Il n’y a pas que les candidats et candidates aux prochaines élections régionale et départementale qui sont à surveiller du côté du Rassemblement national. Dernièrement, Mediapart a révélé les propos violemment antisémites et complotistes de Juliette Planche, candidate en position éligible sur la liste RN en Auvergne-Rhône-Alpes — des propos qui visiblement gênaient peu de monde en interne…
Mais du côté des élues déjà en place, il y a aussi du souci à se faire.
Les propos violemment anti-IVG d’une élue Rassemblement national
La revue Dièses révèle qu’une conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, Sophie Robert, affiche sans complexe son opposition à la pratique de l’IVG, un « fléau » qui « ravage la France », selon elle.
Rien d’étonnant à découvrir un passif très conservateur quant aux droits des femmes, mais aussi très raciste et homophobe
, comme le montre l’enquête :
« Alors que des élèves de Seine-Saint-Denis ont repris la célèbre œuvre Roméo et Juliette, celle-ci s’est offusquée publiquement, dans une publication qu’elle n’a pas manqué de partager sur Facebook : “Roméo et Juliette devient Mamadou et Juliette (…)” »
« “On imagine que ça peut donner cela : Wesh Juliette, donne-moi ton 06 !”, avant d’ajouter “et l’année prochaine, toujours dans un esprit de progrès, de tolérance, et avec le mariage pour tous, ça pourra donner Mamadou et Mohamed, c’est bien ça ?” »
Alors pourquoi n’a-t-elle pas été a minima convoquée par son parti comme d’autres élus RN ? L’enquête indique :
« Certains ont été écartés du parti, mais ce n’est visiblement pas le cas de Sophie Robert, dont le nom figure toujours en tant que cadre du bureau et du Conseil national du parti. Les points communs des élus convoqués ? Ils incarnent une ligne politique de droite catholique, et sont des proches soutiens de Marion Maréchal. »
Sophie Robert est elle aussi une proche de Marion Maréchal-Le Pen : c’est même la directrice financière de l’ISSEP, école fondée par la nièce de Marine Le Pen.
Ce que nous disent ces élues et candidates du RN
Alors que d’autres partis n’hésitent pas à retirer sa candidature à Sara Zemmahi simplement parce qu’elle porte un voile sur un support de campagne, on dirait que le RN, lui, n’est pas très prompt à faire le ménage chez lui.
On pourrait se dire que ces posts, ces extraits d’interviews parfois vieux de presque dix ans dans le cas de Sophie Robert, sont des casseroles. Des « dérapages », comme on dit souvent dans les médias. Mais c’est aussi une bonne piqûre de rappel, pour celles et ceux qui pensent qu’une femme à la tête d’un parti, même d’extrême droite, c’est une garantie de conserver des acquis en matière de droits des femmes et des minorités.
Tout cela ne fait que confirmer que la stratégie de dédiabolisation du RN a fonctionné dans les urnes, mais a ses limites dans les faits.
Avoir des femmes en son sein ne fait pas du RN un parti respectable. Il aura beau respecter la parité sur les listes électorales (difficile de faire autrement, puisque c’est une exigence inscrite dans la loi du 6 juin 2000), il restera un parti intrinsèquement dangereux, qui brasse des idées sexistes, racistes et homophobes et attire des personnes qui y adhèrent.
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