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Je fais de l’eczéma et ça va très bien, merci

De l’eczéma, Anouk en a depuis toute petite… mais elle n’a (presque) jamais complexé dessus !

Quand je demande à ma mère comment j’étais quand je suis née, elle me répond toujours que j’étais un beau bébé.

Pourtant, je l’ai entendue dire toute mon enfance que je suis née le corps recouvert d’eczéma. C’est un fait, mais ça ne m’a pas empêchée une seconde d’être jolie à ses yeux.

L’année dernière, Virginie avait fait un article sur les manières dont on pouvait apaiser l’eczéma. Dedans, elle y expliquait ce dont il s’agit :

« L’eczéma est une maladie qui se caractérise par une inflammation de la peau accompagnée de rougeurs, de démangeaisons, de squames et même parfois de lésions cutanées. »

Depuis toujours, j’ai l’habitude de voir certaines parties de mon corps couvertes de plaies. L’eczéma est là, et je m’en suis toujours plus ou moins foutue…

L’enfance et le je-m’en-foutisme général

Aussi loin que je me souvienne, je crois que je n’ai jamais reçu de remarques complexantes sur mon eczéma de la part d’un•e proche. Je pense qu’autour de moi, il est un peu perçu comme le gros grain de beauté que l’on peut voir sur le visage d’un ami : il est là, on le sait et on s’en fout.

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Rien à péter

Parfois, ça me grattait tellement que ça me réveillait la nuit.

Jusqu’à mes dix ans environ, j’en avais sur les mains, les poignets, aux coudes et derrière les genoux. Des fois, ça me grattait tellement que ça me réveillait la nuit.

À chaque fois qu’on en parlait, ma mère était très positive et me rappelait toujours la même chose :

« Tu sais, quand tu es née tu en avais PARTOUT ! Alors là, ça va, ce n’est pas grand-chose finalement… »

Bien sûr, j’allais voir des médecins plus ou moins régulièrement. Ils/Elles observaient tou•tes ma peau de très près pour finalement prononcer le même diagnostic :

« C’est de l’eczéma. On ne sait pas vraiment d’où ça vient. Ça ne se soigne pas très bien. ».

Souvent, ils/elles me faisaient une ordonnance pour une fameuse crème à base de corticoïdes. Ça m’apaisait et puis ça finissait toujours par revenir, et je retournais chez le/la dermatologue.

En parallèle, le reste du monde me donnait moult conseils à base de remèdes miracles pour me soigner. On me conseillait d’arrêter de me doucher ou justement de me laver sans cesse, de faire des bains de bicarbonate ou encore d’arrêter de manger du gluten.

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Rien ne marchait. Je me retrouvais encore chez le/la dermatologue qui me diagnostiquait le même problème de peau et me prescrivait la même crème, et ça n’en finissait pas.

L’adolescence ou le miracle qui n’en est pas un

Petit à petit, l’eczéma s’est concentré sur mes mains et à mes treize ans, la maladie a totalement disparu. Je vivais tranquillement, pensant avoir été touchée par la grâce. Bien sûr, j’avais royalement ignoré la remarque d’une dermatologue qui m’avait dit, quelques mois plus tôt :

« L’eczéma, c’est cyclique, ça partira parfois quelques années et ça reviendra toujours, sans crier gare, et ce toute ta vie. »

C’est comme ça qu’à mes quinze ans, mon eczéma est réapparu, uniquement sur mes mains cette fois. C’était certes plus localisé, mais j’ai fait une crise extrêmement forte : ma peau me démangeait tellement que je me grattais jusqu’au sang.

Un jour, alors que j’essuyais mes plaies avec un mouchoir pour ne pas salir mes copies avec de l’hémoglobine, un camarade m’a fait pour la première fois de ma vie une remarque négative :

« Mais tes mains sont dégueulasses ! »

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Jusque-là, je n’avais jamais pensé que l’eczéma puisse répugner.

C’est peut-être naïf mais jusque-là, je n’avais jamais pensé que cette maladie de peau puisse répugner.

Soudainement, je n’étais plus dans l’acceptation la plus totale de mes plaies. Alors j’ai commencé à cacher discrètement mes mains en mettant des manches toujours un poil trop longues ou en les gardant constamment dans mes poches… et puis après quelques semaines, je me suis dit que c’était pas une remarque qui allait changer ma vie !

Miracle, bac et grosse crise

À force de crèmes et de patience, j’ai passé la totalité de l’année de mes seize ans sans eczéma.

Mais deux mois avant le bac, c’est revenu, sur le corps entier cette fois. Je crois que c’est la pire crise que j’ai connue. L’ensemble de la surface de ma peau me grattait. Je passais mon temps à me lacérer le corps. Je tachais mes vêtements à cause des plaies ouvertes. Ça m’empêchait de dormir.

Aucune crème ne marchait et j’ai gratté une de mes chevilles si fort que je me suis fait un trou de plusieurs centimètres de large. J’ai d’ailleurs toujours une cicatrice à cet endroit.

À lire aussi : Mes cicatrices et moi, de la honte à la fierté

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Une médecin homéopathe m’a proposé de me calmer sur les produits laitiers.

Ne sachant plus quoi faire, je suis allée voir une médecin homéopathe qui m’a donné plusieurs conseils. 

Elle me proposait de me calmer sur les produits laitiers et de simplement regarder si mon stress influait sur mes crises. En terme d’eczéma, j’avais arrêté de croire aux miracles depuis longtemps, mais force est de constater que la crise a immédiatement cessé dès que j’ai arrêté de me gaver de fromage.

À lire aussi : Comment (sur)vivre sans produits laitiers ?

L’âge adulte et les crises qui continueront sans doute pour toujours

Des problèmes de peau, j’en aurai probablement toute ma vie.

Aujourd’hui, je continue à avoir de l’eczéma et je me suis fait une raison : il n’y a pas de méthode qui m’empêchera de faire des crises. Des problèmes de peau, j’en aurai probablement toute ma vie. J’ai compris que les produits laitiers ou le stress aggravent les crises, mais parfois j’en ai juste sans raison.

Dans ces moments-là, je me raisonne : ce n’est pas grave, ça finit par passer.

J’ai toujours un peu de gêne quand quelqu’un fixe mes mains un peu trop longtemps, mais je refuse de les cacher. Quand on me questionne, j’explique les choses simplement.

« C’est de l’eczéma, c’est moche mais ce n’est ni contagieux ni vraiment douloureux. »

Je suis toujours un peu blasée par les remèdes de grand-mère que l’on veut m’administrer. Promis, au cours de ma vie j’ai déjà tout testé. Quand je me plains parce que ça gratte trop, je ne demande pas des conseils, juste une épaule.

En ce moment même, je fais une grosse crise depuis une semaine. Je le vis bien. De toute manière, m’énerver contre mon eczéma ne va pas le faire disparaître ! C’est comme ça, c’est cyclique, et je m’y suis fait depuis le temps.

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Les Commentaires

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Avatar de Ayami-Moto
20 avril 2017 à 06h04
Ayami-Moto
Je fais partie de ceux qui font de l'eczéma à cause du stress ! J'ai fait ma première grosse crise à 16 ans (une période somme toute hyper stressante) et je me souviens vraiment avoir été désespérée quand ma mère m'a dit qu'on pouvait pas y faire grand chose (à part mettre des crèmes a l'efficacité franchement moyenne malheureusement) et que je devais essayer de gratter le moins possible pour ne pas empirer la chose. Alors bon, déjà que c'est dur, une fois endormie ça devenait impossible et je me grattais si fort que ça me réveillait... Par la suite j'ai fait avec et j'ai découvert des zones vraiment sympa : mâchoire, cou, clavicule, creu du bras/genou. Bref, les zones bien sensible à la base que t'essaye de pas trouer parce aïe ça brûle sa mère. Mais je suis heureuse de constater que plus le temps passe et moins je fais des crises violentes. J'ai l'impression que mon corps mélange un peu les manières dont il veut exprimer mon stress et me donne de tout à petite dose (un peu d'eczéma, un peu d'insomnie, un peu de nausée, etc) plutôt qu'un seul à haute dose.
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