Ce dimanche 3 mai, comme annoncé par Edouard Philippe le 28 avril dernier, le ministère du Travail a dévoilé le protocole de déconfinement pour les entreprises dont le but est double : permettre la reprise de l’économie nationale tout en assurant la santé et la sécurité des salariés.
Dans un document disponible sur le site du gouvernement, le ministère fixe un certain nombre de règles que les employeurs comme les employés devront respecter pour le bien de tous.
Le télétravail, toujours d’actualité après le 11 mai
Lorsqu’il est possible, le ministère du Travail demande à ce que le télétravail soit la règle pour toutes les entreprises :
Les mesures de protection collective comprennent en particulier les mesures organisationnelles, en premier lieu le télétravail, de nature à éviter le risque en supprimant les circonstances d’exposition.
En revanche, si la présence sur le lieu de travail est nécessaire, la mise en place d’horaires décalés entre les salariés et le séquencement des activités
font partie des mesures qui doivent être prises pour limiter les risques d’affluence et de concentration des personnels.
Mesures barrières, quoi de plus pour les entreprises ?
En plus d’encourager leurs employés à effectuer les gestes barrières et à respecter les règles de distanciation physique, les entreprises devront mettre d’autres mesures en place pour le 11 mai :
- Les pièces devront être aérées toutes les 3 heures pendant au moins 15 minutes.
- Les objets, surfaces et sanitaires devront être désinfectés régulièrement.
- Chaque salarié devra pouvoir disposer d’un espace d’au moins 4m2, y compris pour circuler.
- Des plans de circulation devront être mis en œuvre pour garantir le respect de la distanciation physique minimale.
- La gestion des flux devra intégrer celle des autres acteurs : clients, fournisseurs, prestataires etc.
Règles de déconfinement pour les lieux communs en entreprise
Si tu pensais pouvoir rapidement retrouver tes pauses café avec Nadine de la compta, tu risques d’être déçue :
Autant que possible, les horaires de pause [devront être] échelonnés pour éviter les affluences. L’accès aux lieux communs de type distributeurs de boisson ou de café [devra être] canalisé (marquage au sol, ruban, plots, barrières, etc.) avec un sens d’arrivée et de départ différents. Un marquage au sol pourra aussi symboliser la distance minimale à respecter dans la file.
Les distributeurs, machines à café et pointeuses devront aussi afficher les mesures barrières et être désinfectés régulièrement.
Pour ce qui est des salles de réunion, il faudra laisser au maximum les portes ouvertes afin d’éviter les contacts des mains avec les surfaces, et le nombre de salariés à pouvoir s’installer dans le local devra être calculé en fonction de l’espace disponible.
Pour les open space et les bureaux partagés, les recommandations du ministère sont claires :
Il faut éviter le face à face, permettre une distance physique de plus d’un mètre, utiliser si possible des plexiglas en séparation et attribuer un poste fixe durant la pandémie si les salariés ont d’habitude la possibilité de se placer librement à un poste de travail.
Enfin, l’accès aux ascenseurs devra être limité à un certain nombre de personnes (entre 1 ou 2) en même temps en fonction de la taille de la cabine de l’appareil. Les consignes devront êtres affichées clairement sur le pallier.
L’utilisation des masques dans les entreprises
Comme le rappelle le ministère du Travail, ce n’est que lorsque l’ensemble de précautions citées ci-dessus n’est pas suffisant pour garantir la protection des personnes que le port du masque au sein de l’entreprise doit être envisagé ou rendu obligatoire :
Pour faire face à la pandémie de COVID-19, le masque « grand public » est un complément des gestes barrières mais ne peut se substituer au respect des différentes mesures dont les règles de distanciation physique.
Avant de réfléchir au port de masque, l’employeur doit donc mettre en œuvre toutes les solutions techniques et organisationnelles de protection collective permettant d’éviter ou de réduire les risques : télétravail, aménagement des horaires et des tâches, réorganisation des espaces ou du travail, installation de barrières de séparationphysique, régulation des flux de circulation, marquage au sol…
Si malgré la mise en place de l’ensemble des mesures précédentes, le respect de la distanciation physique d’un mètre entre deux personnes (clients, collègues, prestataires, etc.) ne peut être garanti, le port d’un masque devient obligatoire.
Hors professionnels de santé, l’employeur peut fournir des masques FFP1 ou des masques alternatifs à usage non sanitaires, dits « grand public ».
Le port de gants, en revanche, est déconseillé pour les professions qui n’en requièrent normalement pas l’usage :
Le ministère des solidarités et de la santé recommande, en population générale, d’éviter de porter des gants car ils donnent un faux sentiment de protection. Les gants deviennent eux-mêmes des vecteurs de transmission, le risque de porter les mains au visage est le même que sans gant, le risque de contamination est donc égal voire supérieur.
Les entreprises et les tests de dépistage après le 11 mai
D’après le ministère du Travail, les entreprises ont un grand rôle à jouer pour que l’épidémie reste sous contrôle.
En plus de relayer les messages des autorités sanitaires, elles ont la responsabilité d’inciter leurs salariés à rester chez eux (et même à rentrer chez eux sans attendre) s’ils ne se sentent pas bien .
En revanche, les campagnes de dépistage organisées par les entreprises pour leurs salariés ne sont pas autorisées.
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