Mise à jour du 10 avril 2018 – Alors que le clip de Luis Fonsi atteint les 5 milliards de vues (vidéo la plus visionnée de l’histoire de YouTube), il a été victime d’une bande de hackers.
D’autres clips parmi ceux qui ont explosé tous les scores historiques de vues, comme ceux de Katy Perry, Taylor Swift, DJ Snake ou encore Drake, ont vu le nom de leur clip être modifié par le pseudonyme des hackers.
Quelles étaient les revendications de ce groupe vous demandez-vous ? Certaines vidéos en appelaient à la libération de la Palestine. Despacito, lui, a connu une suppression temporaire, laissant orphelins tous les mélomanes amateurs d’exotisme estival du monde.
Puis les pirates ont remplacé la vignette par une image extrait de la Casa de papel, qui est décidément une série que l’on voit PARTOUT, comme en témoigne le screen effectué sur le site de Buzzfeed.
Toujours sur Buzzfeed, un tweet d’un potentiel membre du groupe de hackers révèle que la démarche était pour la beauté du troll :
https://twitter.com/ProsoxW3b/status/983628741745115136
Heureusement, tout est rentré dans l’ordre. Alors pour la peine, je retourne leur faire quelques vues.
Mise à jour du 7 décembre 2017 – Sans grande surprise, le titre aux 4,4 milliards de visionnage sur YouTube s’est hissé dans les tendances de l’année 2017 de la plateforme !
Il faut dire que la chanson était tout simplement irrésistible, comme en témoigne ce récit d’un amour compliqué puis passionnel.
Le 28 juin 2017 – Les paris font rage, le mercato bat son plein : l’été est là et il lui faut absolument un tube.
C’est un fait, qui dit été dit musique bombardée sur les ondes, dans toutes les émissions de télé, dans tous les clubs de vacances, dans les magasins. Partout.
Un challenger a pris de l’avance depuis plusieurs semaines pour prétendre au titre de chanson-dont-on-aura-ptete-marre-dans-deux-mois : Despacito, de Luis Fonsi et Daddy Yankee — dont la version originale cumule 2 milliards de vues sur YouTube.
Le clip de Despacito de Luis Fonsi et Daddy Yankee
J’ai lutté pour ne pas céder à ces rythmes endiablés. Et j’ai échoué. Mais je ne regrette rien. Voici le récit d’un amour qui semblait impossible.
Une histoire qui commence mal avec Despacito
Entamons ce récit avec une confession dont je ne suis pas fière : j’ai été très snob avec cette chanson.
Quand j’ai écouté Despacito pour la première fois, j’ai ronchonné, jugeant que le titre ne brillait pas par son originalité.
Me prenant pour une mélomane aguerrie — alors que j’étais surtout très frustrée —, j’ai osé clamer qu’on nous ressassait les mêmes codes chaque année avec un exotisme banal qui cherchait à me faire voyager dans un coin qui sentait d’avantage le monoï que mon open space.
« Ça va là, les suavemente besame mucho, on connaît », disais-je avec un dédain qui me fait honte.
Quel déni !
Et entre nous, je n’étais pas très à l’aise non plus avec la présence de Daddy Yankee sur le titre, qui interprétait en 2004 Gasolina, qui n’est sans doute pas la chanson la plus subtile du patrimoine musical planétaire.
Le clip de Gasolina de Daddy Yankee
https://www.youtube.com/watch?v=qGKrc3A6HHM
Despacito et moi, le chemin vers l’acceptation
Ce qui est incroyablement vicieux dans la vie tumultueuse d’un tube qui fonctionne,
c’est que tu te retrouves à l’entendre sans l’avoir consenti : il est diffusé partout.
Alors que voulez-vous, je suis un être humain, j’ai commencé à prêter attention à ces petites basses plutôt enthousiasmantes, ces accords de guitare discrets et sensuels, et à réaliser qu’il se produisait une vibration en moi à l’écoute de la chanson.
En parallèle, le soleil a pointé le bout de ses rayons, accompagné d’une sensibilité plus accrue à tout ce qui fait penser aux vacances (d’ailleurs t’as vu la box madmoiZelle spéciale été qu’on te réserve ?).
Pardon, mais ces paroles espagnoles sont des plus dépaysantes et sentent bon le sable océanique, le parasol et le sorbet citron.
J’étais d’un coup fière d’avoir fait LV2 espagnol et de pouvoir fredonner :
DES-PA-CI-TO Ninminanmininnin en PUERTO RICO Tinbinninminin benDITO Ninminininnininin CONTIGOOO
Le coup bas de Despacito et la fin de la lutte intérieure
Luis Fonsi et Daddy Yankee ont sorti un remix avec Justin Bieber.
Ils ont sorti UN REMIX AVEC JUSTIN BIEBER.
Que voulez-vous, c’est ma kryptonite.
Le clip de Despacito avec Justin Bieber
L’apprivoisement de Despacito et la naissance des sentiments
C’est très facile de se rendre accro à une chanson.
Il suffit d’appuyer sur lecture, de ne pas réaliser au bout de quinze minutes qu’en fait le titre tourne en boucle, de le laisser tourner en boucle et de se rendre compte ensuite qu’on est incapable de se sortir de cette boucle.
Car ça y est, le morceau nous plaît bien. Et on peut commencer à l’assumer, à le dire à ses proches, à le passer en soirée. Et on le télécharge pour l’emmener partout.
La sérénité et l’amour de Despacito
Despacito est désormais sur mon téléphone. Je pars travailler en l’écoutant dans les transports. Je l’écoute en travaillant. Je l’écoute en rentrant chez moi.
Je l’écoute quand je fais la vaisselle, je l’écoute quand je suis en train de lire, je l’écoute quand je suis allongée sur mon lit, je l’écoute quand je vais prendre ma douche, je l’écoute quand je fais une lessive de culottes dans mon lavabo.
Je la passe lors de la Grosse Teuf, je la snape.
Mais surtout, j’ondule mon corps dessus avec ferveur, je remue du boule avec satisfaction.
Je secoue des épaules avec la conviction que le mouvement est d’une souplesse admirable, ma tête marque chaque rythme saccadé comme si j’étais moi-même un instrument à part entière de la chanson.
Despacito et moi allons vivre ensemble pendant un moment. La chanson aura désormais des souvenirs de ma vie qui lui seront rattachés, et quand je l’écouterai dans quelques années, je ressentirai sans doute un petit pincement de nostalgie.
Pour l’heure, je compte bien continuer à danser dessus tout l’été.
À lire aussi : Comment la musique pop aide à rendre le monde meilleur
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Les Commentaires
Ouh la, c'est clairement pas sur un article qui se veut léger et second degré, que je vais me lancer dans un débat sur le sexisme ordinaire.
Le site regorge d'autres articles plus propices à cela, cf. Réponse de @Mymy plus haut