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"Photo tirée du film Carol / Copyright Number 9 Films Ltd. / Wilson Webb"
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J’ai 30 ans et je me demande si la vie dans laquelle je me suis engagée me convient

Cette lectrice de Rockie est en train de traverser une crise existentielle qui lui fait remettre en cause toutes les composantes de sa vie, et notamment son mariage.

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J’ai 30 ans, je suis mariée, et apparemment, idéaliste. Voilà pour les présentations. Dans ma vie, sur le papier, tout va bien : j’ai un mari, une maison, un chien et un chat. Sauf que dans ma tête, c’est une autre histoire. Une histoire qui fout le bordel comme on dit poliment.

Alors dans ma tête, comment ça se passe ? Assez bien finalement. Il se passe beaucoup de choses (trop pour être « normale » parfois je me dis). Je me raconte des histoires… dès que j’ai du temps libre. Je ne sais pas si tout le monde fait ça, mais pour ma part, je trouve ça génial. J’invente toutes sortes d’histoires, de mises en situation, de moi dans ma vie actuelle, de moi dans une vie rêvée, de moi avec des gens « connus »…

Ces histoires, j’ai l’impression que j’en ai besoin. Pour échapper au quotidien peut-être, ou parce que je suis finalement plus créative que je ne le pensais. Mais dans tous les cas, elles sont là dans ma tête, et elles m’accompagnent partout. Depuis quand ? Aucune idée… Je suis incapable de dire si ça fait 6 mois ou 30 ans que j’ai ce mode de fonctionnement…

Je remets en question toute ma vie

Dans le fond, ce n’est pas grave non ? Si, un peu… Parce que dans mes histoires, je rêve justement. J’imagine une vie, un métier, un quotidien, qui ne sont pas les miens. Et mes histoires, en ce moment, elles me font un peu perdre les pédales, parce que je remets tout en question. Genre TOUTE MA VIE.

Ma vie, dans le fond, elle est comme celle de beaucoup de gens. J’ai un boulot, qui certains jours me plait beaucoup, d’autres me gonfle au plus haut point, mais si je fais le compte, dans sa globalité, mon boulot me plait. Mon environnement de travail est super : j’ai des collègues géniaux, avec qui je ris beaucoup.

J’ai des responsabilités, et aussi, c’est important l’air de rien, je gagne bien ma vie. Assez bien pour me permettre d’acheter une maison, à la campagne, d’y faire des travaux, d’avoir une piscine et un joli jardin, de voyager, d’aller au resto quand je n’ai pas envie de faire à manger. Bref, de quoi me créer un environnement spécial « belle vie ».

Cette maison et tout ce qui gravite autour, je l’ai achetée avec mon mari. Mon mari, à qui je ne peux rien reprocher.

Bon, c’est bien beau tout ça, mais il est où le lien, entre mes histoires, mon boulot, ma maison et mon mari ? Mais il est évident, non ?! Mes histoires, elles sont en train de tout foutre en l’air. Mes histoires, ou peut-être juste la vie, tout simplement…

Le mariage, ce n’était pas un projet de vie pour moi

Depuis quelques temps, je suis perdue. J’ai l’impression de m’être retrouvée là, sans m’en rendre compte. Le mariage déjà. Ce n’était pas quelque chose dont j’avais toujours rêvé.

Pour moi, c’est un papier qu’on signe devant un mec avec une écharpe tricolore, devant des gens qu’on a invités, et puis on fait la fête tous ensemble (sans le mec à l’écharpe). Un bon moment en soi, mais dans le fond, un moment qui ne change rien au quotidien. Ça m’a d’ailleurs un peu gonflée de devoir tout organiser, de trouver une salle, ce qu’on va manger, cette fameuse robe dans laquelle tout le monde attend de nous voir, alors que moi, ce que j’aime, c’est boire des bières en jean et en baskets. Mais soit, marions-nous.

Avec du recul, je pense que je me suis embarquée dans cette histoire de mariage parce que c’est ce que les gens attendaient de moi (même si c’était aussi ce que je pensais vouloir à l’époque). J’ai toujours eu un côté bonne élève : faire de bonnes études, avoir un bon métier, trouver un mec bien, acheter une belle maison, faire un beau mariage…

Et le bébé, c’est pour quand ?

Et puis forcement, après le mariage, il y a quoi ? Le bébé bien sûr ! Ça faisait déjà quelques temps (ou années même) que mon mec en parlait. Que quand je serai prête, j’avais juste à lui dire, lui, il l’était déjà. Et honnêtement, les enfants, ce n’est pas mon truc. J’aime bien, c’est mignon (et là encore, parfois, il y a débat…), c’est attachant, mais chez les autres. Mais j’ai fini par m’auto-convaincre que oui allez, pourquoi pas.

En fait, j’étais persuadée que je ne pouvais pas en avoir. Donc j’y suis allée en me disant que de toute façon, ça n’allait pas marcher. Pour preuve, on a commencé à essayer avant le mariage (avec une robe déjà choisie, qui ne laissait pas la place à un petit bidon).

Et puis, comme je m’y attendais, c’était galère cette histoire d’utérus. J’ai apparemment un problème hormonal, qui fait que si fécondation il y a, accrochage il n’y aura pas. J’ai donc commencé à prendre un traitement : 4 cachets par jour, qui ne marchent pas, qui me font saigner, qui me donnent mal au ventre, qui chamboulent mes humeurs… Mon mec est patient, compréhensif, il m’accompagne comme il peut.

Et puis un jour, alors que j’ai mes règles (comme souvent vous allez me dire), c’est un soulagement. Ouf, je ne suis pas enceinte ! Ça ne marche toujours pas ! Et là, c’est comme un électrochoc. Tout tourne autour de moi. Je me rends compte que je hurle dans ma tête, et j’ai l’impression que ça fait quelque temps que je hurle sans m’écouter.

Prise de conscience à trente ans : je me suis laissée glisser dans une vie qui me fait peur

Je hurle de m’être laissée glisser dans une vie qui maintenant me fait peur. Une vie comme tout le monde l’entend avec un super job, une chouette maison, et un mec bien sous tous rapports. Mais moi, j’ai envie de ça ?

Et surtout, le couple, tel que la majorité l’entend, c’est forcément ça ? On est obligés d’y rester, une fois que la passion, la phase de découverte un peu folle est passée ? On est obligés de se contenter de l’amour « paisible », « rassurant », du quotidien, des soirées devant la télé et des repas chez la belle-famille ?

Je me rends compte aujourd’hui que tout ça est effrayant pour moi. Et en parlant avec des collègues plus âgés, en voyant des couples plus « matures », j’ai l’impression que tout le monde ressent plus ou moins la même chose. Combien de fois j’ai entendu « j’ai eu envie de partir plusieurs fois, mais je suis resté(e) pour les enfants », ou « ah l’amour, après plusieurs années de vie commune, c’est plus pareil, c’est surtout de l’affection ».

Je ne suis pas capable d’être heureuse dans ce schéma de vie

Les gens semblent s’en contenter, ils essaient de ne pas y penser, pour rester dans le schéma classique, celui qui rassure, celui que beaucoup suivent. D’autres vont voir ailleurs, trompent leur conjoint, pour avoir ce petit côté un peu palpitant qu’ils n’ont plus dans leur quotidien. Je ne blâme personne, je pense les comprendre tous.

Mais moi, aujourd’hui, je ne pense pas être capable d’être pleinement heureuse dans ce schéma-là. J’ai l’impression que je suis trop entière et que je vis mes sentiments trop fort pour ça. J’ai besoin de vibrer, d’être surprise, d’être déçue aussi parfois, mais de Vivre, avec une majuscule.

Ça implique de tout prendre dans ma vie pour le secouer très fort, et une fois que j’ai fini, voir ce que j’ai brisé. Je sais déjà ce que je suis en train de briser : mon mari. Lui qui pensait il y a quelques mois encore qu’on allait fonder une famille, pour remplir notre grande maison. Qui ne comprend pas comment je peux remettre en question tout ce qu’on a construit. Lui qui n’a pas entendu mon hurlement interne, et qui se prend tout ça dans la gueule d’un seul coup. Lui que je ne suis plus sûre d’aimer.

J’ai peur de me tromper

Et moi aussi, en quelque sorte, je me brise parce que finalement, j’ai peur. Peur de me tromper, de ne pas me poser les bonnes questions, ou de trop m’en poser justement. Mon couple, mon boulot, ma maison, je les ai choisis. J’en ai eu envie. Et maintenant, je remets tout en cause.

Et si j’étais idéaliste finalement ? Si ce après quoi je cours, le bonheur total, sans train-train, la Vie avec une majuscule, tout ça, n’était qu’une illusion ? Est-ce que je ne vais pas finir par vivre seule dans une grande baraque avec mon chien, mon chat et mes remords ? Est-ce que ces histoires que je me raconte n’auraient pas fini par me faire croire au père Noël ?

Ce témoignage résonne chez toi ? Tu t’es aussi posé toutes ces questions ? Viens en parler dans les commentaires !

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