En ce qui concerne le sujet tendu du sexe oral, je suis plutôt enthousiaste. J’aime globalement en recevoir, j’aime globalement en donner. Pas forcément jusqu’au bout, pas toujours en faisant la totale, mais j’aime bien.
Alors la deuxième nuit que j’ai passée avec un nouveau partenaire, toute échauffée que j’étais, j’ai naturellement eu envie de descendre pour prendre son pénis dans mon appareil buccal.
Tu l’auras deviné : cet article ne parlera ni d’eau pétillante, ni de combinaison orange.
J’aurais dû me méfier : chez moi, il y a plusieurs degrés de relation entre le sexe et l’alcool. Pendant la soirée, j’étais clairement au top de cette conjoncture : j’étais très légèrement ivre, j’avais beaucoup échangé sur les choses du cul en buvant des bières et j’avais franchement très envie de retrouver cette personne pour qu’on se fasse des choses sales de manière propre (ou l’inverse).
Le problème, c’est qu’entre le rendez-vous qu’on s’est donnés par SMS et mon arrivée chez moi, il y a eu une pinte de trop. Et en entrant dans le métro, j’ai remarqué que je commençais à parler beaucoup trop fort de choses beaucoup trop intimes, premier signe d’une pompetterie croissante.
Le sexe sous alcool, ça peut être top, mais chez moi, c’est à double tranchant : parfois ça marche vachement bien, parfois, c’est plus compliqué. Il y a eu des moments dans ma vie où faire du coït sous l’emprise de la gnôle m’a désinhibée plus rapidement, et il y a eu les autres. Ces fois où un rien peut me démotiver, comme :
- la jambe de mon slim que j’arrive pas à retirer assez vite parce que ça coince au niveau des mollets
- le téléphone qui sonne
- une envie d’éternuer
- entendre un moustique
- entendre le voisin fermer ses volets
- penser soudainement « MERDE ! J’ai oublié d’appeler Mamie ».
Mais ce soir là, José m’a donné une raison extraordinaire de ne plus du tout avoir envie de prendre un objet contondant dans mon antre du plaisir. Ce soir là, le père de José a été un voleur. Il a volé tous les désastres anti-désir du monde pour les mettre dans la bouche de son fils.
J’avais bien remarqué que je n’étais plus aussi excitée en l’entendant gratter à ma porte, ce qui n’a rien à voir avec un manque d’attirance pour lui – c’est un très joli José. J’étais tout simplement très fatiguée, un peu groggy, un peu molle. Mais on m’a toujours dit que l’appétit vient en mangeant…
J’ai donc décidé de suivre cette devise au premier degré, et de lui faire une fellation comme je sais bien les faire comme je sais les faire comme je les fais. Alors lentement, je suis descendue après quelques préliminaires là où son caleçon formait un chapiteau. J’étais enthousiaste, comme à chaque simulation orale d’un nouveau partenaire, de voir comment il réagirait à mes mouvements de tête, bouche, langue, palais, gorge et dents, et c’est le coeur en fête que je me baladais sur son torse.
Quand je suis arrivée à la jonction entre son aine et sa cuisse droite, j’avais tout à fait retrouvé l’envie de forniquer. Et alors que mes lèvres j’entrouvrais pour prendre son appendice en bouche, il a lâché la pire des phrases du monde.
Je pouvais tout accepter, tout entendre. En comprenant qu’il allait parler, je m’attendais à un « putain », à un « oh bordel », à un « j’ai envie de toi », à la limite à un « tu pues le sexe » (à ne pas confondre avec « tu pues du sexe ». Ça sonne pareil, mais c’est différent). J’aurais toléré un « MERDE ! J’ai oublié d’appeler Mamie », voire un « tes baisers sont comme des bifles sur la joue de mon coeur ». J’ai eu pire.
Car ce soir-là, au moment où j’allais divertir son pénis et tout ce qu’il y a autour, il m’a dit, deux points, sautez à la ligne, ouvrez les guillemets :
« T’es vraiment trop mimi. »
« T’es vraiment. Trop mimi. »
Pas mignonne. Encore moins sexy.
« Mimi ».
Alors faisons simple, c’est la pire chose qu’on puisse me dire. À mes yeux, c’est terriblement infantilisant et anti-sexuel au possible. J’ai l’impression d’avoir cinq ans et dans ce cadre-là, c’est affreux. Dire « t’es mimi » à quelqu’un sur le point de te faire une pipe, c’est inapproprié. C’est comme si j’arrivais chez lui nue sous mon trench, et qu’il me tende un pull de peur que je prenne froid. Inapproprié.
Je ne VEUX en aucun cas être considérée comme « mimi ». J’ai lutté contre ça. J’ai affûté mon regard de chagasse pour qu’on ne me sorte jamais ça dans ce contexte, pour qu’on se dise n’importe quoi plutôt que ça. Je veux dire, pour moi, il n’y a qu’une chose qui m’évoque le terme « mimi » : un petit chiot qui se casse la gueule.
Y AVAIT-IL UN PETIT CHIOT QUI SE CASSE LA GUEULE SUR LE POINT DE LE STIMULER ORALEMENT ENTRE SES CUISSES ? Non : c’était bien moi, avec mes tétons en fête, la bouche ouverte, à un centimètre de son chibre. Je suis pas une peluche, putain.
Ceci est un chiot qui tombe. C’est un peu mimi, mais ceci n’est pas Josée.
Quand il a prononcé le fameux « T’es vraiment trop mimi », c’est simple : mes lèvres du bas se sont desséchées, rabougries, refermées sur elles-même, mes seins sont remontés dans ma gorge, mon regard s’est assombri. D’un coup, l’idée d’avoir un rapport sexuel m’a écoeurée. Soudain, toute l’humidité que je sentais dans mon tanga a été absorbée, comme quand tu mets une goutte d’eau sur le sable par 35°C et qu’elle disparaît instantanément. Je crois encore entendre le bruit de succion que ça a fait dans mon dedans.
Alors je me suis relevée, je l’ai regardé et j’ai dit que j’avais envie de dormir, en fait. Je me suis roulée sur le côté en m’enveloppant dans la couette d’un air sincèrement bougon. Je l’ai laissé en plan : c’était soit ça, soit je faisais un peu trop marcher mes molaires sur son gland.
La frustration, ajoutée à l’alcool, à la déception et à la fatigue m’ont en plus fait faire des rêves torrides, et j’ai passé la journée du lendemain à m’excuser du regard auprès d’une des personnes que mon cerveau malade s’était amusé à mettre en scène à poil. NON MAIS FRANCHEMENT SUPER, non seulement je suis restée sur ma faim et José est parti la queue entre les jambes, mais en plus j’ai passé une bonne paire d’heures à faire le pingouin. Ce jour-là, je vous le dis : j’ai failli renoncer au cul.
Et vous savez quoi ? Quand je l’ai revu, je lui en ai parlé, au José. Je lui ai bien expliqué l’effet que ça m’avait fait ; j’ose croire que ça a débloqué quelque chose dans mon esprit, et peut-être dans le sien. En tout cas, à partir du moment où il m’a présenté ses excuses, mis ça sur le compte de l’alcool et expliqué que j’étais à ses yeux aussi sexy que mignonne, ma culotte n’a pas séché de la nuit. J’étais une baignoire. Un torrent. Une cascade.
Ah bah si, ça parle un peu d’eau pétillante en fait.
Et la Josée que je suis est plutôt ravie de cette happy end.
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Les Commentaires
je plaisante.