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« Et mon cul, c’est du Pouhiou ? », des vidéos qui niquent les complexes

Pouhiou, qui tente de briser quelques idées reçues avec une série de vidéos sur le sexe, a répondu à nos questions !

Vous connaissez peut-être Pouhiou comme l’auteur des NoéNautes, cette webfiction dont on vous avait parlé il y a quelques mois. Mais le jeune homme a plus d’un tour dans son sac : comédiens à ses heures perdues, il anime des chroniques à la radio et promeut dès qu’il le peut une vision ouverte et respectueuse de la sexualité.

Nous l’avons rencontré à propos de Et mon cul, c’est du Pouhiou ?, sa nouvelle série de vidéos sur le sexe. Avant de le lire, découvrez sa première chronique sur « Être un bon coup » et sa deuxième sur le clitoris, qui sort officiellement demain mais qu’on a déjà en exclu sur madmoiZelle ! Décidément, après la vidéo de Sophie-Pierre Pernaut sur le vagin, vous saurez tout, tout sur votre anatomie.

https://youtu.be/DdA9xo-Oqcc

https://youtu.be/dStUn1dHrQ0

Quelles sont tes inspirations pour ces vidéos ?

Évidemment il y a Laci Green, qui est formidable de naturel et d’empathie, tout en balançant des infos qui font du bien… Mais pour être honnête, mes inspirations viennent surtout des discussions que j’ai régulièrement, que je provoque à tout moment, pour libérer la parole sur le cul et montrer qu’on peut en parler comme on parlerait de recettes de cuisines.

Comment t’es venue l’idée ?

Ça faisait un moment que ça me trottait dans la tête… il y a 4 ans, j’avais tenté de créer un podcast audio en donnant voix à un personnage queer délirant. Puis, en septembre dernier, Eugène Lawn (animateur sur Radio FMR, une radio associative toulousaine) me demande de venir participer au 5 à 7 du mercredi. J’ai dit : « OK, mais si j’ai carte blanche pour une chronique ». Et depuis la rentrée, j’en ai fait une trentaine dans cette émission : L’hallucinarium FMR.

Puis, récemment, j’ai rencontré Dany Caligula, un jeune vidéaste toulousain franchement brillant. C’est lui qui m’a convaincu d’adapter mes chroniques radio pour YouTube (d’ailleurs, on aurait voulu sortir mes chroniques pour l’épisode de Doxa sur la sexualité mais le calendrier en a décidé autrement).

C’est quoi ta chronique L’hallucinarium ?

Ce sont des Et mon cul, c’est du Pouhiou ? mais qui durent 7 minutes, parce que je délire avec les animatrices présents autour de la table. FMR est une radio associative, libre, où on peut expliquer un lavement anal ou un cuni en direct, face aux invités un poil surpris ! D’ailleurs, je pense mettre bientôt les fichiers audios de ces chroniques à disposition sur mon site.

Tes chroniques sont aussi sur le site Solitude(s), dont le logo apparaît à la fin… qu’est-ce que c’est ?

C’est une très belle idée de Dany Caligula. Lui, il fait des YouTuberies sur la philo (genre la sexualité, l’amour, le bonheur…). Et il a vu que ses vidéos soulevaient des questions, appelaient à la discussion.

C’est pour ça qu’il a fait de Solitude(s) un endroit où on peut mettre en valeur des contenus pas prise de tête mais qui font réfléchir, doté d’un forum lié aux commentaires des articles (comme madmoiZelle) , ainsi que d’un Mumble, d’un chat, etc. Et en plus tu peux même proposer tes propres contenus, tes propres articles ! Par exemple, Bruce qui fait e-penser (une chaîne où ça parle de science et où tu comprends tout), nous y a rejoint !

Donc voilà, Solitude(s), c’est un site collaboratif, participatif, et libre avec ça, puisque les contenus sont sous CC-BY-SA.

Tu peux nous expliquer pourquoi tes chroniques (comme toutes tes créations il me semble) sont en licence libre ?

Oui, tout ce que je fais est sous CC-0, la plus libre des licences, car elle élève mes œuvres dans le domaine public vivant. J’ai pris cette décision quand je me suis rendu compte que c’était la chose la plus naturelle au monde.

Que ce soit au niveau de l’inspiration (un processus sans barrière, qui se nourrit de tout sans que je ne le contrôle, un peu comme pour les rêves), au niveau de la réception (où chaque spectateur, chaque lectrice se crée sa version de l’œuvre à partir de ce qu’il vient de lire, de ce qu’elle vient de voir) ou au niveau des conditions (comme 85 à 90 % des auteurs français, mes « droits d’auteur » ne me nourrissent pas, donc je trouve ailleurs comment financer mes créations)… tout ceci est fondamentalement libre, et en interdépendance totale avec le reste du monde. Du coup, qui suis-je pour mettre des barrière factices, artificielles, et demander un péage ?

Il faut bien se rendre compte que le droit d’auteur a été créé pour la chaîne du livre, c’est-à-dire pour la production d’objets culturels. Dans le monde numérique, où l’économie repose sur l’attention qu’on récolte, demander un paiement à l’accès en imposant des barrières, c’est suicidaire. Pour un créateur, c’est se tirer une balle dans le pied.

Bref, après m’être bien pris la tête à étudier tout cela, j’ai dit merde au copyright et au copyleft, et j’ai choisi l’option copyOUT : le domaine public. Ce qui fait que mon cul est à côté de celui de Georges Sand… Pas mal, non ?

Quels sujets voudrais-tu aborder maintenant ?

Ça va être très varié… Outre la prochaine sur le clito (que madmoiZelle a en exclu jusqu’à vendredi 18h), on va parler des gens qui n’embrassent pas, des prépuces, de fidélité et de polyamour. Je veux pouvoir aussi bien détailler une pipe, qu’expliquer la culture queer, montrer que la pénétration n’est pas un but, ou comment le porno peut nous conditionner.

L’idée c’est de toujours garder un angle personnel, de parler de nos champs d’expérience plutôt que d’essayer de faire le sociologue de comptoir (ça je le réserve à qui me paye un thé ou une bière).

Après, je vais aussi réagir aux demandes, discussions et commentaires qu’on me fera sur YouTube… Sur la première vidéo, on m’a déjà suggéré d’aborder la culture du viol. C’est une superbe idée et un sujet à fleur de peau, donc je vais prendre le temps de bien le bosser avant d’en sortir un épisode.

Comment prépares-tu les épisodes ?

J’adapte mes chroniques écrites pour la radio (voire parfois j’en crée une qui sera rallongée pour FMR), en allant droit au but et en me marquant d’avance quelle caméra je regarderai. Ensuite j’apprends plusieurs chroniques, avec leurs regards caméra, pour le jour de tournage.

Il faut que ce soit au cordeau, comme un texte de théâtre (heureusement, j’ai quelques années de planches dans les bottes).

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Après on tourne, dans les conditions du direct, et on garde les bafouillements et hésitations… pour avoir ce côté le plus naturel, fluide, et foutraque possible. L’idée c’est de rendre une performance en direct, comme si lors d’une soirée tu te lançais dans une diatribe pleine d’envolées lyriques ! Comme si on parlait cul entre potes, quoi.

Tu te bases sur quoi pour écrire ?

Au départ, sur mes ressentis, car cela reste de la chronique, donc du billet d’humeur subjectif. Mais après, entre mes lectures et les recherches que je peux faire, ça se nourrit. Je suis pas mal de blogs, de vidéos, je m’intéresse aux études et aux recherches… Je ne fais pas un vrai travail de veille, mais je garde l’œil ouvert.

Et sinon, j’avoue qu’une grande partie de l’inspiration vient aussi de mon vécu, récent ou plus éloigné, et des leçons, astuces et tours de mains que j’ai pu en tirer. Quand on est trentenaire, pansexuel et polyamoureux, on a un champ d’expériences assez large pour avoir deux ou trois trucs à partager.

Un dernier mot pour les madmoiZelles ?

Ces chroniques sont libres. C’est-à-dire qu’elles respectent vos libertés. Vous pouvez les regarder (ou n’en avoir rien à foutre), m’en demander les textes et les rushes, les modifier, vous en inspirer et diffuser ce que vous voulez.

C’est un peu comme tout ce que proposent les Internets : elles seront ce que vous en ferez. Chaque minute passée dessus, chaque partage, chaque commentaire, chaque transformation ou critique est une espèce d’acte politique qui renforce l’œuvre et sa vie numérique.

Alors, que ce soit avec mes choupineteries ou pas, emparez-vous des Internets. Créez, proposez, lisez, partagez, étudiez, commentez, soyez exigeantes et enthousiastes, chiantes et légères… Mais n’oubliez pas que chaque attention, chaque minute de votre temps de vie renforce les idées que vous échangerez !

Ah, oui, et sinon : ne mettons pas nos culs sur la sellette, ils sont tellement beaux quand on ne les juge plus.

Ça tombe bien, c’est la Journée de la Fesse. Merci Pouhiou !

Et mon cul c’est du Pouhiou ? c’est un vendredi sur deux à 18h sur sa chaîne YouTube.


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Les Commentaires

6
Avatar de Gandhi
20 juin 2014 à 21h06
Gandhi
C'est vraiment agréable que ces mots sortent de la bouche d'un homme, tout le monde en prend pour son grade dans "Être un bon coup en 5 leçons" et le passage sur l'étoile de mer m'a beaucoup fait rire 
Encore une fois, j'ai appris quelques petites choses, comme hier avec la vidéo de SPP. Comme quoi, il n'y a pas d'âge pour apprendre !


@Pelouse Magicien merci d'avoir partagé ton lien, cette youtubeuse explique très bien ses sujets, je vais la suivre dorénavant !
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