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Un jeune britannique sur deux ne se considère pas comme « exclusivement hétéro »

La société YouGov UK a réalisé une étude auprès de la population britannique, demandant aux songé•e•s de se placer sur « l’échelle de Kinsey ». Résultat ? Peu de jeunes se considèrent à 100% hétérosexuel•le•s.

L’échelle de Kinsey, vous connaissez ? Peut-être pas : on n’en parle pas beaucoup, il faut l’admettre. Alors prenons les choses depuis le début.

À lire aussi : Les TED de la semaine − Homosexualité, bisexualité et transidentité

Dans les années 1940, un certain Alfred Kinsey, chercheur en sexologie et lui-même mal à l’aise vis-à-vis de sa propre sexualité, propose une échelle mesurant l’orientation sexuelle dans le but d’en déterminer et souligner la diversité. À la différence qu’au lieu de proposer « réponse 1 : hétérosexuel•le / réponse 2 : homosexuel•le (et réponse 3 la réponse 3) », cette échelle va de 0 à 6, 0 étant « exclusivement hétérosexuel•le » et 6 « exclusivement homosexuel•le ».

Et ça donne ceci :

echelle-kinsey-wiki

source : Wikipedia Commons

0 — Exclusivement hétérosexuel•le 1 — Prédominance hétérosexuel•le, expérience homosexuel•le 2 — Prédominance hétérosexuel•le, occasionnellement homosexuel•le 3 — Bisexuel•le sans préférence 4 — Prédominance homosexuel•le, occasionnellement hétérosexuel•le 5 — Prédominance, expérience hétérosexuel•le 6 — Exclusivement homosexuel•le X — Asexuel•le

Voilà, à présent que vous situez un peu le truc, nous pouvons entrer dans le vif du sujet : la société YouGov UK s’est appuyée sur ce principe pour réaliser une étude auprès d’un vaste panel de la population britannique. Il s’agissait de demander aux gens de se placer sur l’échelle de la sexualité, de 0 à 6. Et le résultat va vous étonner Et voici le résultat :

echelle-kinsey-etude

via 

Si on prend l’ensemble des personnes interrogées, seulement 23% d’entre elles se sont situées au-delà du 0 — exclusivement hétérosexuel•le. Mais dans la tranche d’âge 18-24 ans, ce chiffre s’élève à 49%. On note également que parmi eux, 22% ont choisi « Prédominance hétérosexuel•le, expérience homosexuel•le », et 13%, le second chiffre le plus élevé, se voient même à « Prédominance hétérosexuel•le, occasionnellement homosexuel•le ».

À lire aussi : Je suis homosexuel, merci de ne plus m’analyser

Parmi bien d’autres analyses possibles, ce graphique a au moins le mérite, si les personnes interrogées ont vraiment pris le temps de réfléchir à la question, de casser un peu l’idée reçue selon laquelle on est hétérosexuel•le OU homosexuel•le (et rien au milieu). Certaines personnes peuvent également se considérer bisexuel•le•s… Mais pas que !

Et toi, que penses-tu de cette étude ? Penses-tu qu’elle est révélatrice ? Le modèle de l’échelle de Kinsey te paraît-il satisfaisant, ou s’agit-il d’un nombre plus élargi de « cases » ?

Les Commentaires
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Avatar de the-spare-key
21 août 2015 à 09h25
the-spare-key
@Kmarlou En fait c'est un argument qui ne passe pas très bien auprès des communautés LGBTQA parce que c'est toujours l'homosexualité ou la bisexualité des adolescents qui est remise en question sous prétexte que "ils sont trop jeunes pour savoir", alors qu'on ne va jamais dire que quelqu'un est trop jeune pour s'affirmer hétéro.
Je pense que le problème c'est que la conception la plus répandue est très "étroite" : hétéro OU bi OU homo, qui ignore complètement que la sexualité peut être beaucoup plus fluide. Certaines personnes vont se retrouver dans ces cases très définies, Kinsey voit six catégories, moi je vois un spectre d'attractions.
Pour répondre à tes questions dans l'ordre (sinon je vais me perdre ^^) : si tu penses être 100% hétéro, dans ce cas tu peux dire être 100% hétéro, c'est à toi que revient la décision. Embrasser une fille ne te rend pas automatiquement queer, si tu n'es pas plus attirée par les filles que ça. Après pour les statistiques, si tu penses rentrer dans la case 1, tu peux cocher la case 1. L'échelle de Kinsey c'est un exemple parmi d'autres, qui correspond au ressenti de Kinsey mais pas forcément au tien.
On n'a pas besoin de se définir absolument... mais il faut respecter les personnes qui en éprouvent le besoin. Par expérience personnelle, se rendre compte qu'il y a une "boîte" qui te correspond (et pour plein de trucs, pas juste la sexualité), ça peut être un soulagement, parce que tout à coup tu te rends compte que d'autres personnes ont le même ressenti que toi et qu'il y a un nom à mettre sur ce que tu vis.
Là aussi c'est un point assez sensible, je trouve, parce que l'argument "I don't like labels" (pas d'étiquettes) est souvent utiliser pour "invisibiliser" les personnes bisexuelles. Tu entends énormément ça dans les séries et les films, et ça a souvent une connotation négative (la personne est confuse, mal dans sa peau, n'arrive pas à avoir une relation stable, etc.).
Quand aux affirmations des jeunes, je pense qu'à 18-24 ans tu es relativement capable de cerner où se place ton attirance. Leurs réponses peuvent changer par la suite, bien sûr, mais l'éveil à la sexualité se fait généralement dans ces âges-là, ou même un peu avant. Evidemment il n'y a pas de seuil défini, ni d'âge "normal", mais il faut reconnaître que la plupart des prises de conscience tardives sont dans le sens d'une découverte de son homosexualité plutôt que l'inverse. On est tout de même poussés toute notre enfance vers l'hétérosexualité.

Un dernier point, j'ai récemment lu un article qui expliquait que le terme "bisexuel" n'avait pas été créé par les personnes bisexuelles mais par la communauté scientifique hétéro de l'époque, et qu'il désignait à l'origine une espèce de cliché où on serait attiré en permanence par les deux genres. C'est par la suite que les personnes concernées s'en sont emparé et ont commencé à l'utiliser comme le "chapeau" que c'est aujourd'hui. Mais du coup beaucoup de gens imaginent la bisexualité comme étant une attirance 50/50 constante, ce qui ignore complètement les fluctuations, la gamme d'attirances qu'il existe, l'influence de l'attirance romantique en plus, la pansexualité, la polysexualité, etc.
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