ta moitié : quand ça devient sérieux, il devient naturel de vouloir présenter l’autre à sa famille. Et d’un côté comme de l’autre, j’ai toujours trouvé ça flippant.
Quand on présente un•e ami•e à sa famille, l’angoisse, c’est qu’ils ne s’entendent pas. On le repère assez facilement, d’ailleurs, et on sait qu’on va en chier.
On sait que les parents (qu’ils fassent part de leurs doutes au sujet de l’autre ou qu’ils gardent ça pour eux) ne pourront probablement pas s’empêcher de faire une moue pincée à la moindre évocation de son nom.
C’est une petite torture du quotidien parce que quand on aime une personne, on a parfois envie d’en parler tout le temps.
Quand on est présenté•e aux parents, on connaît ce risque, et on a davantage de chances de se rajouter une pression supplémentaire : celle que notre pote soit tellement proche de ses géniteurs qu’il/elle s’éloigne de nous, convaincu du bien-fondé du précepte « Si Papa le dit cé kcé vré ».
Faire le guet pendant le pipi en public
En soirée, l’un des pires drames est d’avoir envie d’uriner alors que les toilettes sont inaccessibles (trop loin, ou blindées, ou que sais-je). Je pense par exemple au contexte, effroyable pour la vessie, du festival.
C’est un drame, certes, mais c’est aussi la source d’un des plus beaux moments d’amitié : quand on demande à l’autre (ou que l’autre nous demande) pour la première fois de faire le guet pendant qu’on se faufile entre deux buissons pour aller s’accroupir et se délivrer du poids liquide qui nous encombre. (À moins, évidemment, d’avoir un pisse-debout).
Pourquoi c’est important ? Après tout, c’est vrai, ce n’est qu’un peu d’urine. Pour moi c’est important, pour deux raisons :
- on prend le risque de montrer son fion à l’autre, et pour les plus pudiques d’entre nous, c’est quand même une étape
- on réalise qu’on fait suffisamment confiance à l’autre pour ne pas craindre qu’il
prenne une photomanque de vigilance et oublie de nous prévenir quand un groupe de gens ivres arrivent.
Généralement, c’est à ce moment-là que je lâche mon premier « je t’aime » amical. C’est de l’abandon de sa personne dans les mains d’autrui, et ça, c’est vachement beau.
Y aura pas non plus de batailles de polochon dans cette liste parce qu’après, les oreillers sont abîmés et dis, j’ai pas la réduction du personnel chez IKEA.
Quand on se couvre
Il y a quelques années, j’avais 16 ans et j’étais en froid depuis quelques temps avec une amie de très longue date.
On était à une soirée, et comme on vivait dans le même village, ses parents nous y avaient conduits et les miens étaient venus nous rechercher.
Une histoire qui se goupillait bien, jusqu’à ce que je me prenne ma première cuite et que je le réalise dix minutes avant l’heure à laquelle on devait partir.
En attendant mes parents, j’étais paniquée : j’avais peur de me faire engueuler. J’avais peur, et ma pote l’a remarqué sans que je le dise. Elle m’a regardée et elle a dit :
« tu dis rien dans la voiture, je m’en charge ; une fois chez toi, tu vas te coucher DIRECT et ils verront rien ».
Et effectivement, pendant tout le trajet, elle a parlé, sans s’arrêter, pour que mes parents n’aient pas le temps de me poser une seule question et de repérer à l’odeur et l’ouïe une quelconque soûlerie dans ma réponse.
Cette bouffée d’amour que j’ai à nouveau ressentie pour ma pote ne m’a plus vraiment quittée depuis. Regarder quelqu’un en train de nous sauver la mise, ça fait quand même quelque chose.
Quand le jour se lève
Tu viens chez moi ? Y a Alien qui passe à la télé, de toute façon t’inquiète, c’est pas un guet-apens, j’ai un exam demain.
Quand on fait pour la première fois cette proposition toute simple, on s’attend effectivement à regarder Alien avec un•e pote, pépouze, puis de lui dire au revoir pour se coucher tôt.
Et puis parfois, il se passe un truc : on regarde pas vraiment le film, parce qu’on papote.
Et puis le film se termine sans qu’on s’en rende compte, et de la papote, on passe à la discussion. On apprend plein de trucs l’un•e sur l’autre, et le temps passe à une vitesse incroyable.
Il passe à une telle vitesse que par la fenêtre, sans que tu t’y attendes vraiment, tu entends un petit gazouillis. Puis deux. Puis mille. Tu regardes dehors, et BIM : le jour est en train de se lever.
Des soirées, nuits et matins comme ça, j’en ai vécues plein, et c’est là où je réalise que j’ai vachement de chance dans ma vie amicale.
Et toi, quels sont les moments marquants, les étapes types d’une amitié que tu te repasses dans ta tête quand t’as pas le coeur à la fête ?
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Les Commentaires
Mon truc pour me faire des amies, c'est vraiment les clubs de sport/loisir. Dans chacun de mes clubs de sport que je pratique, j'ai beaucoup de potes et de tous âges (par exemple, au club équestre, mes amis/potes ont entre 16 et 65 ans).
Par contre, c'est peut être lié au fait que je sois plus une ado mais présenter aux parents, c'est clairement pas indispensable pour moi.