Josée l’Obsédée va à la plage…
Chaude journée de printemps, fin de semestre, à la plage. Un petit groupe d’amis. J’ai été traînée de force pour « prendre l’air » et « oublier cet idiot ». Daniel et Danielle (les noms ont été changés) me rappellent mon couple brisé, mais ils font tout pour me faire penser à autre chose : aux coups de soleil, aux oursins, aux vagues, aux beaux mecs sur la plage. Ils ont emmené une autre copine, elle aussi nouvellement célibataire.
Après une longue route pour atteindre la plage, cette copine connaît tout de ma vie sentimentale : ce garçon qui joue avec mes sentiments depuis des mois et vient de m’annoncer qu’on ne se reverra plus, et mon état lamentable. Elle-même a vécu une rupture douloureuse quelques mois auparavant et me comprend très bien. Elle me suggère plusieurs fois de profiter de mon nouveau célibat pour m’éclater et penser à autre chose. Je suis trop jeune pour passer des semaines à pleurer sur un imbécile qui ne sait pas ce qu’il rate. Elle est très chaleureuse et me caresse la main pour me remonter le moral. Elle est pour vivre au jour le jour et en profiter, tant que le grand amour ne fait pas son apparition.
Elle est superbe dans son maillot. Je ne peux pas m’empêcher de la reluquer. Elle a tout où il faut, et des formes pleines à faire rougir de jalousie à peu près n’importe qui. Elle se plaint un peu de la grosseur de ses cuisses (elle n’a pas encore vu les miennes), mais elle a tout pris du bon côté de sa famille. Elle est à moitié grecque et elle resplendit ! Cheveux longs et bouclés, peau bronzée, poitrine orgueilleuse, je la dévore des yeux avec un petit sentiment de culpabilité… qui s’accentue quand elle me propose de me mettre de la crème solaire.
Je finis par accepter de retirer mes propres habits et de me retrouver en maillot de bain sous le soleil. Elle me fait m’installer sur ma serviette et commence à m’enduire de crème. Malgré moi, la caresse me plaît un peu trop. C’est en bredouillant que je lui propose de lui rendre la pareille. Tout en lui massant les épaules avec la crème, je continue de discuter de tout et de rien. Soudain, elle m’apprend que son ex l’a plaquée pour un mec alors qu’elles ont été ensemble pendant deux ans. Et qu’elle aimerait bien se remettre en selle. Innocemment, j’en suis sûre, elle me demande si j’ai déjà été avec une fille…
C’était UN POIL plus sensuel.
Je m’embrouille un peu, prise au dépourvu. Oui, j’ai déjà été assez loin avec une fille quand j’étais plus jeune, mais je ne suis pas très expérimentée, même si mon plus grand amour a été une femme. Elle rit et m’assure que ce n’est pas si compliqué.
Et la copine devient une Josée potentielle… Daniel et Danielle sont allés se baigner. Ils n’entendent heureusement pas notre discussion. Je perds un peu pied, pas très sûre du chemin sur lequel Josée m’emmène. Elle tente de me détendre avec quelques blagues puis me demande, très sûre d’elle, si elle me plaît. Bon, visiblement, mes coups d’oeil envieux n’étaient pas si discrets que ça. Mon « oui » a du mal à sortir, mais son effet est immédiat. Josée s’épanouit et se penche vers moi pour plaquer un bécot sonore sur mes lèvres.
Je sens que je t’apprécie de plus en plus.
Puis elle se lève d’un bond et me tend la main : c’est l’heure d’aller se jeter à l’eau, au sens pratique du terme. J’ignorais à ce moment-là que c’était, physiquement et moralement, exactement ce que j’allais faire.
Nous rejoignons Daniel et Danielle, qui se bécotent dans les vaguelettes, et on finit par les éclabousser pour les décoller l’un de l’autre. Puis Josée s’éloigne pour aller vraiment nager et elle me laisse seule avec le couple. Ces derniers vérifient que je m’entends bien avec leur amie et Danielle, un sourire complice sur les lèvres, ajoute qu’elle a bien fait attention à ce que Josée soit à mon goût. Disons alors que le rouge sur mes joues est dû à un coup de soleil ! Je change de sujet.
Où Josée joue les naïades…
Après avoir traînassé un peu dans l’eau avec mes amis, je me décide à rejoindre Josée quand les deux autres préviennent qu’ils vont aller faire les toasts sur le sable car l’eau est trop froide à leur goût. Josée s’est vraiment éloignée mais dès qu’elle me voit nager vers elle, tentant de ne pas montrer que je suis frigorifiée, elle s’arrête. Nous avons à peine pied : ma tête ne sort de l’eau que si je me tiens sur la pointe des orteils. Josée m’éclabousse et s’exclame : « tu en as mis du temps, j’ai failli attendre ».
Je ne sais pas si je dois m’excuser, mais je n’ai pas le temps de réfléchir qu’elle s’appuie déjà des deux mains sur mes épaules, pratiquement collée à moi. Je déglutis, indécise. Je n’ai jamais été réellement draguée, et je ne sais pas si je lis des signes là où il n’y en a pas. Josée entoure ma taille de ses jambes et s’accroche à moi avec un air mutin. Elle se rapproche. On s’embrasse. J’avais oublié à quel point j’aime embrasser.
Josée est une excellente prof. Après un regard aux alentours (pas trop de touristes ni de familles venues se baigner en pleine semaine comme nous, étudiants si sérieux), elle décroise les jambes et m’attire contre elle. Je manque de me noyer, ce qui nous fait rire, mais je réponds avec tout ce qui me reste de dignitié, et beaucoup d’envie, à ses baisers. Je suis mal à l’aise quand elle glisse les mains dans mon haut de soutien-gorge pour me caresser, et un peu comme une gourde, je lui caresse le dos, les hanches, les fesses. Nous frissonnons autant de froid que d’attente.
Tu sais que le monde du cinéma est hétérocentré quand trouver un gif de poissons s’embrassant est plus facile que de trouver un gif de deux femmes s’embrassant dans la mer. C’était le petit point râlage.
J’ose remonter vers sa (l’ai-je déjà dit ?) superbe poitrine, quand elle-même dirige ses caresses vers le bas de mon maillot de bain. Ses mains se font plus précises et en me retenant d’une jambe, elle glisse la deuxième entre mes cuisses.
Entre la mer, l’immensité du ciel, la proximité des amis, la discrétion forcée, et une super jolie fille qui me fait l’amour dans l’eau, je n’ai guère de mal à venir malgré la situation très inhabituelle – et j’en suis très étonnée. Quand je rends mon dernier petit cri et que je me serre contre elle, elle prend ma main d’office et m’entraîne vers des zones que je ne maîtrise pas particulièrement bien. Je suis cependant une élève assidue (quand il ne s’agit pas de cours d’université), et j’applique la méthode qui a si bien marché sur moi sur ma jolie Josée.
Elle est salée, elle a la chair de poule. L’eau tout autour de nous est comme un écrin un peu frais qui efface les contrastes et m’autorise à oser plus que ce que je me croyais capable de faire. Malgré le sel, les sensations sont particulièrement agréables. Au bout d’un moment, son souffle s’accélère, elle gémit… Je suis soulagée, je continue, ragaillardie par les résultats probants. Josée glisse de nouveau sa main entre mes cuisses pour m’accompagner et faire monter le plaisir de nouveau en même temps qu’elle. Un regard autour de nous… Il n’y a que ce plongeur plus loin, et Daniel et Danielle sur la plage, à bronzer. J’ose gémir. J’accélère le mouvement de mes doigts et Josée pousse un cri.
Participantes inattendues…
Sauf que ce n’est pas un cri de plaisir, loin de là.
Elle se trémousse et s’écarte précipitamment de moi. Je retire ma main, perplexe… Puis c’est à mon tour de crier de surprise… et de douleur. Prises par nos ébats, nous avons légèrement dérivé et fait une rencontre imprévue : un gros banc de toutes petites méduses transparentes. Qui piquent. Elles sont bien jolies mais nous commençons à réellement brûler, toutes les deux. Ni une, ni deux, oubliant même de rajuster nos hauts de maillot de bain, nous nous éloignons en nageant, sous l’oeil étonné d’un homme qui plongeait pas si loin de nous.
On a vu plus doux nid d’amour.
Une fois à bonne distance du danger, Josée me rappelle de refaire mes nœuds pour ne pas sortir de l’eau poitrine à l’air, et me prend la main pour regagner le sable. Nous nous précipitons sur la douche de la plage, couvertes de plaques rouges urticantes. Heureusement, après plusieurs rinçages, tout se calme. Nous rejoignons Daniel et Danielle, et leur racontons notre mésaventure… en omettant la partie un peu trop sensuelle. Après coup, l’idée de retourner à l’eau nous plaît moyennement. On finit donc par plier bagage et rentrer à la voiture. Une fois rhabillées, Josée me glisse à l’oreille qu’elle est tout à fait prête à continuer son cours dans d’autres circonstances. Je lui dois bien ça ! Le soir même, nous partageons un verre, un autre… et un lit.
Je ne suis jamais retournée sur cette plage. Je n’ai jamais revu de méduses. Par contre, j’ai revu Josée plusieurs fois jusqu’à l’hiver, avant qu’elle ne se décide à aller étudier en Grèce. Elle aime beaucoup l’eau et ses parents ont une piscine.
Cette Josée m’a appris ce que font sûrement les sirènes entre elles en-dehors des Disney…
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