Article initialement publié le A août 2015
Lorsque nous décrivons nos personnalités, nous précisons souvent un trait : celui de l’extraversion-introversion. Il y a celles et ceux qui préfèrent la solitude, et celles et ceux qui sont plutôt tourné-es vers les autres… et puis, il y a les autres : celles et ceux qui ne pencheraient ni pour l’extraversion, ni pour l’introversion.
Certain-e-s d’entre vous se reconnaissent peut-être autant dans la définition de l’introversion que dans celle de l’extraversion. Peut-être que vous, vous aimez passer du temps seul-e-s, méditer un peu sur vous-mêmes, et en même temps, peut-être que appréciez également les soirées entre amis et les nouvelles rencontres…
Peut-on être à la fois extraverti-e-s et introverti-e-s ? Si nous ne sommes ni introverti-e-s, ni extraverti-e-s, que sommes-nous ?
Intraverti, extraverti ou… Ambivert !
En psychologie, les chercheurs-es considèrent que l’introversion et l’extraversion comme un « trait » de personnalité – c’est-à-dire une caractéristique personnelle, formée lors de notre enfance, et relativement stable au cours de notre vie. Le trait de personnalité lié à l’introversion-extraversion peut être vu comme un continuum sur lequel chacun-e d’entre nous pourrait se situer. Nous serions ainsi plutôt extraverti-e-s ou plutôt introverti-e… Mais certain-e-s d’entre nous peuvent se situer au « centre » de ce continuum, comme s’ils n’étaient ni vraiment extraverti-e-s, ni vraiment introverti-e-s…
Pour certains chercheurs-es en sciences humaines, lorsque nous ne penchons pas plus pour l’introversion que pour l’extraversion, nous serions des « ambiverts ». Les personnes « ambivertes » seraient particulièrement adaptables et pourraient naviguer confortablement entre les situations solitaires et les contextes de sociabilité… Disons que les ambiverts sont des bilingues de l’introversion/extraversion !
Une recherche menée par le psychologue Adam Grant, et dont les résultats ont été publiés en 2013 dans le journal Psychological Science, a observé les traits de personnalité et les résultats commerciaux de 340 salarié-e-s d’un centre d’appel. Selon les analyses de Grant et de son équipe, les ambivert-e-s auraient les meilleures performances – et il semblerait que les extraverti-e-s et introverti-e-s auraient des performances similaires (alors que de prime abord, du fait de leur préférence pour les relations sociales, on pourrait penser que les extraverti-e-s pourraient être de meilleurs vendeurs).
Cette recherche suggère que l’ambiversion peut être un atout sérieux dans la vie quotidienne : les ambivert-e-s pourraient facilement s’adapter à leur interlocuteur – ce qui est un plus pour les métiers commerciaux, pour les relations sociales, et même pour les relations amoureuses…
Être à la fois extraverti et introverti — L’ambiversion est-elle « l’atout » du jeu ?
L’ambiversion est-elle la solution à tous nos problèmes ? N’y a-t-il que des avantages à l’ambiversion ?
Vous vous en doutez sûrement – tout comme les autres traits de personnalité, l’ambiversion a son lot de points négatifs.
Selon Adam Grant, les ambiverts peuvent avoir des difficultés à savoir ce qui les nourrit, ce qui les porte… Les personnes extraverti-e-s savent qu’elles vont trouver un épanouissement auprès des autres, en participant à des rencontres, en allant à des soirées… De la même manière, les personnes introverties se rendent compte qu’elles trouvent leur plaisir plutôt dans la solitude, dans l’introspection.
Mais puisque les personnes ambivert-e-s apprécient autant une soirée en solo qu’une bonne grosse fête remplies d’inconnu-e-s, il peut être plus compliqué de savoir ce dont elles ont besoin à un moment donné. Adam Grand conseille à ces bilingues de l’extraversion/introversion de prendre régulièrement un peu de temps pour faire le point sur ce dont ils ont besoin… et surtout sur le moment où ils en ont besoin.