Oué, j’ai des super-pouvoirs pourris. Mais bon, eh, on va pas chipoter non plus. Nan mais sans déconner, il suffit de réfléchir deux minutes pour trouver ses propres super-pouvoirs nazes, essayez, vous verrez.
Après on réfléchira à nos costumes, cape ou pas cape, pseudonymes et tout, on va bien rigoler.
1. J’arrive toujours en avance même quand j’essaye d’arriver en retard
J’arriverais en avance à un rendez-vous avec ce type. C’est dire.
Je sais pas si c’est parce que j’ai été traumatisée par mon enfance passée à arriver en retard à l’école tous les matins sans exception, mais depuis que je suis “grande”, je suis incapable d’arriver à l’heure où que ce soit.
Le matin, je suis au bureau minimum 20 minutes avant tout le monde.
J’ai rendez-vous à 20h ? Je me force à partir à moins dix, pour être sûre d’arriver un peu en retard – résultat, j’arrive à 19h55 et les autres sont en retard.
J’ai un train à prendre dans 15 minutes et mon métro prend feu ? Je me rue dehors, saute dans un taxi, l’arrête devant un distributeur, remonte dans le taxi, paye, cours jusqu’à la gare et arrive avant même que mon train soit affiché.
2. Je suis capable de ramener n’importe quel sujet de conversation à moi
L’autre jour je parlais du procès Breivik avec ma mère, et quand on a entendu que le verdict serait rendu le 24 août, je n’ai pensé qu’à une chose : c’est le jour de mon anniversaire.
À partir de là j’ai commencé à réfléchir à voix haute sur ce que j’allais faire pour “fêter” mes 25 ans sans finir en larmes dans le caniveau en train d’hurler « JE NE SUIS QU’UNE VIEILLE PEAU ET T’FAÇON J’AI GÂCHÉ MA VIE ET MES BELLES ANNÉES SONT DERRIÈRE MOI ».
Quel que soit le sujet abordé, j’ai toujours un truc sous la main pour faire bifurquer la conversation de manière à ce qu’on se mette à parler de moi.
Tu me racontes la fois où t’es tombée à vélo ? Ah ouais tiens, moi aussi, c’était pendant mes vacances en Bourgogne, oh d’ailleurs, il m’est arrivé un truc de fou pendant ces vacances, je me suis faite courser par un taureau dans un champ et on a joué à cache-cache dans la forêt en pleine nuit, et d’ailleurs ça me rappelle que j’ai remis ça y a deux ans à Halloween et que mon meilleur pote a toujours pas mis la vidéo de nos exploits en ligne, il abuse putain.
J’essaye de me retenir depuis que je m’en suis rendu compte, je me mords la langue 78 fois par jour pour calmer le jeu, mais si je me laissais aller, le monde entier ne parlerait que de moi.
3. Je peux tourner un compliment en torture en deux minutes
Quand on me complimente, je passe systématiquement par le même processus : J’entends le compliment > je le reçois en écarquillant les yeux « Oh ? Moi ? Vraiment ? Oh ! Ça alors ! » > je réfléchis deux secondes…
…Je démolis le compliment mentalement > je pense à toutes les choses que j’ai faites qui prouvent le contraire > je me taille les veines au stylo bic. Tu parles d’un ascenseur émotionnel de merde.
4. Je pars toujours du principe qu’on dit du mal de moi, qu’on me ment, ou qu’on se trompe de personne
Tu m’invites à ta soirée ? T’as dû te tromper de personne, m’inviter sans faire exprès en dérapant sur Facebook, ou alors c’est un dîner de cons, et tu veux que tes potes profitent de ma stupidité.
Des rires retentissent alors que je ne suis pas dans la pièce ? On se fout de ma gueule (évidemment, puisque le monde ne pense qu’à moi, ne parle que de moi et ne vit que pour moi – même si c’est pour me cracher dessus).
Tu n’es pas dispo quand je t’invite à passer un peu de temps avec moi ? Tu me hais et tu ne sais pas comment me le dire. Tu ne ris pas à ma blague (nulle) ? Tu ne m’as jamais trouvée drôle, tu as pitié de moi et t’arrives même plus à te forcer.
5. Je ne peux pas monter des escaliers sans trébucher au moins une fois
Demandez à mes collègues, on a deux étages à monter/descendre tous les jours, et tous les jours elles me retrouvent étalée sur cinq marches, le cul en l’air et les genoux en miettes.
(
Je valide et j’espère en faire un gif, un jour, pour vous montrer – Myriam H.)
6. Je me réveille tous les week-ends en culpabilisant
Je sais pas exactement depuis quand ça dure, mais je m’en suis rendue compte la semaine dernière.
Chaque samedi et dimanche matin, quand je me réveille fraîche comme un gardon sur les coups de onze heures, les premiers trucs qui me viennent à l’esprit sont toutes les choses que je n’ai pas faites ou celles que j’ai mal faites.
Une grasse mat typique ressemble à quelque chose comme :
« Hmmm… en quelle année on est ? Putain j’ai dormi comme une merde. 11h ? Bon, ça va. Putain eh, j’ai pas déclaré mes impôts, merde, faut que je m’en occupe.
J’ai appelé la CAF ? Ils me font chier eux aussi. Han j’ai tout ça à faire aujourd’hui. T’façon j’suis qu’une grosse merde je sais que je ferai rien de tout ça et que dans deux heures je serai de retour sous ma couette, incapable de regarder un film en entier sans m’endormir.
J’ai pas appelé mon père. Merde, il va encore m’en vouloir. J’avais oublié cette blague débile que j’ai faite y a trois semaines, j’suis pas drôle comme meuf, j’dois être tellement relou au quotidien, j’sais pas pourquoi j’suis pas encore allée vivre dans un igloo au fond de la mer.
J’suis vraiment qu’une grosse conne en fait, j’sais pas comment font les autres êtres humains pour me parler tous les jours sans me jeter par la fenêtre. »
La garantie de matins qui chantent. (Une fois levée, ça va un peu mieux hein, mais j’ai souvent des relents pendant mes journées de glande).
7. Je procrastine tout le temps et je rends l’expérience extrêmement douloureuse
La procrastination, ce mal du siècle. Y en a qui diront que c’est parce qu’on est une génération de branleurs, et je leur répondrai ceci : In-ter-net.
C’est bien mignon de faire les malins quand on a pas encore découvert Twitter, les lolcats, et les combats d’insectes géants sur Youtube.
Je suis championne du monde de procrastination, ça va bientôt faire 10 piges que je m’entraîne quotidiennement à concilier vie quotidienne et inactivité.
Plus je grandis, plus c’est chaud – le boulot, les factures, les obligations sociales et autres tortures se multiplient à vue d’oeil. Alors maintenant que je suis adulte, quand je procrastine, je le fais dans la douleur.
Je passe mon temps à ne rien faire en tentant d’ignorer cette petite voix qui me dit
« Eh ? t’es en train de te foutre dans la merde. Eh ? t’arriveras jamais à rien comme ça.
Eh, eh eh, tu sais quoi ? Là tu devrais être en train de faire ça, ça, ça et ça, et surtout ça, mais bon, moi j’dis ça hein… On rigolera bien quand tu devras retourner gratter à la porte de ta mère parce que t’auras tout foutu en l’air »
Non seulement je ne fais rien de ce que je devrais faire, mais en plus, je suis capable de me torturer l’âme au point de fondre en larmes comme une idiote (ce qui ne règle rien, soyons bien clair, on sert pas à grand chose quand on chouine) (alors du coup je pleure plus fort quand j’en prends conscience).
Voilà, voilà.
Un bien beau bilan. Mais au lieu de ricaner derrière votre écran (je SAIS que vous vous moquez, NE ME MENTEZ PAS) faites donc la liste de vos propres super-pouvoirs nuls si vous êtes cap’, qu’on rigole deux minutes.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je suis devenue le baromètre humain au boulot